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18/12/13 Coexistence difficile entre économie néo-classique et économie écologique, (à télécharger).

 

Même dans les partis politiques écolos, la doctrine économique dominante est keynésienne ou quasi marxiste* (selon les partis). C'est à dire non écologiste, ce qui est un comble !!!

En dehors des courants altermondialistes et socialistes, l’ « économie écologique » (EE)
s’affirme aujourd’hui comme une des principales théories alternatives à l’économie néoclassique hégémonique au sein des universités, des organisations internationaleset dans la conduite pratique des affaires économiques (mondialisation). Nous proposons dans cet essai de présenter ce courant, encore relativement mal connu en France, en tentant d’effectuer une synthèse de ses principales contributions tout en discutant son rapport complexe aux autres théories économiques. L’EE partage en particulier avec l’économie orthodoxe néoclassique maints outils conceptuels mais promeut une approche interdisciplinaire au service d’une économie de marché rénovée, écologique et solidaire.

Télécharger  (10 pages, laviedesidées)

 

* La justification est que Marx était un admirateur de Darwin (il ne se sont jamais rencontrés). Marx se serait rendu compte que l'écologie est un concept beaucoup plus riche que la lutte des classes, l'écologie privilégiant presque toujours les solutions d'adaptation et d'équilibres, économes en énergie, alors que la lutte de classe est basée sur l'affrontement social, gaspillage immense d'énergie. La lutte de classe est un principe appliqué aussi bien à droite qu'à gauche et dont les limites se dévoilent chaque jour un peu plus en ce début de 21ème siècle.

30/11/13 L'AFL (Agence France Locale) : pour financer les collectivités locales.

 

Jacques Pélissard (Président de l'AMF -Association des maires de France-) a rappelé jeudi dernier, lors du débat consacré aux finances locales, les grands principes de cette agence qui ne prêtera qu’à ses adhérents pour leur permettre rapidement de diversifier leurs sources d’emprunts, avec des taux plus intéressants que dans les banques privées classiques.
« D’abord, nous ne ferons pas d’emprunts structurés ; ensuite, chaque collectivité membre sera traitée de manière identique, à niveau de risque identique. L’Agence sera vigilante sur la solidité financière des collectivités car nous appliquerons la solidarité entre les adhérents ; enfin elle ne financera pas plus de la moitié du besoin de financement des collectivités » afin de maintenir une « saine concurrence » avec les acteurs traditionnels du financement des investissements locaux : banques privées, Caisse des dépôts, a expliqué Jacques Pélissard.
Selon le président de l’AMF, la création de l’AFL, le 22 octobre dernier, « démontre l’esprit de responsabilité et de décentralisation aboutie qui anime les collectivités. Nous ne demandons pas la garantie de l’Etat ».
Outre les onze collectivités fondatrices (lire Maire info du 23 octobre), une cinquantaine s’apprêtent à adhérer à l’AFL d’ici la fin de l’année, dont la plus petite compte 800 habitants, a-t-on appris lors du point info du Congrès consacré à l’Agence.

Lire  (maire-info)

20/11/13 Le traité de libre échange USA-Europe : but, réclamer de lourds dédommagements aux Etats en cas de pertes de bénéfices pour cause de politiques nationales de santé, de protection de l'environnement et de régulation de la finance.

 

La tentative de contrecarrer tout ce qui peut faire obstacle au commerce et aux profits remonte à presque 20 ans. Entre 1995 et 1997, le projet AMI d'accord multilatéral sur l'investissement négocié par 29 Etats membres de l'OCDE, réclamait déjà de fortes compensations aux Etats pour cause de droit du travail trop contraignant ou de normes environnementales jugées abusives. Ce projet divulgué in extremis fut heureusement abandonné. Mais les multinationales reviennent à la charge avec le traité APT qui reprend les mêmes extravagantes exigences en y ajoutant notamment l'interdiction de tout contrôle des données personnelles par les Etats. Cette dernière demande est issue de la coalition du commerce numérique (Digital Trade Coalition) et rappelle que la protection de la confidentialité des Etats et des citoyens n'est plus qu'un voeu pieux et peu respecté. Rappelons par exemple, l'écoute massive et systématique des conversations téléphoniques en France par la NSA, soit 70 millions sur le seul mois de décembre 2012 en France. A ce jour, dans le cadre de l'OMC, les procédures en cours dans les affaires d'intérêt général comme les brevets médicaux, la lutte anti-pollution ou les lois sur les climats et les énergies fossiles portent sur des demandes de dédommagement de 14 milliards de dollars. En vertu de plusieurs accords commerciaux signés par Washington, 400 millions de dollars ont effectivement quitté la poche des contribuables pour passer dans celles des multinationales.

Lire  (agoravox)

 

Exemple de cette curieuse conception du droit inaliénable des multinationales, Philip Morris a assigné l'Uruguay et l'Australie devant un tribunal spécial pour cause de législation anti-tabac trop sévère. Des sociétés européennes ont engagé des poursuites contre l'augmentation du salaire minimum en Egypte ou contre la limitation des émissions toxiques au Pérou...

18/11/13 Naissance d’un monde dédollarisé ? La Chine avance ses pions.

 

Les économies asiatiques ont été patientes devant l'arrogance du dollar américain. Il semble que le "too big too fail" (trop gros pour chuter) va être mis à dure épreuve, gare aux dégâts (pour les étatsuniens) :

Tout est là, dans un article de Xinhua, sorti directement de la bouche du dragon. Et nous ne sommes qu’en 2013. Attachez vos ceintures ! Et cela s’applique spécialement pour les élites de Washington. Cette chevauchée va être mouvementée.

Au lieu d’honorer ses obligations en tant puissance dominante responsable, Washington, qui ne se préoccupe que de ses intérêts, a abusé de son statut de superpuissance et introduit encore plus de chaos dans le monde en déplaçant les risques financiers vers l’étranger, en incitant les tensions régionales au beau milieu de disputes territoriales, et en livrant des guerres injustifiées à la faveur de mensonges invétérés.

La solution pour Pékin est de « désaméricaniser » les rapports géopolitiques actuels - à commencer par hausser le ton au Fonds Monétaire International et à la Banque Mondiale pour les économies émergentes et le monde en voie de développement, en conduisant à une « nouvelle devise de réserve internationale qui sera créée pour remplacer le dollar dominant ».

Lire  (legransoir, traduction d'un article d'Asia Times)

02/11/13 Le montage de l'Ecotaxe, une affaire d'Etat ? Il semblerait que le copinage entre financiers, Etat et grandes entreprises ait joué. (+++)

 

Nous vous proposons au téléchargement un document qui retrace le montage financier de l'écotaxe poids lourds, avec tous les passe-droits, entorses aux règles, coups tordus et coups de théâtre, copinages et pressions qui ont eu lieu depuis le lancement de l'idée. Nous sommes à cent lieues de l'écologie mais très proche de la consanguinité des milieux financiers, politiques, affairistes et économiques. Résultat : ces gens dénaturent -c'est bien le mot en écologie- tout ce qu'ils touchent. (source : Médiapart)

Télécharger 

27/10/13 Prélever 10 % sur vos économies, dernière invention du FMI. Après que les banques aient joué au casino avec l'argent des états et des particuliers, la planche à billets ne suffit plus.

 

Michel Rocard (ancien 1er ministre) disait il y a peu : "Jusqu'en 1974 la banque de France prêtait à l'État sans intérêts. Depuis, ce dernier doit emprunter sur les marchés à (environ) 4%. Le déficit de la France est aujourd'hui de 91 % du PIB, dans le 1er cas, il aurait été de 17 %".

Les banques ont donc placé les États (en fait, les populations) en coupe réglée et ça ne suffit pas, leur argent est parti en spéculation, elles créent donc de la fausse monnaie (le QE : quantative easing, autrement dit de la monnaie à partir de rien). Ça ne suffit toujours pas, le FMI préconise donc de prélever 10% de l'argent des épargnants.

2 cas se présentent :

- Ces économies sont le fruit de votre sens de la bonne gestion des revenus de votre travail, vous les avez placés prudemment et vous n'avez pas dépensé inutilement. Les 10% sont du vol manifeste.

- Ces économies proviennent des bénéfices de placements car vous êtes rentier. Si ceux si les placements ont été juteux, ils n'étaient donc pas tout à fait équitables. Qu'un voleur dépouille un profiteur, ce n'est pas notre affaire : écologiquement parlant, cet argent ne servait pas au bon fonctionnement de la société.

 

La plupart du temps, la réalité est entre les 2. Prévision : les futurs protestataires prendrons toujours toujours en exemple les gens du 1er cas, surtout s'ils sont dans le second.

De toute façon, ce prélèvement ne résoudra rien puisqu'il faut (aux USA) investir 6 $ pour en gagner 1, c'est un trou sans fond.

Lire  (express.be)

26/10/13 Pauvreté et idées fausses. La France n'a pas le courage d'étudier la question, c'est ATD Quart Monde du Québec qui s'y colle.

 

- Avez vous entendu dire qu’il y a peu d’inégalités sociales au Québec ? Voici quelques chiffres qui vous ferons sans doute découvrir que la réalité est bien loin de cette idée répandue.  Lire la suite... »

- On entend souvent que les pauvres coûtent cher à la pauvreté. Mais les études montrent que maintenir des personnes dans la pauvreté coûte bien plus cher que de s’attaquer vraiment au problème…Lire la suite... »

- On est tanné d’entendre que les BS (bénéficiaires sociaux, ndlr) ne veulent pas travailler. La réalité est bien plus complexe que cela. Voici quelques chiffres pour démonter le mythe de la fainéantise des personnes qui vivent dans la pauvreté…Lire la suite... »

- La fraude à l’aide sociale, qu’en est-il vraiment ? Quand on regarde les chiffres, on s’aperçoit que ce n’est pas là qu’il faut chercher les vrais fraudeurs…  Lire la suite... »

Lire  (atdquartmonde)

 

Nul doute qu'en France les idées fausses sont du même ordre.

13/10/13 Comment faire mentir les statistiques.

 

Lorsqu’en 1954, l’éditeur W. W. Norton reçoit sur sa table de lecture à New-York, un manuscrit comme tant d’autres, il ne peut se douter qu’il tient entre les mains un document révolutionnaire qui allait à jamais changer la perception que nous nous faisions d’une science, de la statistique et des chiffres. Et ce manuscrit s’intitulait : « How to Lie with Statistics » ("Comment mentir avec des statistiques") d’un certain Darrell Huff.
Ce livre sera traduit en plusieurs langues et utilisé par des millions d’étudiants de Sciences politiques et de sociologie du monde entier dans les année 60 et 70, pour comprendre les manipulations qu’on peut faire à partir des chiffres. Huff n’avait aucun diplôme en statistiques ou en mathématiques. Et son livre ne va contenir aucune technicité, aucune démonstration mathématique. Il était un simple journaliste attentif et dans son métier, il avait tout simplement compris comment les chiffres et les graphiques ne servaient pas à faire émerger la vérité des faits mais uniquement à consolider une pensée déjà émise, pour valider une messe déjà dite, une vérité construite pas très convaincante qu’on veut faire accepter facilement.

 

... Après un superbe exemple sur la Suisse : Officiellement, en 2012, l’Allemagne comptait 3 millions de chômeurs, c’est-à-dire 7,5% de la population active et la France 10,5% de chômeurs. Ces chiffres officiels sont faux et pour avoir les vrais chiffres, il faut au moins les multiplier par 2. En tout cas, c’est ce qu’a fait sur l’hebdomadaire français Marianne du lundi 13 Février 2012 Philippe Murer, professeur de finance à l’Université La Sorbonne de Paris. Monsieur Murer dit que pour être correct, la France a effectivement un taux de chômage de 21% et non 10,5% et l’Allemagne de 16% et non 7,5%.

Aujourd’hui dans les 28 pays de l’UE, il existe 28 règles statistiques différentes, chacun créant ce qui l’arrange le plus.

Lire  (legrandsoir)

 

Le reste de l'article est tout aussi intéressant

04/09/13 Quand la science découvre les 1 % qui dirigent l’économie.

 

Trois chercheurs suisses ont récemment décortiqué le réseau mondial des multinationales en se servant d’une base de données de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) regroupant plus de 30 millions d’acteurs du marché économique. Les scientifiques sont parvenus à une synthèse en les regroupant sous forme d’un réseau de 43 060 multinationales. Leurs rapports de force mutuels furent également reconstitués par l’angle de la propriété : une entreprise possédant plus de 50 % des parts d’une autre est considérée comme en détenant le contrôle.

