18/08/17
Fleur d'utopie, saison 2. Par
Antoine Valabrègue.
Réduction des problèmes,
libération des énergies ! (Pdf disponible en
téléchargement ici :
Lire)
Président. Le rôle du président n’est plus contesté. Tout le monde est
d’accord qu’il doit œuvrer à ce que chacun ait une place qui lui
convienne au mieux, en respectant les fragilités du vivant. Il
encourage les gens à penser, entreprendre et discerner, il a un rôle
d’arbitre et de médiateur en chef sur les grandes questions. Il n’a de
cesse que de déléguer au maximum. Il est élu dans un processus ou tout
citoyen qui a plus de 1000 soutiens peut se présenter dans des
primaires. Le second tour est organisé autour des deux candidats
rassemblant sur leur nom le plus de candidats du premier tour.
Elysée. C’est devenu un jardin public, les anciens bureaux servent aux
initiatives citoyennes. La présidence et les ministères sont regroupés
dans l’ancien Palais de justice, où dans un autre lieu central.
Ministères. Tous les pays du monde ont opté pour l’organisation en
douze départements balayant les tâches essentielles à la maximisation
de l’auto-création régulatrice de la diversité et de la finitude. Il
n’y a plus de ministre de l’économie. Il n’y a plus qu’un seul impôt
et la répartition des budgets est votée par les citoyens sur
propositions de la chambre du futur.
Un Ministère des initiatives et réussites à promouvoir encourageant le
partage, l’équité et la responsabilité. Il les répercute sur un site
et les fait connaître. Il est chargé de l’évaluation.
Un Ministère de la résilience locale, encourageant les liens
interculturels, l’autonomie en légumes, l’eau de qualité, utilisant
les compétences des séniors, commençant à détecter et réduire les
maltraitances.
Un Ministère de l’information et de la votation citoyenne allant du
local au mondial ; du court au très long terme.
Un Ministère du logement et des transports publics chargé de réduire
drastiquement les coûts et la pollution.
Un ministère de la santé publique incluant l’hygiène du corps,
régulant l’agriculture, encourageant les médecines qui vont au delà
des symptômes.
Un Ministère chargé des questions de Sécurité et de respects des
règles (incluant, armée, police éducateurs de rue).
Un Ministère de la justice et de la justesse simplifiant les lois et
les procédures.
Un ministère des mutations à entreprendre pour faire face aux défis
climatiques énergétiques, écologiques etc..
Un Ministère du futur chargé des investissements à long terme.
Un Ministère des régulations internationales
Un Ministère de la formation, de la culture et des modalités du vivre
ensemble dans un maximum de justesse.
Etre dans la justesse c’est d’abord et avant tout savoir évaluer ses
talents, ses limites et ceux des autres, c’est œuvrer, en veillant à
pouvoir se faire remplacer, dans ses zones d’excellence, c’est ne
mépriser aucun travail dont on profite des résultats. C’est être en
capacité de réguler les dysfonctionnements qui apparaissent, et de
laisser tomber certains sujets.
4 cycles de 3 ans sont institués à partir de 6 ans avec des missions
spécifiques.
Etre bienveillant et pouvoir entendre.
Etre lucide et pouvoir agir.
Se questionner et pouvoir se transformer.
Penser l’incertain, se rendre utile.
Tuteurs de futurs adultes. C’est la mission principale des ex
professeurs qui ont maintenant en charge un groupe de jeunes pour les
conduire à l’autonomie de l’âge adulte.
Un Ministère de l’utilité publique et des biens communs.
Impôts. Tous les impôts sur les revenus sont supprimés, il n’y a qu’un
seul impôt, celui sur les produits avec une TVA différentiée selon le
niveau écologique et la nécessité. Cette TVA est récupérée
automatiquement sur tous les produits livrés sur Internet, grâce aux
cartes à puces citoyennes.
Cartes à puce citoyenne. Elles ont prouvé leur fiabilité, car elles
sont certifiées par un tiers assermenté. Elles permettent le vote
électronique, et donc sont essentielles à la démocratie directe. Elles
régulent la consommation carbone des citoyens.
Chambre du futur. Il y a clairement trois chambres qui se parlent, une
du passé une du présent et une du futur La chambre du futur propose
des scénarios à cinquante et cent ans que la chambre du présent doit
concrétiser par tranches de 5 ans. La chambre du passé examine les
malfaçons et sélectionne les bonnes initiatives pour que la chambre du
présent les considère.
La chambre du présent fait part de ses difficultés aux deux autres
chambres.
Laïcité. Chacun s’habille comme il veut, tout prosélytisme religieux
tendant à imposer ses façons de faire, à disqualifier les autres, à
susciter la haine de le l’autre, donne lieu à des stages obligatoires
confiés à des médiateurs de la tolérance ou à des interdictions.
Agora citoyenne. Les week-ends et les soirées dans les écoles sont
consacrés à des échanges pour améliorer les choses. Les idées
produites sont rendues accessibles à tout le monde. Elles sont un lieu
de résorption des conflits du quotidien, car des médiateurs sont en
permanence là. Le ministère des initiatives a pour tâche de repérer
les idées généralisables.
Bureaucratie : Tout est fait pour la réduire. En particulier, les
fonctionnaires ne sont plus nommés à vie.
Circulation. Dans les villes, le centre est sans voitures, pour le
reste il n’y a plus que des voitures propres qui roulent à 30 km/h, de
façon automatique et sont à la disposition de tout le monde. Et des
voies spécifiques pour les vélos et objets roulants.
Pour aller dans la campagne, ou dans les villes, on dispose de
plateformes au bord des Autoroutes, à l’extérieur des villes en tout
cas. Plateformes reliées aux centres des villes. On peut y disposer de
véhicules.
Les principales villes sont reliées par des liaisons rapides
magnétiques ou autres qui utilisent les autoroutes, qui sont ainsi
reconverties.
Santé. On est arrivé à l’heure de la médecine personnalisée. Les
médecins sont formés principalement au dialogue systémique.
Obésité. Elle a été jugulée par des programmes ad hoc.
Protéines animales. Seul subsiste l’élevage artisanal et les protéines
proviennent des recherches en biotechnologies ou des végétaux qui ont
retrouvés leur puissance car les pesticides n’existent plus.
Matériaux rares. La gouvernance mondiale a le pouvoir de restreindre
l’accès aux matériaux rares.
Ordinateurs. Ils sont garantis dix ans. Chacun sa le pouvoir de
protéger ses informations.
Robots. Ils nous permettent de nous concentrer plus sur nos capacités
sensibles de rapport au beau, à l’utile, à la vie, à l’humour, au
juste, bref à tout ce qui fait la singularité de l’homme.
Addiction. La société du spectacle décrite par les situationnistes est
maintenant une société de l’addiction à l’immédiateté, aux bavardages,
aux fausses nouvelles,… En conséquence de quoi c’est l’objet d’un
programme de formation appuyé au plan mondial pour en sortir.
Maltraitance. Un plan a été adopté pour être en alerte sous toutes les
formes de maltraitance des enfants. Les procédures de sortie des
familles maltraitantes sont simplifiées. On propose un soin aux
maltraités et une thérapie aux maltraitants. Un budget conséquent est
alloué à cela.
Service civique. Au cours de sa vie, on passe 15 jours par an de 15 à
55 ans à travailler dans une association d’utilité publique agissant
sur les communs.
Prisons. Elles n’existent plus. Les gens coupables sont affectés à des
travaux d’intérêts généraux décidés par le parlement du présent, ainsi
qu’à des thérapies, ils ont des bracelets électroniques doté d’un
récepteur de voix qui renvoie au commissariat le plus proche tout
signal de détresse enregistré. Les cas les plus difficiles, ou les
récidivistes, sont envoyés dans d’autres continents, dans des systèmes
d’échange pour faire des travaux difficiles.
Régulation de la population. La gouvernance mondiale a opté pour un
plan favorisant la réduction volontaire des naissances. Les couples
ont deux enfants au maximum, un programme a été concocté pour
encourager les pays en surpopulation à réduire la leur, sous formes
d’aides substantielles directes aux familles respectant la chose.
Cette aide pourrait être sous forme de coup de pouce pour installer
les enfants de ces familles dans la vie active (comme cela on peut
contrôler le bien fondé (meubles, résidences, électroménager,
ordinateurs à définir). Cette aide, de plus, est l’objet de publicités
en direction des pays qui n’y parviennent pas, sous des formes à
inventer.