Le réseau qui apparaît détient une structure générale assez commune dans les systèmes naturels : certains acteurs sont des points de convergence de pouvoir, alors que d’autres ne sont qu’en périphérie et n’exercent que peu de contrôle sur les autres. Ce phénomène connu comme « le riche devient plus riche » n’a pas étonné les chercheurs. Un gros acteur économique attire forcément les nouveaux arrivants. Ce qui les a le plus frappé est la découverte d’un autre phénomène appelé le « club des riches ». Au cœur du réseau, 1318 entreprises apparaissent comme plus fortement connectées entre elles et forment un noyau central. Ce noyau s’avère détenir la majorité (60 %) de l’industrie mondiale par le jeu des actions boursières. Pire encore, 147 entreprises sont encore plus interconnectées et « dirigent » le noyau. Ces 1 % de la totalité du marché mondial, contrôlent à elles seules près de 40 % du cœur de l’économie actuelle. Mais qui sont ces entreprises ? Que produisent-elles ? Et bien elles ne produisent rien du tout sur le plan physique. Ce ne sont que des intermédiaires financiers. On y retrouve des noms bien connus en ces temps de crise : Barclays, JP Morgan, Goldman Sachs, …

Lire  (infoautrement)

 

Dans la foulée, voici les 10 multinationales les plus toxiques pour la planète : ici (chaoscontrole)

29/08/13 Au secours !!! Un traité USA-Europe qui autoriserait les investisseurs à attaquer les États. Une évolution majeure peu médiatisée pour le moment.

 

C'est paru dans La Vie :
Après des années de discussions entre hauts fonctionnaires, industriels et financiers, les États-Unis et la Commission européenne ont donc officialisé des négociations sur un nouveau traité, portant à la fois sur le commerce et sur les investissements. Un texte de très grande portée qui devrait façonner le monde des années à venir.
le projet de Traité trans­atlantique comporte en plus une véritable bombe, qui, elle, est passée inaperçue du grand public : Américains et Européens veulent donner aux entreprises le droit de traduire les États en justice. Ainsi, trois arbitres trancheraient souverainement les « différends entre les États et les investisseurs », dans le jargon bruxellois. « Les entreprises pourront obtenir une compensation si un État prive l’une d’entre elles d’un investissement qu’il avait préalablement autorisé. Rien de plus », tempère Pascal Kerneis, le président du Forum européen des services (Fes), réseau de grandes entreprises (Veolia, Deutsche Bank, Ernst & Young…) et d’organisations patronales (Medef…) qui revendique 50 % du PIB européen. Tout dépend, bien sûr, de ce qui se cachera derrière le mot « investissement ». Sur ce point, Susan George, présidente honoraire de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac), est inquiète. « Il y a tout à parier que la définition la plus large sera retenue : l’investissement classique, mais aussi les actions, les obligations et tous les instruments spéculatifs ; sans oublier la propriété intellectuelle, foncière, et les ressources naturelles. Comme pour l’Accord multilatéral sur l’investissement, qui a heureusement été abandonné. »

Lire  (lavie)

 

Les procès se multiplient aux États-Unis, au Canada et au Mexique depuis l’adoption, en 1994, de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Ainsi, par exemple, la société Metalclad a obtenu des millions de dollars d’indemnités à la suite du refus par des autorités mexicaines d’autoriser ses activités d’enfouissement de déchets toxiques sur un site qu’elle avait acquis. De même, la compagnie américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars au Québec, qui a interdit l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique.

Ca y est, nous savons maintenant qui dirige réellement les pays de ce monde, il suffit de l'officialiser.

Question subsidiaire : désormais, quelle sera la différence entre un dictateur et un président ? La même qu'entre un CDI et un CDD au service de la Phynance internationale. (Pour nos lecteurs non français : CDI, contrat à durée indéterminée. CDD, contrat à durée déterminée).

27/08/13 Pourquoi les riches s'enrichissent en temps de crise.

 

En une phrase : parce que les banques centrales créent de la monnaie à partir de rien, la prête aux banques et investisseurs (à 1%), qui re-prêtent aux états (avec intérêt 4 ou 5%) pour éponger leurs déficits -dus à une mauvaise gestion- et se remboursent par l'impôt payé par tous.

 

La boucle est bouclée sauf que ceux qui remboursent ne sont pas ceux qui ont emprunté.

Lire  (lescrises)

25/08/13 Financer la transition énergétique, c'est possible.

 

La transition énergétique réclame d'investir 60 milliards d'€ par an (3 points de PIB). Pour "sauver" les banques, on a créé 1000 Mds d'€ d'un claquement de doigts !

Voir  (vidéo CESE, 3mn26)

 

Tout ceci en restant dans la logique économique actuelle, c'est donc dire que c'est faisable. Et si les épargnants (qui possèdent 1 000 Mds dé€ en France) prenaient le problème en main ? Par la population et pour la population (pas les spéculateurs boursiers).

17/08/13 Le "made in France", un surcoût de 100 à 300 euros par mois. A qui profite le crime ?

 

Selon une étude du Centre de recherche et expertise sur l'économie mondiale (Cepii) publiée en juin, le surcoût pour un ménage français d'acheter des produits "made in France" représenterait, dans une fourchette large, 1 270 à 3 770 euros par an.
L'étude du surcoût du "made in France" pour les ménage français menée par le Cepii contient bien des enseignements. Mise au jour par Les Echos du 14 août, cette étude révèle qu' "un quart de notre consommation de biens porte sur des biens en provenance des pays de délocalisation et permet au consommateur final de réaliser des gains de pouvoir d'achat substantiels".

Lire  (usinenouvelle)

 

D'une certaine façon, c'est nous dire que : 1) nous vivons du quasi esclavage de populations lointaines pour 1/4 de notre consommation. 2) nous vivons grandement au dessus de nos moyens et que nous n'avons pas trouvé d'autres solutions pour garder ce train de vie dévastateur. 3) Hier dévastateur des ressources, et aujourd'hui dévastateur des ressources et des humains, tous les efforts actuels portent sur le maintien de ce système.

Alors à qui profite le crime ? Un tout petit peu au consommateur occidental, et surtout aux intermédiaires et commanditaires qui ont de belles marges bénéficiaires. Ainsi qu'à ceux qui prélèvent des droits de douanes.

10/08/13 2 personnages qui nous remettent les pieds sur terre :  Robert Constanza (préférer le mieux au plus) et Elionor Ostrom (les biens communs).

 

- Robert Constanza

«Nous devons entièrement repenser notre économie», dites-vous. Pourquoi ?
Il faut retrouver sont but originel : améliorer le bien-être humain. Les économistes classiques l’avaient compris, qui s’intéressaient vraiment à cette notion de «vivre mieux». Mais nous avons tout focalisé sur la croissance matérielle. C’est un élément du vivre mieux, mais pas le seul. Surtout, à partir d’un certain point, la croissance du PIB, de l’activité marchande, ne contribue plus au bien-être. Lire (libération).

 

- Elionor Ostrom

D’autres manières de penser le développement existent, des manières plus respectueuses à la fois des humains et de la planète, plus créatives que celles que nos structures représentatives historiques nous assignent, plus coopératives que compétitives. Ces nouvelles approches ouvrent un espace pour repenser simultanément la manière de gérer des ressources, marchandes ou non (ce qui constitue le cœur de l’économie), et de s’organiser, d’inventer de nouvelles règles pour faire face aux besoins de la société (ce qui constituent le cœur de la politique).
Décédée en Juin 2013, récemment encore, elle exprimait son sentiment d’urgence à propos de la conférence Rio+20 qui se déroule actuellement. Une conférence durant laquelle le terme de « communs » devient un point de ralliement, jusqu’à figurer dans le titre du « Sommet des Peuples pour la justice sociale et environnementale en défense des biens communs ». Lire (mondediplo).

Vous aurez en même temps un petit cours d'histoire des "biens communs" (commons anglais).

24/07/13 Calculer le coût des délocalisations (ou relocalisations).

 

Voici un logiciel, utilisable sur le site Colbert2-0.fr, qui permet à une entreprise de faire un bilan de relocalisation ou délocalisation. C'est une initiative du ministère du redressement productif. Pour nous, l'intéressant est l'économie d'énergie (transport), la maîtrise des savoir faire et des circuits courts.

C'est gratuit, il suffit de s'inscrire et de disposer d'environ 30 mn.

Lire  (colbert2-0)

22/07/13 Le mensonge en un seul graphique (aux USA).

 

 

Des profits sans cause, c'est digne des miracles ! C'est même mieux que ça quand même l'activité humaine disparaît.

15/07/13 Les banques raflent tout, y compris leurs fabuleux ratages (produits dérivés).

 

Que les banques prélèvent une dîme sur tout ce qui se produit est de notoriété générale, voir ici (librepenseur, en vidéo, c'est pas écolo pour deux sous, juste un peu communiste mais bon, si vous avez 30 mn devant vous parce qu'il pleut ...). Vous y apprendrez qu'une seule banque dans un paradis fiscal peut avoir 200 Milliards de $ d'avoirs, et il y a une soixantaine de paradis fiscaux avec chacun un joli nombre de banques.

Juste 2 exemples : chaque fois que vous payez avec une carte bleue, la banque se sert de 2%; mon voisin vend son blé une fois mais quand vous achetez votre farine, le blé a été vendu 50 fois et chaque fois avec une commission et sans que le blé ne bouge de son silo.

L'autre problème, c'est que malgré ça les banques sont endettées au delà de toute raison : la Deutche Bank possède 10% des produits dérivés mondiaux (les merdes de la fameuse crise) soit 55 000 Milliards d'€. 10 fois le PIB mondial si vous préférez. Les banques possèdent donc 100 fois le PIB mondial en produits souvent pourris (je n'ose pas dire le mot "frauduleux").

Il n'y a pas de crise économique, juste une crise des banques : elles cherchent tout bonnement à nous faire payer l'argent vrai (création effective de richesse) qu'elles ont détourné et transformé en billets de Monopoly. On se demande comment tout ne s'est pas encore écroulé et leurs dirigeants envoyés sur une île déserte avec un quignon de pain, un couteau et une boîte d'allumette (nous ne sommes pas si sauvages qu'eux).

Lire  (lachroniqueagora, ultra néolibérale)

 

Ceci juste pour dire que toutes les valeurs ont été travesties, on vit et travaille pour faire tourner une économie, elle même détroussée par les banques. Alors que les banquiers devraient faire tourner une économie destinée au bien être de l'humanité et dans le respect de la planète. DD

11/07/13 Ramassage et traitement des déchets : l'Ademe propose une matrice des coûts.

 

C'est pas trop tôt ! D'une façon générale, une taxe en fonction de ce que peut supporter le citoyen et pas du tout en fonction du service réel adapté au problème : dans le Jura la mise en place du ramassage des déchets ménagers a été décidé après   un test dans 2 Zup (Lons et Dole) et le système généralisé à tout le département. On a donc étudié des zones de 5000 h/km2 et on a appliqué la solution à des territoires d'habitat dispersé de 10 h/km2. Du moment que les gens peuvent payer, il fut un temps où on guillotinait pour moins que ça : une erreur d'un facteur 500, ils le savent et continuent !!!

 

Élaborée par l’ADEME, la Matrice est un cadre de présentation des coûts de gestion du service public d’élimination des déchets. Elle permet notamment d’éclairer la prise de décision, d’identifier des pistes de maîtrise et d’optimisation des coûts, d’aider à la préparation des budgets… Cependant peu de collectivités analysent et valorisent les résultats obtenus.
Destiné aux collectivités ayant la compétence déchets et utilisant la Matrice des coûts, ce guide méthodologique a pour objectifs de les aider à analyser, valoriser et communiquer les résultats obtenus auprès des élus comme auprès des usagers.
Public : Collectivités ayant la compétence déchets.

Lire  (ademe)

1- Les documents en pdf sont à télécharger en bas de page sur le site MAIS ils ne portent pas l'extension .pdf. Il faut donc 1) télécharger 2) ouvrir votre lecteur pdf (acrobate reader, ...) et 3) ouvrir le fichier depuis ce dernier. Ah, les étourdis !

2- Il convient de généraliser cette approche (compta analytique) à une bonne part des dépenses communales (et départementales, ...) car cela permet en partie d'éviter les investissements inopérants et improductifs.

01/07/13 Finance watch, un contre poids aux lobbies bancaires.