Acidification des océans. Une police mondiale de la mer est créée qui
prend les mesures appropriées. Les états qui ne veulent pas y
participer sont dénoncés publiquement.
Plastiques. Ils n’existent plus, on a mis de l’énergie à nettoyer les
océans, même si le plancton est infecté.
Déchets nucléaires. On a mis de l’argent sur la recherche pour
convertir les déchets longue durée en déchets moyenne durée.
CO2. Tout a été entrepris pour l’absorber au maximum.
Economies d’énergies. On utilise des vieux systèmes de conservation au
frais avec du sable et de la terre cuite qui ne coutent pas d’énergie.
Les tuiles solaires ont remplacé les toitures (on sait les faire en
imitant l’ardoise ou tout autre). Des bonus sont versés à ceux qui
partagent leur véhicule, via la carte citoyenne. L’obsolescence
programmée a été vaincue. Une prime est donnée aux industriels qui
garantissent à vie les objets. De plus les produits garantis ont une
TVA moindre.
La température est régulé à 20 degré dans les salons d’habitation bien
isolées et ventilées.
Travail. Il est restauré dans sa noblesse, car la formation initiale a
donné le goût de l’utile du travail manuel, de la création, de l’envie
de faire. Il n’y a plus que des auto-entrepreneurs qui négocient des
contrats.
Retraite. C’est un concept périmé, il a été remplacé par le temps
choisi.
Colis. Ils sont disponibles dans les écoles, via des véhicules
automatiques qui chargent ce qui est arrivé dans les gares. On vient
les chercher en brouette, car la ville est restituée aux piétons.
Ecoles. Elles reçoivent tout le monde de 6 à 18 ans, elles sont
devenues le centre énergétique des quartiers. Les séniors viennent
aider, tout le monde y fait ses courses de fruits légumes et
d’épicerie de base dans la journée, on peut y faire son linge, le soir
elles sont lieux d’échanges citoyens de partage de savoirs etc.. Elles
cultivent toutes un jardin potager, bien entendu.
Echanges culturels et villes campagnes. Au cours de la formation
initiale, des séjours sont organisés pour donner le gout du travail
manuel, le respect de la beauté et la connaissance d’autres cultures.
Pour cela des lieux sont aménagés pour que les échanges puissent être
conséquents. En se confrontant avec du différent, le taux de violence
a été divisé par 10.
Fruits légumes. Le principe des AMAP est généralisé. Chacun les achète
à un producteur bio, car il n’y en a plus d’autres. Le système est
désormais au point, chaque citoyen, envoie sur Internet sa demande de
fruits légumes pour la semaine (Eh oui c’est un peu contraignant, mais
tellement mieux). Les producteurs font connaître leur prévision de
production. Un logiciel répartit les demandes en privilégiant la
proximité et en optimisant les trajets et envoie les colis
automatiquement. Les surplus sont donnés aux restaurants. Les manques
sont répartis sur l’ensemble des commandes. Cela permet de faire des
commandes même en changeant de résidence.
Epicerie de base : le territoire est maillé à moins de 400 m de chaque
maison dans les villes de centre de réception de l’épicerie de base
(épices, légumineuses céréales, etc.. ), dans les écoles ou près des
écoles, qui arrivent depuis les gares ferroviaires, réaménagées pour
se faire, avec des véhicules automatisés. Chacun scanne avec son
portable qui a intégré la carte numérique citoyenne les produits et
son compte est débité automatiquement et l’état reçoit la part de TVA.
Dialogue. Dès le plus jeune âge on a appris à prendre le temps d’
identifier ce sur quoi on est d’accord et en désaccord avant
d’explorer des pistes de résolutoire.
On
va tout faire pour améliorer ce 1er jet. Par exemple il manque la
compétence économique, les arts et la culture, la recherche. Je vais
faire des propositions à Antoine dans ce sens, à Jean-Marc T. pour les
monnaies locales et bien d'autres domaines où il est féru. |
02/08/17 Ici, ce serait
plutôt anti-écologie fiction : l'histoire de
la société Monenfanto en 2037.
Frankenstein Junior
Nous ne vous parlerons pas aujourd’hui du Baron Frankenstein de
l’inénarrable et désopilant Mel Brooks, mais, beaucoup plus
angoissant, d’un de ses émules des temps modernes, le Pr Eugenio
Cigognard.
Isaac Asimov, le maître de la Science-fiction disait de la littérature
de science-fiction « qu’elle se souciait des réponses de l’être humain
au progrès de la science et de la technologie ».
Apprivoiser le progrès avant qu’il ne survienne, le précéder en esprit
avant qu’il ne s’actualise dans nos vies. Promener une découverte
scientifique encore en gestation comme une lanterne magique, son ombre
portée permettant aux lecteurs de réfléchir à l’avenir. Voilà l’objet
de la science-fiction.
C’est ce que nous tenterons de faire aujourd’hui avec le Pr Eugenio
Cigognard, directeur de recherche au Laboratoire Eugénisme de
Monenfanto, filiale de la société Monsanto, le numéro un mondial sur
le marché des semences et des OGM dont nous déplorons la fâcheuse
implication aujourd’hui dans plusieurs scandales sanitaires et
écocides.
Lire
la suite
(entreleslignes |
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11/01/17
Un conte d'Alphonse Daudet.
L’emplacement était superbe
pour bâtir une ville. Il n’y avait qu’à déblayer les bords du fleuve,
en abattant une partie de la forêt, de l’immense forêt vierge
enracinée là depuis la naissance du monde. Alors abritée tout autour
par des collines boisées, la ville descendrait jusqu’aux quais d’un
port magnifique, établi dans l’embouchure de la Rivière-Rouge, à
quatre milles seulement de la mer.
Dès que le gouvernement de Washington eut accordé la concession,
charpentiers et bûcherons se mirent à l’œuvre ; mais vous n’avez
jamais vu une forêt pareille. Cramponnée au sol de toutes ses lianes,
de toutes ses racines, quand on l’abattait par un bout elle repoussait
d’un autre, se rajeunissait de ses blessures ; et chaque coup de hache
faisait sortir des bourgeons verts. Les rues, les places de la ville à
peine tracées étaient envahies par la végétation. Les murailles
grandissaient moins vite que les arbres et, sitôt élevées, croulaient
sous l’effort des racines toujours vivantes.
Pour venir à bout de cette résistance où s’émoussait le fer des
cognées et des haches, on fut obligé de recourir au feu. Jour et nuit
une fumée étouffante emplit l’épaisseur des fourrés, pendant que les
grands arbres au-dessus flambaient comme des cierges. La forêt essaya
de lutter encore, retardant l’incendie avec des flots de séve et la
fraîcheur sans air de ses feuillages pressés. Enfin l’hiver arriva. La
neige s’abattit comme une seconde mort sur les grands terrains pleins
de troncs noircis, de racines consumées. Désormais on pouvait bâtir.
Lire la suite...
Bientôt une ville immense, toute en bois comme Chicago, s’étendit aux bords de
la Rivière-Rouge, avec ses larges rues alignées, numérotées, rayonnant autour
des places, sa Bourse, ses halles, ses églises, ses écoles, et tout un attirail
maritime de hangars, de douanes, de docks, d’entrepôts, de chantiers de
construction pour les navires. La ville de bois, Wood’stown - comme on l’appela,
- fut vite peuplée par les essuyeurs de plâtres des villes neuves. Une activité
fiévreuse circula dans tous ses quartiers ; mais sur les collines environnantes,
dominant les rues pleines de foule et le port encombré de vaisseaux, une masse
sombre et menaçante s’étalait en demi-cercle. C’était la forêt qui regardait.
Elle regardait cette ville insolente qui lui avait pris sa place au bord du
fleuve, et trois milles d’arbres gigantesques. Tout Wood’stown était fait avec
sa vie à elle. Les hauts mâts qui se balançaient là-bas dans le port, ces toits
innombrables abaissés l’un vers l’autre, jusqu’à la dernière cabane du faubourg
le plus éloigné, elle avait tout fourni, même les instruments de travail, même
les meubles, mesurant seulement ses services à la longueur de ses branches.