 

Les effets de la globalisation financière
L’un des effets les plus remarquables de la globalisation financière a été la constitution de conglomérats bancaires d’une dimension planétaire sans précédent. La création de l’euro a eu, régionalement, le même effet: rationalisation, intégrations, fusions-absorptions des groupes financiers. Des opérations qui ont abouti, au début des année
s 2000, à la constitution d’entreprises intervenant sur tous les marchés: banque, assurance, financements spécialisés, ingénierie financière, banque de marché. Les acteurs dominants de la finance, «trop gros pour pouvoir faire faillite», se comptent sur les doigts d’une main aux États-Unis et dans le monde.
Des groupes tout-puissants
Ils ont ainsi le pouvoir d’imposer leurs décisions à des gouvernements démocratiquement
élus. Et ce, d’une triple façon:
- En déplaçant une partie ou toute leur activité dans un autre pays, lorsque celle-ci est
menacée dans un pays quelconque.
- En laissant planer la crainte du chaos que provoquerait une crise systémique au cas où les finances publiques ne viendraient pas à leur secours, comme après la faillite de Lehman Brothers.
- En s’opposant à toute tentative de limitation de leurs initiatives, par la réglementation,
l’interdiction ou la limitation de certaines pratiques (par exemple, le Dodd-Franck Act
adopté récemment par le Congrès américain pour la protection des consommateurs financiers et une réglementation plus stricte des marchés financiers). Cette attitude,
relayée par le lobbying bancaire auprès des pouvoirs publics, est systématique.

 

... «Finance Watch», une association basée à Bruxelles, est née en avril 2011 comme une réponse à cet appel du Parlement européen. Ses premiers travaux sont réalisés par un petit nombre d’experts, souvent issus du monde bancaire, parfois après un détour par le secteur humanitaire. Ils présentent en termes simples une position indépendante sur questions en débat: les «credit default swaps», les normes Bâle III de renforcement des fonds propres des banques, les marchés dérivés, le « trading haute fréquence »...

Lire  (greenetvert)

Sans oublier que ce sont des anciens de Lehman Brother ou Goldman Sachs qui dirigent l'Europe et un certain nombre de pays (ministres des finances, par exemple).

24/06/13 Pourquoi pas 2 monnaies ? L'exemple de l'Empire romain.

 

A propos de la crise grecque : et si le débat n’était pas « l’euro ou la drachme », mais « l’euro et les drachmes » ? l’émission de monnaies régionales, complémentaires de l’euro, permettrait de relancer les économies locales tout en préservant la valeur de l’étalon monétaire de la zone euro.
 

Loin d’être originale, la coexistence de deux ou plusieurs monnaies a été la norme pendant toute l’histoire humaine. Exemple le plus connu : Rome. L’empire avait une monnaie commune, le Sesterce, lequel coexistait avec plus d’une centaine de monnaies locales. Le Sesterce avait cours dans tout l’empire, comme l’Euro aujourd’hui, facilitant les échanges, tant commerciaux qu’administratifs (entre le pouvoir impérial et les Provinces). Le Sesterce, grâce à son universalité, servait au paiement des impôts au pouvoir central, finançant les infrastructures de l’empire (dont les fameuses voies romaines), mais aussi comme unité de comptes, et, plus prosaïquement, à la constitution de l’épargne de chacun.

En même temps, les Province et les ville majeures, surtout en Orient, émettaient une ou plusieurs monnaies locales (près de 350 au IIIème siècle AD), dont l’origine était antérieure à l’empire Romain, lequel a eu l’intelligence de les laisser perdurer. Ce faisant, Rome permettait à chaque économie de conserver une pouvoir de création monétaire propre, mais limité géographiquement. L’inflation potentielle étant circonscrite à la Province considérée, le Sesterce impérial restait stable (au moins pendant tout le Haut Empire), étalon d’un système monétaire à la fois multiple et unitaire.

Lire  (leseconomes)

 

Mais oui ! Depuis plusieurs années, il a 2 clans : soit une monnaie nationale, soit une monnaie européenne avec des avantages et des inconvénients pour chaque système. Alors que rien ne nous oblige à nous limiter à 2 choix qui s'excluent l'un l'autre ! Voire 3 si on ajoute les monnaies locales (Sol, Sel, ...)

14/06/13 L'évasion fiscale, comment ça marche. (vidéo Public-Sénat).

 

Dans la tempête déclenchée par l'affaire Cahuzac émerge quelques personnes qui ont l'esprit droit. En particulier un conseiller en placement bancaire, Mr Condamin Gerbier, ex-secrétaire de l'UMP (pour les résidents en Suisse), qui répond aux questions de la commission sénatoriale.

Voir  (publicsenat)

1ère remarque, l'honnêteté ne dépend pas de la couleur politique, la preuve.

2ème remarque, prenez le temps de visionner ces 45 minutes qui nous révèlent 50 ans de mensonge des milieux financiers (et aussi politiques, la consanguinité étant assez forte).

26/05/13 Quelques chiffres sur l'épargne en France.

 

Globalement les moins de 30 ans ne parviennent pas à épargner, ils sont même en déficit de 8 %. Comprendre par là qu'ils vivent plutôt à découvert qu'avec un matelas financier pour faciliter leurs prises de risque. Pour peu qu'on y réfléchisse, c'est un contre-sens économique, puisque c'est la jeunesse qui est en général le moteur économique d'un pays, tant de part son esprit d'initiative, que sa force de travail.

Les 30-40 ans ne détiennent que 8 % de l'épargne totale en France. Les 40-50 ans détiennent 17 % de celle-ci, et les plus de 50 ans détiennent tout le reste soit plus de 70 %. Pour être complet, nous devrions ajouter que 20 % des ménages les plus aisés détiennent 35 % de la totalité de l'épargne en France. Et histoire d'aller jusqu'au bout des ordres de grandeur, les Français thésaurisent environ 4000 Milliards d'euros, soit plus de deux fois le P.I.B de la France qui avoisine les 2000 Milliards d'euros.

Ces chiffres sont extraits d'un article qui parle d'un tout autre sujet (très politique) qui n'a pas vraiment sa place dans ces pages. Lire (agoravox).

26/05/13 Le scénario Négawatt en images.

 

Le scénario négaWatt, c'est : 41 années modélisées heure par heure, + de 4300
paramètres d'entrée, + de 2 500 000 données générées, 15 experts de l'association.

Dans tous les secteurs d’activité (bâtiment, transports, industrie, agriculture) et pour les trois grands usages de l’énergie ( chaleur, mobilité et électricité spécifique), l’application de la démarche négaWatt permet de modéliser un scénario de transition énergétique et d’en déduire une “feuille de route” optimale jusqu’à 2050 en fonction d’hypothèses et de choix réglementaires et économiques.

Le scénario négaWatt analyse année par année toutes les chaînes énergétiques, en partant des usages (énergie finale) jusqu’aux ressources (énergie primaire) avec 2 niveaux de vecteurs énergétiques. Il modélise également heure par heure jusqu’à 2050 l’équilibre en puissance entre l'offre et la demande d’électricité.
La possibilité de comparer différentes variantes et stratégies en fait un précieux outil d’aide à la décision.

Il est maintenant grand temps d'aller sur le site Négawatt.

Pour tout comprendre : chaque thème figure à gauche de la page. Pour chaque thème, vous avez des graphiques accessibles (les choix sont au dessus du graphique présenté).

 

 

18/05/13 Il faut prendre du recul pour voir qu’un autre monde est en train de naître (interview de René Passet à Bastamag!). (+++)

 

Vivons-nous une simple crise passagère ou une profonde mutation du système ? Pour l’économiste René Passet, face à un pouvoir financier qui impose son tempo, les gouvernements font fausse route en raisonnant à court terme. Il n’est pas plus tendre avec les économistes, incapables d’analyser le monde autrement que par le prisme des marchés, un peu comme l’homme des cavernes ne concevait l’univers autrement que magique. Sa solution : une « bio économie », seul remède à la crise de civilisation.

René Passet : Ceux qui voient le monde comme une mécanique, une horloge, ne considèrent pas l’économie de la même façon que ceux qui le voient comme un système énergétique qui se dégrade. Les mêmes astronomes, armés des mêmes instruments, ne perçoivent pas les mêmes choses dans le ciel, avant et après Copernic. Quand l’homme n’a que ses sens pour comprendre le monde, l’univers lui apparaît mystérieux. C’est un univers qui chante, qui le nourrit, qui gronde aussi parfois. Des forces jaillissent de partout. Il pense que des êtres mystérieux et supérieurs le jugent, l’approuvent ou le punissent. Avant même le Néolithique, l’homme s’aperçoit que la plante dont il se nourrit pousse mieux dans les milieux humides. Ou que les déchets organiques favorisent la végétation. Il découvre ainsi les forces productives de la nature et les régularités du monde naturel. ...
Peu à peu la rationalité l’emporte, et la science se laïcise. Pour Descartes et Newton, le monde fonctionne comme une horloge. C’est dans cette société « mécaniste », que naît l’école libérale classique. Au 18e siècle, Adam Smith, qui était aussi astronome [2], propose une théorie gravitationnelle de l’équilibre : le prix du marché gravite autour du « prix naturel », qui est le coût de production de l’objet, exactement comme les astres gravitent autour du soleil. ...
En 1824, le physicien Sadi Carnot découvre les lois de la thermodynamique : le principe de conservation et le principe de dégradation. Imaginez un morceau de charbon. Il brûle, mais ne disparaît pas : tous ses éléments constitutifs se conservent, répandus dans l’univers. Et s’il a produit du mouvement, jamais plus il n’en produira, car il est désormais déstructuré, « dégradé ». A ce moment de l’histoire, on passe d’une représentation mécanique du monde à la société énergétique. ...

(...)

Dans le temps court, le salaire n’est qu’une charge pour les entreprises, et la protection sociale, une charge pour la société. L’impôt, c’est un prélèvement et rien d’autre. Si vous abordez le problème avec cette vision, cela vous amène forcément à la rigueur : il faut restreindre la dépense publique. Même si la crise ne vient pas de la dépense publique mais du secteur privé, en premier lieu des banques avec la crise des subprimes. Il faut comprimer les salaires, travailler plus pour gagner moins ! Le résultat ? Un cercle vicieux. Le second effet apparaît dans un temps plus long : le salaire, c’est le support d’un revenu qui alimente la dépense de consommation. L’impôt, c’est le support de la dépense publique. Il ne se perd pas dans les sables du désert ! Toute cette dimension nous manque. Les gouvernements sont piégés dans cette logique de court terme, alors que le vrai problème est celui de la réussite de la mutation.

(...)

Bastamag : Vous défendez le principe de bio économie. En quoi cela consiste-t-il ?
RP : Ce n’est pas une nouvelle branche de l’économie : c’est l’économie qui doit se faire bio. La destruction de la biosphère menace actuellement l’humanité. Et si on détruit la biosphère, cela ne sert à rien de disserter sur le Plan et l’avenir de l’humanité : il n’y aura pas d’avenir, pas d’économie.

Lire (bastamag)


La suite de l'article nous présente les visions économiques successives de notre société ainsi que les hypothèses pour l'avenir. Très bel article d'un homme qui s'interroge sur le futur (+++).

04/05/13 L'économie écologique déploie ses propositions.

 

Préambule : l'article ci après aborde une vision quelque peu réductionniste de l'écologie en mettant surtout en avant la financiarisation des apports de l'écologie (exemple : un air pur préserve de certains soucis de santé, cela se traduit par moins de dépenses médicales. Qu'est-ce qui rapporte le plus ? Polluer l'air + médicaments coûte-t-il plus ou moins cher que préserver l'air et produire autrement ?). Mais ce point de vue a quand même une certaine pertinence car, à défaut de mettre les 2, il met quand même un pied dans le plat.

 

"Le monde est un système adaptatif complexe non linéaire, avec des seuils, des points de bascule et des surprises" : par cette ouverture d'un colloque co-organisé par l'Iddri le 25 avril à Paris, l'économiste américain Robert Costanza, enseignant-chercheur à l'institut pour des solutions durables de l'université de Portland (Oregon), brosse le constat d'une planète malmenée par les activités humaines, qui s'aventure dans un état d'instabilité inconnue. En cause : la croissance. Celle-ci ne peut plus se dérouler dans un monde fini sans entamer la base même du capital naturel et social, selon Costanza. Dans un ouvrage collectif publié en 2012 par les Nations unies, Building a Sustainable and Desirable Economy-in-Society-in-Nature, Costanza et ses co-auteurs proposent de repenser fondamentalement notre système économique, sur la base d'une "économie écologique" telle que définie par l'économiste américain Herman Daly.
Valoriser le capital naturel :
Dans le sillage de cette étude pionnière, des économistes tels que Nicholas Stern et son étude sur le prix du climat et Pavan Sukhdev et son économie des écosystèmes et de la biodiversité ont déterminé les valeurs des "services" écosystémiques : valeurs d'usage directes, valeurs d'usage indirectes, taux d'actualisation, valeurs de non usage ou valeurs intrinsèques. En d'autres termes, renoncer à détruire revient-il plus cher que de sauvegarder un bien commun tel que le climat ou la biodiversité ? Depuis l'étude de Costanza en 1997, des recherches telles que celles menées par le Rockström Institute de Stockholm (Suède) sont venues confirmer l'insoutenabilité de la croissance, réhabilitant la notion de "limites" qui avait été inaugurée par le rapport Meadows en 1972 (Limits to Growth). D'après les travaux de Johan Rockström et de ses collègues, neuf secteurs sollicitent d'urgence la définition de limites planétaires : le changement climatique, la perte de biodiversité, l'excès de production d'azote et de phosphate, la diminution de la couche d'ozone, l'acidification des océans, la consommation mondiale d'eau douce, les changements d'occupation des sols, la pollution de l'air, et la pollution chimique. Selon Rockström et son équipe, l'humanité aurait déjà franchi trois de ces seuils critiques : celui du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la production excessive d'azote. Seul le "coût vrai" de ces dégradations pourrait permettre de les enrayer.

Lire (actuenvironnement)

30/04/13 Crise bancaire islandaise, les 10 leçons que n'a pas appliquées l'Europe.

 

Faire condamner les responsables de la crise financière : telle est l’ambition de l’Islande depuis quatre ans. Nomination d’un procureur spécial, investigations sur les crimes économiques, levée du secret bancaire... Si tout n’est pas rose sur l’île, une chose est sûre : face à la pire crise bancaire de l’histoire, l’Islande fait passer les intérêts des citoyens avant ceux des banquiers. Et a décidé de mettre fin à l’impunité des délinquants de la finance.

Mode d’emploi d’une sortie de crise pas comme les autres.
Imaginez en France 20 000 agents de l’Etat chargés d’enquêter sur les crimes économiques, cherchant des preuves, interrogeant des témoins, fouillant dans les moindres recoins des archives des banques, plaçant en détention provisoire PDG, dirigeants ou traders. Plus de secret bancaire, accès illimité à toutes les informations.
1 - Enquêter sur les crimes financiers : Première étape : établir les responsabilités.
2 - Donner à la justice des moyens conséquents
3 - Lever le secret bancaire
4 - Punir les délinquants en col blanc
5 - Faire le ménage dans l’oligarchie administrative et politique
6 - Assurer une totale transparence
7 - Ne surtout pas écouter le FMI
8 - N’accorder aucune confiance à la Commission européenne. L’obligation de créer un fonds de garantie n’implique pas de garantir les dépôts avec de l’argent public, argumente l’Islande.
9 - Placer les intérêts des citoyens avant ceux des banquiers
10 - Refonder la démocratie, un travail à long terme

Lire la suite sur bastamag

 

L'étude de ce cas démontre que l'économie n'est pas au service de la société mais ne sert que les intérêts financiers. Il ne reste plus qu'à créer des monnaies alternatives (sel, sol, ...), suffisamment nombreuses pour faire réfléchir tout ce petit monde : on pourrait bien se passer d'eux.

25/04/13 Régulation bancaire, un marathon législatif. Par Ph Lamberts, Ecolo, député européen belge.

 

La finance est trop importante pour être laissée aux financiers ! Si notre modèle de développement est devenu une machine à exploiter la planète au profit de quelques uns (les fameux 1%), c’est à la financiarisation de l’économie que nous le devons. Tel est le message central de la crise financière mondiale démarrée en 2007. Voilà pourquoi la redomestication de la finance doit aujourd’hui être au cœur de l’action politique. Dans cette perspective, le dossier législatif des nouvelles règles applicables aux banques est emblématique :
• parce qu’il touche aux banques, en particulier aux plus grandes d’entreelles, réputées « trop grosses pour qu’on les laisse faire faillite » c’est-à-dire au cœur du système,
• parce qu’il a été l’occasion de la plus rude négociation politique de ce mandat – en particulier sur la question des bonus,
• parce qu’il a démontré que lorsque la volonté politique se combine à la pression citoyenne, la finance peut être remise sous contrôle.

Télécharger le pdf, 18 pages

 

Ce document est très intéressant car il montre le travail accompli, la professionnalisation de Finance Watch, les rouages des institutions, des lobbies et des banques. Et surtout les mécanismes de cette crise et les remèdes possibles. Plutôt facile à lire, merci à l'équipe de rédaction et ses petites pointes d'humour.

20/04/13 Une politique économique irrationnelle (Par Jérôme Gleizes).

 

Voici un article (payant) paru dans Alternatives Economiques mais que son auteur nous a fait parvenir. AE nous pardonnera de le proposer gratuitement, c'est exceptionnel de notre part. Le contenu dépasse largement le cadre strictement économique puisque le sujet politique y est très présent par la critique des positions du Président de la République, c'est quelques fois inévitable. Voici :

Toute politique économique doit respecter deux principes, celui de cohérence (Tinbergen), avoir autant d'instruments économiques que d'objectifs, et celui d'efficience : (Mundell) affecter l'instrument à l'objectif pour lequel il a la meilleure efficacité relative.

Depuis l'élection de François Hollande quels sont les résultats ? Le taux de chômage est passé de 10,2% (mai 2012) à 10,8% (février 2013), battant presque le record de 1997, avec aussi 5,3 millions de personnes inscrites à Pôle emploi. (1) La croissance en 2012 est en berne. Prévue à 0,8%, elle est quasi nulle après une révision du dernier trimestre 2013 à -0,3 %, 449,45 mds produits, presque le même niveau que lors du troisième trimestre 2008 ! Le pouvoir d'achat a diminué de 0,8%. (2) Le déficit public s’élève à 4,8% du PIB contre un objectif de 4,5%, la dette a battu un record à 1 833,8 mds €, soit 90,2% du PIB contre 85,8% en 2011. (3)

« La bonne stratégie économique, c'est de réduire [le déficit budgétaire] sans rien faire qui puisse affaiblir la croissance. (...) Redresser les comptes est une obligation financière, morale mais c'est également une obligation de souveraineté parce que la France ne doit jamais être en difficulté sur les marchés. » (4) Manifestement, aucun objectif économique n'est atteint !

Les principaux instruments utilisés par le gouvernement pour relancer la croissance sont le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi, 20 mds de réduction d'impôt, calculée à partir de la masse salariale des entreprises, la mise en œuvre de l'Accord Nationale Inter-professionnel du 11 janvier 2013. La loi de finance 2013 prévoit de réduire le déficit budgétaire de 30 mds, 20 de nouveaux impôts et 10 d'économies. Cette politique est essentiellement austéritaire, contrairement aux propos de François Hollande, « aucun ministre du gouvernement ne peut remettre en cause la politique conduite, qui n'est pas l'austérité » (5) L'OFCE et différents organismes européens dénoncent cette politique, cette débâcle de l'austérité, qui « mise en œuvre dans une période de basse conjoncture pendant laquelle la valeur des multiplicateurs budgétaire est élevée, conduit à une impasse complète dans les pays les plus en difficulté. L’obstination des gouvernements à réduire le déficit débouche ainsi sur une spirale de rigueur et de récession. »(6)

63 % des échanges économiques se faisant entre pays européens, une politique d'austérité ne peut être efficace que si elle n'est pas généralisée à l'ensemble de l'Union européenne. De même, toute compétitivité basée sur la seule baisse du coût du travail buttera toujours sur la concurrence de pays comme la Chine, disposant d'un avantage comparatif salarial. De plus comme la part de l’industrie manufacturière dans le PIB s’est réduite de 20,6% à 10,0% (7) depuis 1980 en France, il faut une stratégie volontariste de relance des investissements, notamment pour assurer la transition énergétique et écologique ... et permettre la croissance tant désirée par le président !

Comme le disait Aristote, la politique est comme une science, elle est le produit de la logique et de l’expérience. Si les résultats divergent des objectifs alors il faut changer de politique.

(1) http://www.emploi.gouv.fr/files/files/PI-Mensuelle-26032013.pdf
(2) http://insee.fr/fr/indicateurs/cnat_trim/Pub_Meth/RD124.pdf
(3) http://www.insee.fr/fr/indicateurs/ind37/20130329/Apu2012.pdf
(4) discours de François Hollande, Dijon du 12 mars 2013
(5) conférence de presse du 10 avril 2013

 

 

Et ceci toujours dans l'hypothèse où une reprise de la croissance est possible ! (n'oublions pas que la mer n'est pas infiniment profonde pour y pêcher toujours plus de poissons). Si de plus ce n'est pas le cas, ...

Eh Jérôme, dans ton prochain article propose nous des pistes économiques écologiques, on publiera volontiers.

15/04/13 Croissance = Dette = Facture énergétique ? Ca se vérifie depuis très longtemps.

 

Olivier Rech, ancien responsable du pétrole à l'Agence internationale de l'énergie, est l'un des rares à faire le rapprochement entre croissance, dette et consommation d'hydrocarbures. Un rapprochement que nul n'envisage pour l'heure dans les facultés d'économie ou à Science Po.

Lire (petrolbloglemonde)

La suite de l'article fait aussi un lien étroit entre prix de l'énergie et prix des denrées alimentaires. La suite de l'histoire humaine devient de plus en plus nette et tous font comme si les recettes d'hier vont fonctionner demain.

11/04/13 Quand Rhône-Alpes fait mieux que l'Etat dans la lutte contre les paradis fiscaux.

En 2010, une délibération votée par les élus faisait obligation aux banques désireuses de travailler avec la région Rhône-Alpes de détailler avec transparence leur présence dans les paradis fiscaux. Une démarche qui semble fait tâche d'huile. BNP Paribas en a fait les frais.
La mesure à l'époque était presque passée inaperçue. Mais depuis les événements, c'est le moins qu'on puisse dire ont mis les paradis fiscaux et la notion de transparence financière en tête de gondole des sujets de préoccupation actuels.
En Rhône-Alpes, depuis 2011, neuf emprunts ont été contractés, notamment avec la Caisse des Dépôts et la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes. Et ce dernier de préciser : « Une seule Banque, BNP Paribas ne nous a pas donné ces éléments et n'a pas été retenue. »

Lire (lyonentreprises)

La limite de l'idée est que la réponse est "déclarative", mais c'est un 1er pas et ce n'est pas bon pour l'image de marque des banques de mentir.

05/04/13 Chantier ITER, pourquoi des ouvriers "low cost".

 

Environ 3000 ouvriers « low cost » attendus sur le chantier pharaonique d’ITER qui vont être traités comme des esclaves d’un autre âge.
L’enquête que nous vous proposons ici comportera plusieurs volets. Nous présentons aujourd’hui une vue d’ensemble des pratiques scandaleuses et révoltantes entourant ce gigantesque projet.
Analyse de ce fléau : il suppose la mise en place d’une organisation du travail choisie délibérément, de sous-traitances en cascades et de cascades de sous-traitance, ce qui multiplie les conflits d’intérêt et les délits de marchandage. Cette organisation du travail engendre la surexploitation des travailleurs, pouvant aller jusqu’à des situations d’esclavage, qui laissent les chômeurs locaux sans débouché, à la charge de la société. Les cotisations sociales ne sont pas payées, et ainsi détournées pour alimenter les dividendes des actionnaires des grands groupes du bâtiment et travaux publics (Bouygues, Eiffage, Vinci) et des patrons mafieux. Ces pratiques sont nuisibles à l’ensemble des travailleurs (travailleurs actifs, chômeurs et retraités), puisqu’elles privent de financement l’URSSAF, donc les caisses de solidarité : Sécurité Sociale (Assurance Maladie, accidents, retraites), chômage, 1% logement, etc.

Lire (mediapart)

Médiapart nous décrit la situation d'un point de vue social, nous pouvons facilement élargir ce point de vue : c'est un indice d'épuisement du système économique dans sa course à la rentabilité, son seul but.

04/04/13 Quand le responsable de la lutte contre la fraude fiscale est un fraudeur qui vous regarde "droit dans les yeux".