Aussi quelle rancune terrible elle gardait contre cette ville de pillards ! Tant
que l’hiver dura, on ne s’aperçut de rien. Les gens de Wood’stown entendaient
parfois un craquement sourd dans leurs toitures, dans leurs meubles. De temps en
temps, une muraille se fendait, un comptoir de magasin éclatait en deux
bruyamment. Mais le bois neuf est sujet à ces accidents, et personne n’y
attachait d’importance. Cependant, aux approches du printemps, - un printemps
subit, violent, si riche de sèves qu’on en sentait sous terre comme un
bruissement de sources, - le sol commença à s’agiter, soulevé par des forces
invisibles et actives. Dans chaque maison, les meubles, les parois des murs se
gonflèrent, et l’on vit sur les planchers de longues boursouflures comme au
passage d’une taupe. Ni portes, ni fenêtres, rien ne marchait plus. - «C’est
l’humidité, disaient les habitants. Avec la chaleur, cela passera». Tout à coup,
au lendemain d’un grand orage venu de la mer, qui apportait l’été dans ses
éclairs brûlants et sa pluie tiède, la ville en se réveillant eut un cri de
stupeur. Les toits rouges des monuments publics, les clochers des églises, le
plancher des maisons et jusqu’au bois des lits, tout était saupoudré d’une
teinte verte, mince comme une moisissure, légère comme une dentelle. De près,
c’était une quantité de bourgeons microscopiques, où l’enroulement des feuilles
se voyait déjà. Cette bizarrerie des pluies amusa sans inquiéter ; mais, avant
le soir, des bouquets de verdure s’épanouissaient partout sur les meubles, sur
les murailles. Les branches poussaient à vue d’œil ; légèrement retenues dans la
main, on les sentait grandir et se débattre comme des ailes. Et que pouvaient
les haches contre cette sève sans cesse renaissante, ces racines monstrueuses
attaquant le sol en dessous, ces milliers de graines volantes qui germaient en
se brisant et faisaient pousser un arbre partout où elles tombaient ? Le jour
suivant, tous les appartements avaient l’air de serres. Des lianes suivaient les
rampes d’escalier. Dans les rues étroites, des branches se joignaient d’un toit
à l’autre, mettant au-dessus de la ville bruyante l’ombre des avenues
forestières. Cela devenait inquiétant. Pendant que les savants réunis
délibéraient sur ce cas de végétation extraordinaire, la foule se pressait
dehors pour voir les différents aspects du miracle. Les cris de surprise, la
rumeur étonnée de tout ce peuple inactif donnaient de la solennité à cet étrange
événement. Soudain quelqu’un cria : «Regardez donc la forêt !» et l’on s’aperçut
avec terreur que depuis deux jours le demi-cercle verdoyant s’était beaucoup
rapproché. La forêt avait l’air de descendre vers la ville. Toute une
avant-garde de ronces, de lianes s’allongeait jusqu’aux premières maisons des
faubourgs. Alors Wood’stown commença à comprendre et à avoir peur. Évidemment la
forêt venait reconquérir sa place au bord du fleuve ; et ses arbres, abattus,
dispersés, transformés, se déprisonnaient pour aller au-devant d’elle. Comment
résister à l’invasion ? Avec le feu, on risquait d’embraser la ville entière. Et
que pouvaient les haches contre cette sève sans cesse renaissante, ces racines
monstrueuses attaquant le sol en dessous, ces milliers de graines volantes qui
germaient en se brisant et faisaient pousser un arbre partout où elles tombaient
? Pourtant tout le monde se mit bravement à l’œuvre avec des faux, des herses,
des cognées ; et l’on fit un immense abattis de feuillages. Mais en vain.
D’heure en heure la confusion des forêts vierges, où l’entrelacement des lianes
joint entre elles des pousses gigantesques, envahissait les rues de Wood’stown.
Déjà les insectes, les reptiles faisaient irruption. Il y avait des nids dans
tous les coins, et de grands coups d’ailes, et des masses de petits becs
jaseurs. En une nuit les greniers de la ville furent épuisés par toutes les
couvées écloses. Puis, comme une ironie au milieu de ce désastre, des papillons
de toutes grandeurs, de toutes couleurs, volaient sur les grappes fleuries, et
les abeilles prévoyantes qui cherchent des abris sûrs, au creux de ces arbres si
vite poussés installaient leurs rayons de miel comme une preuve de durée.
Vaguement, dans la houle bruyante des feuillages, on entendait les coups sourds
des cognées et des haches ; mais le quatrième jour tout travail fut reconnu
impossible. L’herbe montait trop haute, trop épaisse. Des lianes grimpantes
s’accrochaient aux bras des bûcherons, garrottaient leurs mouvements. D’ailleurs
les maisons étaient devenues inhabitables ; les meubles, chargés de feuilles,
avaient perdu leurs formes. Les plafonds s’effondraient, percés par la lance des
yuccas, la longue épine des acajous ; et à la place des toitures s’étalait le
dôme immense des catalpas. C’est fini. Il fallait fuir. A travers le réseau de
plantes et de branches qui se resserraient de plus en plus, les gens de
Wood’stown épouvantés se précipitèrent vers le fleuve, emportant le plus qu’ils
pouvaient de richesses, d’objets précieux. Mais que de peine pour gagner le bord
de l’eau ! Il n’y avait plus de quais. Rien que des roseaux gigantesques. Les
chantiers maritimes, où s’abritaient les bois de construction, avaient fait
place à des forêts de sapins ; et dans le port tout en fleurs, les navires neufs
semblaient des îlots de verdure. Heureusement qu’il se trouvait là quelques
frégates blindées sur lesquelles la foule se réfugia et d’où elle put voir la
vieille forêt joindre victorieusement la forêt nouvelle. Peu à peu les arbres
confondirent leurs cimes, et, sous le ciel bleu plein de soleil, l’énorme masse
de feuillage s’étendit des bords du fleuve à l’horizon lointain. Plus trace de
ville, ni de toits, ni de murs. De temps en temps un bruit sourd d’écroulement,
dernier écho de la ruine, ou le coup de hache d’un bûcheron enragé, retentissait
sous la profondeur du feuillage. Puis plus rien que le silence vibrant,
bruissant, bourdonnant, des nuées de papillons blancs tournoyant sur la rivière
déserte, et là-bas, vers la haute mer, un navire qui s’enfuyait, trois grands
arbres verts dressés au milieu de ses voiles, emportant les derniers émigrés de
ce qui fut Wood’stown… Alphonse DAUDET Wood’stown, conte fantastique
(1873)
|
14/10/14
2 petites histoires. Elles
n'engagent que leur auteur, mais la façon humoristique nous amène à
penser : nous aimerions bien que cela soit vrai.
(Nota : nous aimons bien
N Hulot, nous regrettons beaucoup que ses avis ne soient que peu
suivis d'effet).
Bonjour à toutes et à tous. Ce soir, vers 17 hr, Nicolas HULOT est
passé nous dire bonjour dans les bureaux de la Fondation pour
l'Homme et la Nature. Il était totalement ravi . Et oui, ce matin
après une rencontre à l'Elysée avec F Hollande et Arnold
SCHWARZENEGGER, F HOLLANDE a signé l'accord sur la fin des TGV, et
l'arrêt immédiat des chantiers LGV. Hier soir, F HOLLANDE a téléphoné
à Jacques RAPOPORT (RFF) et Guillaume PEPY (SNCF) pour les informer
de cette décision.
F HOLLANDE, sur la demande de mon patron, a donné l'ordre de
remettre la nature dans son état initial .Ainsi dans le magnifique
massif forestier du Parc Naturel de Lorraine , RFF va démonter les
grillages, démonter les rails de la LGV Nancy-Strasbourg, et
replanter des chênes centenaires, identiques à ceux abattus en 2013.
C'est une excellente nouvelle pour la biodiversité, car dans cet
immense massif forestier, la saignée du TGV représentait un obstacle
à la migration des mammifères.
Pour les deux immenses tunnels percés sous le massifs vosgien, dans
le Parc Naturel des Vosges du Nord, il a été décidé d'en faire une
réserve pour pipistrelle, rhinolophe, oreillard commun.....
Vraiment, je suis impressionné de l'autorité de mon patron.
Vraiment, quand l'envoyé spécial pour la protection de la nature
parle, tout le monde exécute.
Il faut dire que le socialiste Hollande, ne supportait plus ces
trains de riches. Le choix a été fait de remplacer ces monstres de
vitesse, par de calme michelines, à bord desquels prendront place
des musiciens, des conteurs. Pour la SNCF, le voyage doit redevenir
un moment de plaisir, d'échanges et de convivialité.