 

Il y a des orchidées qui imitent à merveille l'apparence d'un insecte. L'aveu de J Cahuzac sur ses comptes bancaires et imitant ainsi les orchidées ne nous le rend pas plus sympathique.

Sans être écolo, G Filoche vous dit tout en 2 mn sur LCI

Il est malheureusement à craindre que Cahuzac ne soit pas le seul, et ce n'est pas une affaire de majorité ou d'opposition c'est une affaire de rapport entre le pouvoir et les administrés, une affaire de contre pouvoirs et de presse indépendante, une affaire de système économique atteint de folie des grandeurs.

Enfin, cet aveu est partiel, selon Antoine Peillon, sur France Inter le 03/04 (infos de 13h), avance le chiffre de 16 millions d'Euros.

 

Ecologiquement parlant, il est difficile d'avoir une position, celle ci ne devant pas se contenter de protester mais d'avancer des solutions.

Est-il possible de réformer un système économico-politique dont les préoccupations ne sont pas la pérennité de notre monde ? Faut-il commencer à mettre en place des îlots abrités de ces affaires ?

Retenons d'abord qu'il est nécessaire de mettre en place des contre pouvoirs ne serait-ce que pour rétablir des équilibres, dont des moyens d'information libres et merci à Médiapart pour son travail d'enquête. Plus modestement nous essayons de faire de même dans notre domaine.

02/04/13 Des élus EELV proposent des mesures pour l'industrie.

 

Partant des échecs répétés des 5 ou 10 dernières années dans l'industrie française et mettant en avant que seul Airbus, entreprise européenne, tire son épingle du jeu, ces élus proposent une base européenne pour le redéploiement de l'industrie.

 

Les écologistes (EELV) sont aujourd'hui porteurs d'un nouveau modèle industriel :
- Une politique territorialisée de soutien aux entreprises, qui passe par les régions pour favoriser le renforcement des PME et la création d'Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI)
- Une fiscalité juste et écologique, au bénéfice des PME, aujourd'hui défavorisées, pour impulser la reconversion écologique
- Le soutien à l'innovation technologique, sociale, commerciale, financière...
- Le soutien à la démocratie sociale et la responsabilité sociale des entreprises
- L'accompagnement des évolutions professionnelles, notamment par la formation tout au long de la vie vers les nouveaux métiers émergents, notamment dans l'économie verte
- L'intégration forte de l'économie circulaire (éco-conception, analyse du cycle de vie, recyclage...) dans les choix de développement -la mise en cohérence des mesures fiscales et règlementaires afin de développer les débouchés pour les nouveaux produits plus sobres en énergie et moins polluants
- La création d'un fonds de reconversion industrielle, non pas pour réparer mais pour anticiper, en assurant clairement aux salariés menacés de licenciement une continuité et une sécurité professionnelles pendant toute la période de reconversion
- La régulation des échanges commerciaux extra-européens sur la base de critères sociaux et environnementaux, intégrant des mécanismes de compensation.
- Le lancement d'une stratégie européenne de filières, pour dépasser les égoïsmes nationaux et investir dans l'économie de la transition.

Lire (nouvelobs)

Très bien mais on peut se poser une question : comment arriver à persuader des groupes industriels, dont le but final est de distribuer des dividendes, de passer à une économie de respect de la planète et ses occupants ?

Depuis 2 siècles l'appât du gain a été le moteur de l'économie, ça a marché avec les conséquences que l'on sait car il n'y avait plus de système concurrent viable (l'écologie est affaire d'équilibres de systèmes concurrents), les amoureux du travail bien fait ne sont plus que quelques poignées et ce n'est pas suffisant. La satisfaction intellectuelle ? La curiosité et le goût de l'innovation? Prendre le temps de vivre ? Sera-ce suffisant pour créer un autre système économique attirant, solide et durable ?

16/03/13 Une relance verte est-elle possible ?

 

1932. Depuis quatre ans, les gouvernements des grandes puissances luttent contre la « Grande dépression » à coup d’austérité. Aux États-Unis le libéral Hoover, en Grande-Bretagne le social-libéral Ramsay McDonald, en France le futur fasciste Laval… Les salaires baissent, les affaires s’étiolent, le chômage explose. Plus on cherche à solder les errements des « Années folles », plus s’approfondit la crise, et moins il est possible de solder les dettes.

En 1932, donc, Hoover propose enfin un moratoire sur toutes les dettes souveraines. Mais il est trop tard : Hitler a gagné les élections, et lui, Hoover, est battu par Roosevelt. L’Allemagne et les États-Unis, de deux manières radicalement différente, l’économie de guerre et le New Deal, prennent en compte l’analyse de J.M. Keynes : la crise ne vient pas d’une insuffisance des profits, mais d’une insuffisance des salaires, qui bride la « demande effective ». Il faudra une guerre mondiale épouvantable pour déboucher sur la Reconstruction et la prospérité des « Trente glorieuses ».

 

En 2008, après l’effondrement bancaire, on n’imaginait pas que les erreurs de Hoover, McDonald et Laval pourraient se reproduire. Chacun se rêvait en nouveau Roosevelt : la finance devenue folle avait trop pompé la richesse mondiale, il fallait mo-ra-li-ser. Les écologistes précisaient : « Attention ! Relancer la demande effective, oui, mais pas la même qu’en 1945 ! Celle-ci, fondé sur le tout pétrole, l’industrie automobile et le gaspillage institué, a saturé la planète de nos déchets tout en épuisant ses ressources. Un New Deal ? oui, mais un New Deal vert, un Green Deal ! Il faut relancer l’activité par de nouveaux investissements économisant l’énergie, réduisant l’effet de serre, rétablissant une alimentation saine et de proximité… »

Mais investir massivement dans les industries « vertes », c’est l’équivalent d’une Reconstruction, cela passe par de nouveaux crédits. Les économistes verts font tourner les modèles, ceux de l’OFCE, de l’Ademe, du Cired. Les résultats convergent. Réduire par exemple la production de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2020, cela crée 650 000 emplois supplémentaires, mais à condition que la moitié des investissements soient financés par l’emprunt. Et cette « relance verte » permet spontanément un retour du déficit public de la France en dessous de la barre fatidique des 3%, en 2015.

 

Eh bien non. Le terrible trio Merkel-Sarkozy-Cameron choisit, au tournant des années 2010, de reprendre la politique de Hoover et de Laval. Il n’y aura ni New Deal, ni Green Deal. Chaque pays se voit assigné un plan d’économies drastique. Et, au lieu d’élargir puissamment le budget fédéral (celui de l’Union), comme l’avait Roosevelt, les dirigeants européens s’entendent pour réduire ce budget, à la fureur des députés européens.

Et comme en 1932, le résultat ne se fait pas attendre : l’Europe plonge dans la crise sociale, qui tourne à la crise politique. Faute de solidarité et de relance verte européennes, la Hongrie retourne aux démons des années 30, la Grèce voit flamber le vote nazi, l’Italie donne la majorité de ses voix aux populistes anti-européens. Élu pour jouer les Roosevelt, François Hollande, très vite, capitule devant Merkel et la droite européenne, et se résout au rôle d’un Ramsay McDonald. La mauvaise Europe chasse la bonne. (A Lipietz dans La Croix).

 

Le reste de l'article développe des solutions politiques que vous pouvez lire sur le site du journal La Croix, si vous êtes abonné.

08/03/13 Etude de la cohabitation hommes et vampires. Article qui, sur un point de départ farfelu, nous apprend énormément.

 

Daniel Farhat, un chercheur du département d'économie de l'Université d'Otago, en Nouvelle-Zélande, s'est posé cette étrange question : si elles étaient amenées à se côtoyer, comment évolueraient deux populations, l'une constituée de vampires de cinéma, l'autre d'humains ?

Le chercheur a donc modélisé un monde virtuel composé d'un quadrillage dans lequel les humains sont représentés par des points. Ceux-ci produisent des ressources (du pain) qu'ils consomment afin de survivre et de se multiplier. Le chercheur a également programmé sa simulation afin que les humains se regroupent petit à petit dans des villes.

De leur côté, les vampires, fidèles à leurs bonnes vieilles habitudes alimentaires, ne se nourrissent que de sang humain. Lorsqu'ils mordent, il peuvent parfois transformer un humain en l'un des leurs. Mais en l'absence d'hémoglobine à se mettre sous les crocs, les vampires finissent par mourir de faim.

D Farhat a fait des simulations avec plusieurs variantes, les conclusions sont surprenantes. C'est pourtant un modèle classique proie/ prédateur (étudié ici, pdf pour matheux mais pas seulement) qui s'équilibre dans la nature. Pas ici.

C'est un régal de lire cet article !

Lire (scienceetavenir)

.EXTRAPOLATIONS. Et le chercheur d'expliquer que l'on peut appliquer ce modèle à la manière dont les humains « vampirisent » un stock limité de ressources naturelles qui, si elles viennent à manquer, pourraient conduire à l'extinction des prédateurs que nous sommes.

Nota : et si on l'appliquait aussi aux actionnaires et producteurs ? Que croyez vous qu'il restera ? C'est pour rire, la situation est plus complexe puisqu'il y a recouvrement des catégories.

02/03/13 Le nucléaire est en train de ruiner la France . Par C Lepage.

 

Une grande part des difficultés économiques que rencontrent notre pays vient du secteur nucléaire, qu'il s'agisse de notre balance commerciale ou de notre développement industriel ou encore des coûts et de la précarité énergétique.
L'industrie nucléaire est arrivée à tuer dans l'œuf tout développement massif des ENr, empêchant toute filière nationale puissante de voir le jour. Non seulement la France sera dans l'impossibilité de respecter son objectif de 23% d'ENR en 2020, s'exposant à des sanctions financières, mais encore, elle perd chaque jour un peu plus la possibilité de créer et développer ses entreprises dans les ENr. ...
Les investissements en RD se font toujours massivement dans le nucléaire (ITER, ASTRID) et non dans les technologies indispensables que sont le stockage de l'énergie, le développement des éoliennes d'une nouvelle génération, ou les progrès dans le solaire. Quant à des choix simples comme la généralisation de la méthanisation dans l'agriculture, l'interdiction du chauffage électrique et l'obligation de doter toute construction nouvelle d'un chauffage à base d'ENr, ils sont bannis. Ce serait pourtant des solutions simples et économiques.
Les mêmes constats peuvent être formulés à propos de la réduction de la consommation énergétique qui n'est nullement encouragée, le comble étant les compteurs Linky, payés en définitive par l'usager mais qui serviront principalement EDF et non le consommateur.

Lire (huffingtonpost). La suite de l'article parle de la situation préoccupante d'EDF et Areva.

01/03/13 Petits actionnaires et apprentis traders, le match est truqué. En savoir plus sur les actions préférentielles.

 

Je lis un article sur l'acquisition de Heinz (le ketchup) par Warren Buffet (l'archi milliardaire. Ce qui, a première vue, est une mauvaise affaire.

W Buffet a donc racheté Heinz pour 28 Mds $, soit 2,5 fois son chiffre d'affaire (et 100 fois ses bénéfices) avec une surcote de 20% des actions. Soit un remboursement en 100 ans, mais quelle idée !

En regardant plus près :

- Heinz a des projets de développement dans les pays émergents. Cultiver de tomates dans le tiers monde, c'est une idée pour augmenter les marges et élargir les marchés. Il y a une sorte de pari un peu risqué, pas trop quand même.

- Buffet engage une partie d'un fond de placement dont il est le patron, en plus de ses fonds propres. Ici réside une partie de l'astuce : les actionnaires ordinaires font confiance à Buffet et suivent les yeux fermés.

Mais voici ce que l'on ne dit pas : il y a les actions préférentielles et Buffet les a négociées (pour lui) avec un rendement de 9% et il sera servi en priorité. Quitte à ruiner les actionnaires du fond (Berkshire Hathaway) qui passent ensuite ramasser les miettes.

Bingo. Vous me direz que les ultra riches dépouillent des riches (et ceux qui cultivent les tomates et les mettent en bouteille ? C'était déjà comme ça avant), c'est bien ça et je m'en fiche pas mal ? C'est plus compliqué car il faut voir le fonctionnement global de l'investissement productif, et celui-ci est perdant.

Les actions préférentielles : lire (axa). Acquisition Heinz : lire (lexpansion).

 

Tout ça pour dire que toutes les propositions de placement en bourse que l'on vous propose comme petit actionnaire ou apprenti trader (c'est la nouvelle mode) est juste destiné à favoriser ces grandes fortunes qui sont devenues les forces d'autodestruction de la société.

28/02/13 Réforme bancaire, ces banques qui spéculent sur la faim.

 

Dans son rapport intitulé Réforme bancaire : ces banques françaises qui spéculent sur la faim, Oxfam France établit un classement des différentes banques françaises qui spéculent le plus sur les matières premières. Au terme de recherches effectuées pour le compte d’Oxfam par le cabinet néerlandais indépendant Profundo, il apparaît que la BNP Paribas arrive largement en tête de ce classement, suivie par Natixis (groupe Banque populaire/Caisse d’Epargne), la Société générale, et le Crédit agricole. La compagnie d’assurance Axa figure elle aussi parmi les acteurs proposant de tels fonds spéculatifs.

Il faut agir maintenant. Les marchés de matières premières agricoles, désormais considérés comme rentables par les spéculateurs, se financiarisent en effet massivement, et entrainent régulièrement des pics de prix alimentaires tels que ceux qu’on a pu observer en 2008, 2010 et 2012. Entre février 2005 et février 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 83%, enregistrant des hausses records de 191% pour des denrées de base comme le blé. Ces violentes fluctuations des prix touchent sévèrement les ménages les plus pauvres des pays du Sud, qui peuvent consacrer jusqu’à 75% de leur budget à l’alimentation.

Lire (oxfam).

 

Sur la réforme bancaire, voici une analyse fouillée et claire :

(Résumé) Nous exposerons ici cinq problèmes posés par le regroupement de ces deux activités au sein d’une banque mixte, avant d’examiner le projet de loi présenté le 19 décembre 2012 par le ministre français des Finances.

Sommaire :
- Problème n°1 : Une aubaine pour la spéculation
- Problème n°2 : L’aléa moral
- Problème n°3 : « Too big to fail » ?
La garantie implicite de l’État aux activités de marché fait des contribuables les prêteurs en dernier ressort des banques mixtes.
- Problème n°4 : Sécuriser les dépôts
Le risque de faillite bancaire majeure est réel en Europe aujourd’hui. La sécurisation des dépôts devrait être une priorité politique.
- Problème n°5 : Le conflit d’intérêts.
- Différentes manières de scinder les banques
- Projet Moscovici : le « statu quo »
- Anticiper les faillites ?
- Quelles activités cloisonner ?
En l’état actuel, le projet de loi français ne résout aucun des problèmes qui motivent la nécessaire séparation des activités bancaires.

Lire (revue-projet).

18/02/13 75 économistes s'expriment sur la réforme bancaire : un "projet de loi qui ne résout rien", laissant "une porte ouverte à une nouvelle crise".

Loi bancaire : Les contribuables ne doivent pas payer pour la finance.
> Plus de 75 économistes ont publié une tribune dans laquelle ils se prononcent pour une profonde modification de la réforme bancaire proposée par le gouvernement. Ils dénoncent un "projet de loi qui ne résout rien", laissant "une porte ouverte à une nouvelle crise".
> "Nous, économistes, pensons que le projet de loi de séparation bancaire présenté à l’Assemblée nationale ne fait pas ce qu'il prétend et ne protègera pas plus qu’avant les dépôts des ménages français. En réalité, il laisse libre cours aux activités spéculatives des banques et sauvegarde leur pouvoir.
> L'objectif affiché du projet consiste à sécuriser les dépôts et, pour cela, à séparer les activités de marché dangereuses des activités de crédit-dépôt. L'intention est bonne, compte tenu de l'hypertrophie des banques françaises. En effet, les actifs bancaires français représentent 340 % du PIB (contre 85 % aux États-Unis). Il existe au moins quatre banques dont la faillite peut entraîner la chute de l'ensemble du pays, contrairement à l'Allemagne qui n'en compte qu'une. Ces banques sont à la fois trop grosses pour qu’il soit possible de les laisser faire faillite (too big to fail) et « trop grosses pour être sauvées » (too big to save).
> Le secteur bancaire français présente un niveau de risque systémique parmi les plus élevés du monde : Dexia a déjà coûté 12 milliards d'euros aux contribuables français et belges et l'État vient d’y ajouter 85 milliards en garantie. Le Crédit agricole prévoit des pertes record en 2012, voisines de 6 milliards d'euros et la Société générale aurait perdu 11,9 milliards en 2008 sans le secours du contribuable américain.
> Par ailleurs, le « modèle » français se révèle défaillant dans sa tâche de financement de l'économie : seuls 10 % du bilan de nos banques sont consacrés aux prêts aux entreprises non financières et 12 % aux prêts aux particuliers. Le reste relève d’opérations de marché essentiellement spéculatives : sur les 200 milliards d'obligations émises par le secteur bancaire français en 2012 pour "financer les prêts hypothécaires", seuls 22 milliards ont été distribués aux ménages et 27 milliards aux entreprises. Et combien consacrés à l’emploi, la recherche et l’investissement ?
> En supprimant la garantie publique implicite sur les produits bancaires hautement profitables et risqués que proposent les marchés, la séparation des activités spéculatives des activités dites commerciales, engagement de campagne n° 7 de François Hollande, permettrait aux secondes de se consacrer intégralement au financement de l'économie réelle. En isolant les banques commerciales des humeurs des marchés, une vraie séparation permettrait de réduire le coût du financement des ménages et des entreprises. Elle ne pénaliserait que les quelques 9 000 traders et leurs dirigeants.
> Or, que fait le projet de loi actuel ? Il oblige les banques à loger certaines activités spéculatives dans des filiales, mais seulement 0,75 % à 2 % du produit net bancaire des banques est concerné par cette mesure. Toutes les activités interdites à la maison-mère (les prêts aux fonds spéculatifs, le trading à haute fréquence, etc.) sont accompagnées d'exception qui vident la loi de son contenu. Les amendements déposés pour élargir ce périmètre demeurent largement insuffisants. Le projet français reste très en-deçà de ce qui est envisagé ailleurs dans le monde, y compris dans les pays anglo-saxons ! Il est beaucoup plus faible, en particulier, que le rapport Liikanen de l’Union Européenne, qui, bien que timide, a au moins le mérite d'exiger la filialisation de toutes les activités de « tenue de marché ».
> À défaut de prévenir une crise, le projet de loi laisse-t-il au moins espérer que nous aurions les moyens de la guérir ? Non. Selon ce projet, les maîtres d'œuvre de l'éventuel démantèlement d'une banque française seront le Gouverneur de la Banque de France et le Directeur général du Trésor. Ils décideront seuls si l'État français devra aller au secours d'une banque (quitte à ruiner les Français) ou s’il conviendra de la laisser faire faillite. Les décisions seront prises sans obligation de consulter le Parlement, à l’aveugle, et au détriment du contribuable. Les 3,7 milliards prélevés sur les citoyens néerlandais, sans avoir été consultés, pour sauver sans conditions SNS Reaal, 4ème banque des Pays-Bas, sont un cas d'école qui risque de se généraliser.
> De même, les détenteurs d’obligations ne seront pas nécessairement sollicités financièrement avant que les contribuables français aient à mettre la main à la poche. Le projet de loi considère que c'est une possibilité, mais non une obligation. Pire encore : pendant l'opération de réanimation cardiaque, le versement de dividendes aux actionnaires de la banque en détresse ne sera pas interdit. Rien n'est prévu non plus pour mettre à contribution les créanciers. Les dirigeants de la banque en détresse responsables de la déroute pourront-ils se voir supprimer définitivement le versement de leurs rémunérations ? Pas davantage.
> Ce projet revient donc à maintenir dans la loi le parachute dont rêvent les banques « universelles » et leurs alliés, les fonds spéculatifs, pour pouvoir continuer leurs opérations spéculatives en toute quiétude. Il préserve leur liberté d’utiliser les dépôts de leur clientèle comme base pour accorder des crédits à leurs filiales spéculatives.
> Comment, dans ces conditions, peut-on prétendre séparer les activités dangereuses du crédit, et sécuriser les dépôts ? Le sujet est suffisamment complexe pour que le Parlement britannique, qui s'engage vers une séparation bien plus stricte prenne un an pour légiférer. Le gouvernement français, lui, prétend régler la question en un mois, alors même que la Commission européenne s'apprête elle-même à légiférer dans le sens du rapport Liikanen. Ce projet de loi du gouvernement ne résout rien. Au contraire, il laisse la porte ouverte à une nouvelle crise.
> La crise a montré la nécessité d’une séparation stricte entre les activités bancaires utiles à l’économie et celles qui lui sont néfastes. Nous, économistes, appelons à une modification profonde de ce texte de loi, sous peine d’ébranler une nouvelle fois la confiance dans le processus démocratique."

> Les signataires du texte :
Daniel Bachet, Université d'Evry. Michel Bellet, Université de Saint-Etienne. Nicolas Beniès, université populaire de Caen. Mathieu Béraud, Université de Lorraine
Eric Berr, Université Bordeaux 4. Olivier Berruyer, économiste, animateur de www.les-crises.fr. Pierre Bitoun, INRA. Frédéric Boccara, maître de conférences, université de Paris 13. Paul Boccara, économiste, historien. Marc Bousseyrol, économiste. Claude Calame, EHESS. Gabriel Colletis, université de Toulouse. Pierre Concialdi, économiste-sociologue. Laurent Cordonnier, Université Lille 1. Ghislain Deleplace, Professeur, Université Paris 8 – Saint-Denis. Yves Dimicoli, économiste. Jean-Paul Domin, Université de Reims Champagne-Ardenne. Denis Durand, économiste. Guillaume Étievant, expert économique auprès des CE. David Flacher, Université Paris 13. Bernard Friot, Université Paris-X, institut européen du salariat. Véronique Gallais, Cadre dans l'économie sociale. Jean Gadrey, professeur, Université Lille I. Jacques Généreux, professeur, IEP de Paris. Jean-Pierre Gilly, Université Toulouse 1. Patrick Gianfaldoni, Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse. Gaël Giraud, CNRS, Centre d'Economie de la Sorbonne, Ecole d'Economie de Paris. Jérôme Gleizes, économiste. Bernard Guerrien, SAMM, Centre d’économie de la Sorbonne. Ozgur Gun, Université de Reims. Olivier Gossner, Directeur de recherche CNRS, Paris School of Economics. Alain Grandjean, économiste. Jean-Marie Harribey, maître de conférences, Université Bordeaux 4. Michel Husson, économiste. Esther Jeffers, Université Paris 8. Andrée Kartchevsky, Université Paris 8 – Professeure, URCA et LADYSS. Pierre Khalfa, membre du Conseil économique, social et environnemental. Robert Kissous, statisticien-économiste, consultant auprès des CE. Dany Lang, Université Paris 13. Philippe Légé, Université de Picardie. Pierre Le Masne, Université de Poitiers. Alain Lipietz, économiste. Frédéric Lordon, Directeur de recherche, CNRS. Marc Mangenot, Directeur de recherche, CNRS. Jonathan Marie, CEPN – CNRS, Université Paris 13. Christiane Marty, économiste. Antoine Math, Economiste, IRES. Jérôme Maucourant, Economiste, Université Jean Monnet (IUT Saint-Etienne). Thierry Méot, Statisticien-Economiste. Sandrine Michel, Université Montpellier 1. Catherine Mills, économiste. Alain Morin, directeur de la revue Economie et Politique. François Morin, professeur, Université Toulouse 1. André Orléan, Directeur de recherche, CNRS-EHESS
Gilles Orzoni, Ingénieur-économiste. Henri Philipson, économiste. Dominique Plihon, professeur, Université Paris 13. Jean-Paul Pollin, Université d’Orléans. Jean-François Ponsot, Université de Grenoble. Christophe Ramaux, Université Paris 1. Romain Rancière, Professeur associé à Paris School of Economics. Frédéric Rauch, économiste, Rédacteur en chef de la revue Économie et Politique. Gilles Raveaud, Institut d’Études Européennes, Université Paris 8-Saint-Denis. Jacques Rigaudiat, économiste. Bertrand Rothé, Université de Cergy Pontoise. Gilles Rotillon, Université Paris X – Nanterre. Jean-Marie Roux, syndicaliste. Jacques Sapir, Directeur du CEMI-EHESS. Richard Sobel, Université Lille 1
Dominique Taddéi, ancien président d'université, ancien Président de la Caisse des dépôts et consignations. Bernard Teper, membre Haut Conseil de la famille et du Réseau Éducation Populaire. Bruno Tinel, Université Paris 1, Centre d’économie de la Sorbonne. Alain de Tolédo, Université Paris 8. Stéphanie Treillet, économiste. Philippe Zarifian, Professeur, Université Paris-Est Marne-la-Vallée.