Il faut dire aussi, que la destruction des lignes TGV entre
parfaitement dans le cadre de la transition énergétique. Un train
classique consomme 30 Wh par kilomètre et par passager, contre 83 Wh
pour un TGV. Presque un rapport de 1 à 3 . La décision de F HOLLANDE
d'arrêter les TGV va permettre de fermer une centrale nucléaire sur
trois.
Il faut dire aussi que mon patron, avait prêté à François HOLLANDE,
le bouquin de Marc FRESSOZ " Faillite à Grande Vitesse ". Socialiste
et humaniste ( comme M VALLS), HOLLANDE reste un gestionnaire. A la
lecture du livre de Marc FRESSOZ, Hollande a pris conscience de la
"cata" financière que représente les TGV. Pensez donc, le déficit
annoncé est 60 000 000 000 d'euros (60 milliards).Pas question pour
le président de filer des dettes aux générations futures.
Voilà, voilà, enfin donc une excellente nouvelle pour la
biodiversité, et pour l'interet. Bravo Nicolas et merci François
pour cette courageuse décision.
En direct de la Fondation pour l'Homme et la Nature, le chargé de
mission "Mobilité et écologie ", c wittmann.
-------
Voilà donc deux mois que j'ai commencé mon boulot à la fondation
HULOT. Chaque jour je mesure l'acharnement de mon patron à protéger
la nature. En deux mois, il a donc obtenu plusieurs victoires, grâce
à la transition énergétique et écologique :
- arrêt des courses de formule 1 (- 256,85 tonnes de CO²),
- fin des chantiers de LGV et démontage des lignes existantes, (-
347,89 Mégawatts),
- fin des matchs en nocturne, et démontage des systèmes de chauffage
des pelouse,(- 578 Mégawatts)
- arrêt des subventions à l'agriculture intensive, et démolition des
batiments d'élevage industriels, ( - 23,55 millions de tonne de CO²)
- fermeture du salon de l'auto, (- 7 millions de tonnes de CO²)
- arrêt immédiat de la production d'avion Rafale ( trop énergivore
avec 2 500 litres de kérosène à l'heure), ( - 12 Millions de tonnes
de CO²)
- destruction du laser méga-joules à Barp en Gironde, (- 356
Mégawatt)
- fin du Paris-Dakar en Amérique du sud (-30 000 tonnes de CO²)
- pose de papier peint isolant dans les classes de CP ( - 234,5
tonnes de CO²)
Vraiment, Nicolas HULOT mérite bien son titre d'envoyé spécial pour
la protection de la nature. Merci à lui, à Ségolène, à son ami
Nicolas SARKOZY (qui a apporté son soutien à la destruction du laser
mégajoules et la fin de la production des Rafale ).
Mais mon patron ne compte pas s'arrêter là, d'autres combats sont
dans les cartons. |
18/08/14
Afterres
2050 : le scénario qui imagine
l’autre modèle agricole de demain.
Imaginez un pays où
chacun mange sainement, avec une eau de qualité, un usage réduit des
pesticides, des émissions de gaz à effet de serre divisées par
quatre... Science fiction ? Pour le moment, sans aucun doute. Mais
en 2050, pas forcément, si l’on en croit Afterres, un scénario
d’utilisation des terres agricoles résolument novateur, imaginé par
l’association Solagro, et actuellement à l’étude dans plusieurs
régions de France. En modélisant les besoins alimentaires et les
pratiques agricoles, Afterres dessine un autre paysage agricole
français pour 2050. Et les changements nécessaires pour y parvenir.
Pays de la Loire, 2050. Dans les champs, le maïs a cédé la place aux
prairies, avec des légumineuses (comme les haricots, les lentilles,
le trèfle ou la luzerne) [1]. Les vaches qui y pâturent sont de race
« mixte » : ce sont de bonnes laitières et elles peuvent aussi
fournir de très bons steaks. Le nombre de haies dans les champs a
doublé, entourant des parcelles agricoles couvertes en permanence
par l’une ou l’autre culture, ce qui ralentit l’érosion.
|
02/05/14
Deux contes à télécharger.