03/02/13 Pourquoi est-il moins coûteux de payer plus ses employés ?

 

On pense souvent que les entreprises qui paient le moins leurs employés bénéficient d’un avantage en termes de coût. Paradoxalement, c’est peut-être le contraire…
Aux États-Unis, la chaîne de distribution Wal-Mart (et son enseigne "low cost" Sam’s Club) est connue pour ses prix bas. Sa stratégie s’appuie notamment sur le versement de salaires peu élevés. Les avantages tels que l’assurance santé sont également réduits à la portion congrue. Costco, une entreprise au positionnement similaire, a opté pour une politique beaucoup plus généreuse vis-à-vis de ses employés. Une étude réalisée par Wayne Cascio montre qu’elle s’avère finalement moins coûteuse que celle de Sam’s Club…
En 2005, les 67 600 employés de Costco gagnaient 40 % de plus que 110 200 employés de Sam’s Club : le salaire annuel moyen se montait à 35 360 dollars chez Costco contre 21 028 dollars chez Sam’s Club. Par ailleurs, 82 % des salariés de Costco bénéficiaient d’une assurance santé contre moins de la moitié chez Sam’s Club. À première vue, la générosité de Costco ne semblait pas être une preuve de bonne gestion.
Toutefois (et contrairement à ce que pensaient ces analystes), mieux payer ses employés ne présente pas que des désavantages. Tout d’abord, le turnover chez Costco n’était que de 17 % par an contre 44 % par an chez Sam’s Club (la moyenne dans le secteur de la grande distribution aux États-Unis). On estime généralement que les coûts induits par le remplacement d’un salarié se montent à 60 % de son salaire annuel au minimum.
Au total, le coût annuel du turn-over s’élève donc à 244 millions de dollars chez Costco (35 360 x 0,60 x 0,17 x 67 600) contre 612 millions de dollars chez Sam’s Club (21 028 x 0,60 x 0,44 x 110 200). Si Costco avait le même taux de turn-over que Sam’s Club, il lui coûterait 631 millions de dollars par an (35 360 x 0,60 x 0,44 x 67 600). La politique salariale plus généreuse de Costco lui permet donc d’économiser 387 millions de dollars chaque année (631 – 244 !). Lire (lesechos).

 

Sans oublier que la motivation du salarié  est souvent proportionnelle au montant de son salaire !

03/02/13 Un cours d'économie en 2050, presque de l'économie-fiction. L'économie d'aujourd'hui fonctionne comme la mafia, démonstration. (+++)

 

On sait que l'histoire est toujours écrite par les vainqueurs, c'est vrai aussi pour l'économie. Cependant, la situation actuelle laisse présager que ça ne durera pas, que la vérité -qui existe déjà- pourra s'étaler au grand jour. En voici un extrait :

 

Extrait du livre "La Planète, ses crises et nous", écrit  avec Michel Griffon en  2008.

« La mondialisation financière a fait entrer le cheval de Troie de la grande criminalité au cœur même des démocraties. Méprisant Cassandre et ses sombres augures, les responsables politiques, les médias, les citoyens, ont préféré croire, jusqu’à présent, que le monde ne saurait travailler à sa propre perte. Il est temps de se dire qu’on n’entre pas dans l’avenir les yeux bandés. » (Jean de Maillard, vice-président du tribunal de grande instance d’Orléans).

L’expansion des mafias

En 2050, voici le résumé du livre d’histoire des étudiants concernant les 100 dernières années :

« 1950-1980 : période de reconstruction de l’après-guerre et d’euphorie collective : il semble alors que la pauvreté et la misère puissent un jour disparaître dans un monde où les démocraties deviendront le régime politique standard.

 

1980-2010 : Dès 1985, l’humanité sait qu’elle a une empreinte écologique dépassant les capacités de la planète. Dès 2007, de nombreux rapports prouvent définitivement que le pétrole va disparaître, que l’eau et la nourriture risquent de manquer dans de nombreux endroits. De multiples actions sont mises en œuvre mais s’avéreront inefficaces pour les raisons décrites ci-dessous.

 

2010-2030 : La part des mafias dans les entreprises passe de 20% à 40% et la part de la richesse mondiale stockée dans des états minuscules, dénommés paradis fiscaux, qui ont moins de 0,1% de la population, passe de 50% à 70%. Le pillage des biens communs (eau, nourriture, forêts, énergie) s’accélère à mesure que leur valeur monte et que leur usurpation est de plus en plus fructueuse. La corruption des politiques est généralisée. Les exodes se multiplient, la misère est partout et les dictatures remplacent les quelques démocraties.

, vous y trouverez les références à l'ouvrage original qui date de 2008. Vous lirez aussi toutes les propositions restées lettres mortes, la légalisation de l'obscurité économique et l'impunité judiciaire (30 pages).

25/01/13 La fiscalité écologique selon JP Chanteguet.

 

Alors que la France se situe à l’avant-dernière place de l’Union européenne en matière de fiscalité écologique, Jean-Paul Chanteguet, qui préside la commission du développement durable à l’Assemblée nationale, propose de prendre des mesures d’urgence, dès la loi de finances 2014.

 

Après une taxation des carburants et l'électricité, JPC aborde un thème assez novateur :

Il faut lutter contre l’artificialisation des sols, qui accroît la consommation d’énergie en développant le recours aux transports. Notre fiscalité est sur ce point d’une grande inefficacité puisque les collectivités territoriales, qui touchent des taxes et des impôts en fonction du bâti, sont encouragées à avoir des recettes fiscales supplémentaires. Quand elles autorisent l’étalement urbain, elles participent indirectement à la hausse de l’artificialisation. Il faut donc revoir notre fiscalité touchant le patrimoine naturel, le foncier et l’urbanisme. On pourrait envisager une taxe sur l’artificialisation des sols (constructions, routes, parkings). Lire (jdle).

25/01/13 Les Public Eye Awards -Prix de la honte- de Green Peace à Davos (Suisse).

 

C'est l'équivalent de nos "Prix Pinocchio", à l'occasion du Forum économique de Davos qui se tient du 23 au 27 janvier. Cette année, les « prix de la honte » reviennent à Goldman Sachs et à Shell.

Greenpeace Suisse et la Déclaration de Berne (DB) ont révélé les « prix » attribués aux entreprises en raison « des atteintes aux droits humains ainsi que des crimes environnementaux particulièrement graves, commis par des entreprises irresponsables ». Le prix du jury revient cette année à la banque américaine Goldman Sachs et le prix du public a été décerné -par 41 800 personnes qui ont voté en ligne- au pétrolier Shell.
- Goldman Sachs, qui affiche d’excellents résultats financiers (+19%) et a attribué aux 12 membres de son équipe dirigeante 102,2 millions de dollars de bonus pour l'exercice 2012, obtient le prix du jury. Le groupe bancaire américain « est un acteur central de la mondialisation, guidée par la finance, qui alimente les profits de quelques rares nantis par le biais d’inégalités phénoménales et de l’appauvrissement de larges couches de la population », expliquent Greenpeace Suisse et la Déclaration de Berne. Andreas Missbach, expert financier à la Déclaration de Berne, explique à ce sujet : « Les produits dérivés de Goldman Sachs qui ont permis à la Grèce d’intégrer la zone euro de façon frauduleuse ont hypothéqué l’avenir de la population grecque. En outre, les managers de Goldman Sachs sont les maîtres du tourniquet : en occupant alternativement des postes au sein de la banque et des postes publics ou politiques, ils s’assurent les affaires de demain. »

- Le second prix, celui du public, est attribué au groupe anglo-néerlandais Shell pour ses opérations de forage en Arctique. Le groupe, qui a investi 4,5 milliards de dollars dans le projet, est la première major qui va exploiter cette région sensible à haut risque environnemental. « La découverte de ces hydrocarbures a été rendue possible par le changement climatique, auquel Shell a contribué, et plus précisément par la diminution de la couche glacière arctique, affirment Greenpeace Suisse et la Déclaration de Berne (DB. Chaque projet pétrolier offshore est synonyme d’émissions de CO2 (…). La société a été confrontée à une série de pannes préoccupantes sur place, ces derniers mois, et elle n’en est même pas encore à la phase de forage.»

Lire (novethic).

16/01/13 L'austérité vue par les (fausses) mathématiques du FMI.

 

Extraordinaire : l'austérité est une erreur mathématique ! C’est une information extraordinaire, dont les conséquences sont immenses, mais qui fait beaucoup moins parler que les dérives pathétiques d’un acteur célèbre. Un rapport de quarante quatre pages signé par un économiste en chef du FMI, un français, Olivier Blanchard. Il dit tout simplement que les plus hautes instances économiques mondiales et européennes se sont plantées en imposant, au nom de la science, l’austérité à toute l’Europe.

Ce que dit Olivier Blanchard, c’est que le modèle mathématique sur lequel s’appuyaient ces politiques visant au désendettement radical, et au retour sacré à l’équilibre budgétaire, comportaient une erreur au niveau, je cite, du multiplicateur fiscal. Pour simplifier beaucoup, ce modèle mathématique, donc incontestable, prévoyait que lorsqu’on retire un euro dans un budget il manquerait un euro dans le pays concerné. Or c’est faux. Pour des raisons qui tiennent à une réalité parfaitement triviale, et qui est que les hommes sont humains, cette austérité a déclenché des réactions collectives qui ont abouti à ce que cet euro retiré a provoqué la perte de trois euros dans les sociétés concernées.
Multipliez par des milliards, et vous comprendrez pourquoi l’austérité imposée à coup de sabre par des troïkas savantes n’a conduit qu’à plus d’austérité, plus de chômage, et plus de récession.

L’équation était fausse, ce qui est remarquable en soi, surtout quand on songe au Mississipi, que dis-je, à l’Amazone de leçons d’austérité péremptoire, délivrées chaque minute, sur toutes les antennes, et dans tous les journaux, par des commentateurs sûrs d’eux et dominateurs.
Mais le plus incroyable est ailleurs : c’est qu’il ait fallu s’apercevoir que quelque chose clochait dans une équation pour découvrir que quelque chose n’allait pas dans la vraie vie. Un peu comme si on assistait à des accidents de la route en chaîne et qu’on ne donnait pas l’alerte tant qu’un modèle mathématique ne disait pas que c’était des accidents.
On ne peut pas aller plus loin dans le triomphe de la technocratie. Il a fallu qu’un expert constate un problème avec un coefficient multiplicateur pour que ce qui saute aux yeux soit perçu par nos cerveaux.

Lire (franceculture).

16/01/13 Que nous conseillent les financiers ?

 

Le cancer tue plus que le SIDA, le paludisme et la tuberculose réunis... Une nouvelle molécule pourrait révolutionner le traitement de cette maladie. Et... la valeur biotech qui fabrique cette molécule pourrait vous rapporter jusqu'à 300% de gains.

Lire (chroniqueagora).

Le cynisme à l'état pur.

08/01/13 Pourquoi tout est grippé. Un exemple en 4 lignes.

 

Voici : LES ENTREPRISES À REPRENDRE (sur LEntreprise.com)
- Nettoyage et restauration de tapis, peaux, couettes (CA : 1400 K€ - Résultat net : 0 K€)
- Négoce de matières premières agricoles (CA : 22000 K€ - Résultat net : 200 K€)
- Négoce de café (CA : 550 K€ - Résultat net : 15 K€)
- Courtier en assurances santé (CA : 180 K€ - Résultat net : 80 K€)
- Fabrication de charpentes et de maisons en bois (CA : 1200 K€ - Résultat net : 50 K€).

 

Trouvez l'intrus. Et vous comprendrez que créer, travailler ça ne rapporte rien, par contre ...

30/12/12 La bio-économie, 2 visions opposées. La bio économie est l'utilisation du vivant pour produire, satisfaire nos besoins.

 

Reste à définir ce qu'on appelle "satisfaire nos besoins". Soit on veut prolonger le mode de vie actuel, soit on veut être en symbiose avec le vivant. Soit on est dans dans le greenwashing (pseudo écologie) soit on devient intelligent et on vit en fonction des moyens et des techniques que la nature nous offre.

En fait, la question est plus compliquée : où est la limite ? Faut-il retourner manger des pissenlits ou cultiver des salades (résultats d'une sélection humaine), cette remarque pouvant se généraliser à l'habillement, la construction, le transport, etc.