Les contes sont précédés
d'un préambule et de commentaires. Dans le corps du conte, vous
pourrez lire les notes de bas de pages qui vous renvoient à des
situations réelles.
Le premier : De l'air.
On n’avait pas vu cela
depuis le 11 Septembre: durant quelques heures, le monde occidental
s’arrêta presque de tourner. Juste le temps, pour les citoyens, de
reprendre leur souffle…
Tout le monde se précipita sur les images de la télévision : trois
énormes engins étaient stationnés au dessus de la forêt amazonienne.
Trois sinistres cylindres en forme de gros Zeppelins métalliques.
...
Le second : Bon appétit
(Conte alimentaire).
La campagne publicitaire
ne connut pas de crescendo: elle fut massive dès le départ et, à la
fin de la quinzaine, il fallait avoir joué à l’ermite pour ne pas
avoir entendu parler du produit. L’agence de pub avait bâti un plan
marketing aussi rigoureux qu’efficace, à la mesure des énormes
moyens mis à sa disposition. Il comportait trois étapes.
Tout d’abord, intriguer. Des messages passèrent en boucle à la radio
sur le thème de la nouveauté quasi-révolutionnaire : « Le produit
que vous attendiez tous ! », « Le must des stars outre-Atlantique
!», « Un goût et une vitalité uniques», « La révolution des
habitudes alimentaires»,…
Au même moment, les publicitaires quadrillèrent Internet et ses
forums afin d’y répandre quelques rumeurs savamment dosées. Untel
revenait des Etats-Unis où il avait assisté à des scènes de quasi
émeutes... Une autre – nutritionniste – se croyait autorisée à dire
tout le bien qu’elle avait ouï dire du produit... Un troisième avait
participé à l’ébauche de la campagne…
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17/11/2013
Afterres 2050 : le scénario qui imagine
l’autre modèle agricole de demain.
Repris de Bastamag.
Imaginez un pays
où chacun mange sainement, avec une eau de qualité, un usage réduit
des pesticides, des émissions de gaz à effet de serre divisées par
quatre... Science fiction ? Pour le moment, sans aucun doute. Mais
en 2050, pas forcément, si l’on en croit Afterres, un scénario
d’utilisation des terres agricoles résolument novateur, imaginé par
l’association Solagro, et actuellement à l’étude dans plusieurs
régions de France. En modélisant les besoins alimentaires et les
pratiques agricoles, Afterres dessine un autre paysage agricole
français pour 2050. Et les changements nécessaires pour y parvenir.
Pays de la Loire,
2050. Dans les champs, le maïs a cédé la place aux prairies, avec
des légumineuses (comme les haricots, les lentilles, le trèfle ou la
luzerne) [1].
Les vaches qui y pâturent sont de race « mixte » : ce sont de bonnes
laitières et elles peuvent aussi fournir de très bons steaks. Le
nombre de haies dans les champs a doublé, entourant des parcelles
agricoles couvertes en permanence par l’une ou l’autre culture, ce
qui ralentit l’érosion. La moitié des terres sont cultivées selon le
cahier des charges de l’agriculture biologique (contre 4,4% dans les
années 2000). L’eau qui coule dans les rivières, et se niche dans
les nappes phréatiques, est redevenue « propre », les pesticides
ayant quasiment disparus. Et les agriculteurs sont plus nombreux.
À
Notre-dame-des-Landes, définitivement débarrassée du projet
d’aéroport, les végétariens de la zone à défendre (ZAD), et autres
adeptes de la sobriété heureuse, ont fait des émules. Dans toute la
région, la consommation de viande a diminué de moitié. Idem pour les
produits laitiers. Personne n’a pour autant de carence en calcium.
Le lait de vache (avant tout adapté à la croissance des veaux)
n’ayant pas le monopole des apports en calcium, contrairement aux
croyances répandues au début du 21ème siècle ! Épinards, brocolis,
noix, amandes, dattes, sardines, notamment, sont d’excellentes
sources de calcium, de même que l’eau.
+ 600% de légumes
en 40 ans...
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Ce scénario commence comme une utopie de doux rêveurs ? La suite de
l'article s'appuie sur des modélisations mathématiques certainement
plus sérieuses que celles des financiers qui nous prédisent un
quadruplement de la production (industrielle, ...) pour 2050. |
15/03/13
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