 

Disons qu'il y a une ligne que certains ont allègrement franchie : marchandiser le vivant (lui donner un prix et l'inclure dans l'économie classique) et faire fi de tout le reste, le reste étant l'essentiel : la pérennité de la vie sur terre.

Lire (novethic).

29/12/12 Alimentation : que paye-t-on en passant à la caisse du commerçant?

 

Une étude révèle comment la filière alimentaire se partage les euros dépensés par les consommateurs au supermarché. Et arrive à une conclusion inéluctable : les agriculteurs touchent de moins en moins.

Quand vous déposez votre steak (si vous pouvez encore en manger) dans votre panier, c’est grâce au travail d’(au moins) un agriculteur, un industriel, un intermédiaire, un cariste et bien d’autres encore. Autant de gens dont vous ne verrez jamais la trombine mais que vous allez, indirectement, payer en passant à la caisse.

Conclusion de l'étude ?

Les importations pèsent plus du quart de nos dépenses alimentaires (26,8%). Le poids du commerce (20,8%) et des services (17,5%) est lui aussi énorme : à eux deux, ils représentent près de 40% du prix final. Viennent ensuite les industries agroalimentaires (11,3%), les taxes (10%) et enfin l’agriculteur en lui-même qui ne pèse que 7,6% du total.

Quand vous achetez de la nourriture, vous payez donc d’abord sa commercialisation, son emballage, sa publicité, les importations nécessaires à sa fabrication... et enfin le producteur lui-même. La part de ce dernier a même considérablement baissé ces dernières années, puisqu’elle représentait encore 12% du prix final en 1995.

Lire (terraeco).

20/12/12 1,9 Mds € d'amende pour la banque HSBC pour blanchiment d'argent. Une goutte d'eau dans l'océan de malversations.

La banque british HSBC a été épinglée pour blanchiment d'argent sale à grande échelle, au profit de narcotrafiquants, de terroristes et de l'Iran, entre autres. Résultat : 1,9 milliard de dollars d'amende, un "record!" lit-on un peu partout. Ouf, Justice a été faite ! Quoi que...
Le New-York Times a une toute autre vision des choses : "Les autorités fédérales ont décidé de ne pas inculper HSBC dans [cette] affaire de blanchiment d'argent sale, craignant que les accusations très graves portées à son encontre mettent en péril l'une des plus grandes banques du monde et que cela finisse par déstabiliser le système financier mondial". Du pur humanisme...

Et, pour éviter que la planète finance ne cesse de tourner, notre attentionnée HSBC a donc gentiment accepté un règlement à l'amiable, à hauteur de 1,9 milliard de dollars, pour mettre fin aux poursuites. Quelle délicatesse... Un montant si élevé que ça ? Rien qu'en 2010, continue le New-York Times, HSBC a autorisé pour 60 000 milliards de dollars de transactions impliquant 17000 comptes suspects, sans aucune vérification !
Une amende (honorable) record... ou juste une petite tape sur les doigts ?
En 2008, l'ONU avait avoué que le trafic de drogue avait sauvé l'économie mondiale... alors, pourquoi se gêner ? Lire (lesmotsontunsens).

26/11/12 Quand la crise rend écolo… Pour la première fois depuis 1964, il s'est vendu plus de vélos que de voitures en Italie en 2011.

 

1 748 143 nouvelles voitures ont été immatriculées l'an dernier dans la péninsule, contre environ 1 750 000 deux-roues vendus. Grâce à la crise, "le voleur de bicyclette", cher à Vittorio de Sicca, va pouvoir reprendre du service à plein temps.
 

Tout ça pour vous dire qu'il y a beaucoup de choses (perte du AAA, Compétitivité, Sortie du nucléaire, ...) dans la newsletter d'Alternatives Economiques. Lire

10/11/12 La fiscalité écologique repoussée aux calendes grecques.

 

Le chantier ne sera pas lancé avant 2016. C'est ce qu'a précisé Jean-Marc Ayrault, devant l'Assemblée ce mardi. Trop tard pour Arnaud Gossement, avocat en droit de l'environnement...

En premier lieu, le Premier ministre a aussi annoncé une baise du taux de TVA sur les dépenses d’énergie. Ce sont sans doute les hydrocarbures qui devraient bénéficier de cette baisse de TVA. Il n’est pas certain que l’argent public ainsi dépensé ne l’aurait pas mieux été en aidant les ménages les plus modestes à ne plus dépendre de ces sources d’énergies qui, invariablement, ne pourrait que devenir de plus en en plus chères...

Trois ans de débats semblent donc nécessaire au gouvernement pour mettre en œuvre une fiscalité écologique. C’est très regrettable. Aucune transition écologique et énergétique n’est réellement possible sans réforme de notre fiscalité. Le message que vient d’envoyer le gouvernement vient confirmer celui qui avait été diffusé lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2013 : l’écologie en temps de crise n’est pas une priorité. Malheureusement, l’écologie est de nouveau opposée à l’économie alors qu’elle représente pourtant les marchés et les emplois de demain.

Lire (terraeco).

Note : En 1973, je plaçais 10 balles en moins de 2 mn dans une soucoupe placée à 200 m (2ème au concours de tir du Valdahon). Nos dirigeants aujourd'hui n'en placent pas 2 dans une cible à 10 m.

10/11/12 Le Rapport Gallois, quelques réflexions.

 

Parmi les mails reçus, je reçois celui ci d'une militante écolo, je ne résiste pas à vous le faire partager :

des réflexions sur l'économie
1) quelques remarques sur la désindustrialisation de la France et sur le rapport gallois:
a) depuis de très nombreuses années notre pays a vu fermer de nombreux sites industriels contrairement à des pays germaniques comme l'Allemagne ou l'Autriche; l'Allemagne a des produits manufacturés innovants comme Kärcher (nettoyants) ,Kassbohrer ,dameuses de plages et de neige; une filiale est tjs présente à Albertville là où j'habite;
- les chaudières à granulés sont allemandes ou autrichiennes!
- les éoliennes danoises
- l'Allemagne a une gamme extraordinaire de cycles! nous avons ,nous ,abandonné cette filière ,qui ,pourtant a de l'avenir; un copain écolo a dû commander son tricycle en Allemagne;
-nous avions la fierté d'avoir l'usine Camiva de fabrication de camions d'incendie; très belle fabrication! on vient d'apprendre que l'usine de Chambéry allait fermer!!
que fait la gauche?
b) le rapport Gallois et les annonces du gouvernement
- les assos écologistes et europeecologie par la voix du ministre pascal canfin,déplore le flou et la mollesse d'une fiscalité écolo trop faible et trop tardive(2016)!
- pas d'annonce forte sur la transition énergétique;
- aucune suppression des niches fiscales anti écolos
- et cerise sur le gâteau: l'augmentation de la tva sur les transports et la rénovation des bâtiments(de 7 à 10 %) va freiner la transition énergétique!
c'est grâce à la tva de 5,5% de Jospin sur les travaux du bâtiment que de nombreux citoyens avaient pu faire mettre un double vitrage et de l'isolation extérieur!
c'est le travail au noir dans le btp qui va se redévelopper!

2) Ci-dessous des remarques que je viens de recueillir auprès de 2 responsables de tpe les 2 ,sympathisants europeecologie;
- Patrick qui depuis 10 ans a ouvert un magasin de vente de bio matériaux et de conseils en écohabitat; la hausse de la tva à 10% sur les travaux, pour lui les 2 pbs principaux sont les prêts des banques difficiles à obtenir;
(espérons que la banque publique aura des antennes sur les territoires); et l'autre pb ce sont les charges;
- Il réclame un aide aux tpe et pme qui démarrent; aide à l'informatique; à la gestion du personnel; sur les lois comme les ruptures de contrats; etc.
-les folles dépenses des collectivités locales (mille feuille des syndicats; cumul des indemnités des trop nombreux élus; livre de Dosière) doivent être redéployées vers les aides aux tpe; on peut dépenser au moins 10 milliards d'euros en moins;
-concernant la défiscalisation des heures sup Patrick pense que cette mesure était à conserver pour les pme petites ayant des "coups de bourre" en saisonnalité;
pour lui c'est l'été; pour les restaus en montagne la bonne saison c'est l'inverse l'hiver
-Patrick a 2 copains dans l'ecohabitat qui ont du fermer leur boite; les banques ayant refusé un prêt de 15 ooo euros!
quel gâchis au moment où les écolos demandent la transition énergétique(que l'on ne voit pas venir);
-Patrick pense aussi que le statut d'auto entrepreneur (à modifier pour n'avoir pas de concurrence avec les artisans) doit être maintenu;
-l'autre témoignage est celle de Laurence qui a ouvert son restau-auberge depuis 2 ans; elle achète ses produits chez des agriculteurs à proximité; donc fait aussi travailler les paysans du coin;
c'est grâce à la baisse de la tva de la restauration à 5,5% qu'elle a pu démarrer et donner du travail à 2 employées à temps partiel; ce qui est très courageux;
donc il faut conserver cette taxe au moins pour les petits restaurateurs!
europeecologie doit travailler sur du concret et non plus sur des textes théoriques et parfois "fumeux";
Corinne Lepage a raison quand elle nous reproche de ne pas connaitre l'entreprise;

3)suite quelques réflexions sur les tpe pme:
-d'accord pour réduire le temps de travail mais la loi robien était moins couperet que la loi aubry qui est mal passée dans les tpe;
certains employés de petites boites ont eu des conditions de travail détériorées avec les 35h; dans le projet Larrouturou des 32h :il demande une formation des citoyens; ce qui pose pb pour certains entrepreneurs qui ne trouvent pas d'employés formés!
Donc si ils réduisent le temps de travail, il faut que ces entrepreneurs puissent trouver d'autres travailleurs; ce qui est souvent difficile!
-sur le papier c'est bien; mais dans la pratique c'est plus dur; à ce sujet je suis étonnée que europeecologie ne mette pas en priorité les relations avec les tpe et pme; c'est une des raisons que l'on soit traités d'amateurisme!
-quelques infos:
-airbus cherche 700 mécaniciens qualifiés; ils ont eu 40 réponses!
le grand pb de la France c'est la mauvaise formation des jeunes vers les emplois techniques;
-les lycées pro doivent être améliorés; or certains postes de productique sont supprimés!
-des décolleteurs de Haute Savoie ne trouvent pas d'ouvriers qualifiés;
-depuis 40 ans le travail manuel a été moqué!
-des copains chauffagistes ne trouvent pas d'employés compétents; pourtant ils proposent des salaires très bons; certains jeunes répondent:je n'ai pas envie de me lever le matin;
-il existe le mode des compagnons qui forment des jeunes vers les métiers manuels; qui connait les compagnons?
-pbs pour les petites entrepreneurs: trop de bureaucratie et de paperasse;
les tpe (c'est un copain écolo qui me l'a précisé) demandent au niveau des térritoires une formation à la gestion, un suivi régulier des tpe naissantes;
-les tpe travaillent souvent 10h par jour; ils ont trop de charges(35%)
-pour payer des personnes aidant les tpe l'argent existe au niveau local: il faut, comme le demande le député ps dosière, diminuer les dépenses de fonctionnement folles des collectivités locales;
trop d'élus; trop de doublons; trop de cumuls des indemnités; il faut supprimer des échelons dans le mille-feuille des syndicats intercommunaux; Dosière évalue à au moins 10 à 15 milliards l'argent à récupérer;
*il faut que "la gauche" ait de l'imagination;

Seule cette dernière phrase me sépare d'Elisabeth. Pas grave, elle perdra vite ses illusions.

06/11/12 Compétitivité, 35h ou pas, parlons d'abord du présentéisme.

 

Comment définissez-vous le présentéisme ? On considère qu'il y a présentéisme lorsque des salariés sont présents sur leur lieu de travail mais pas complètement en possession de leurs moyens, avec un niveau de concentration très faible. Il est favorisé par un niveau important de stress. On parle également de présentéisme lorsque des salariés passent plus de temps au bureau que leur travail ne l'exige réellement.
Quelles sont conséquences du présentéisme pour les entreprises ? Le présentéisme coûte cher à l'entreprise, plus cher que l'absentéisme. Cette constatation résulte de plusieurs études. La dernière en date est belge. Elle a été réalisée par le docteur Claudia Put, Chercheur à l'Université catholique de Leuven (Louvain) en 2010. Pour le docteur Put, "le présentéisme atteint 61 % des coûts totaux relatifs à la santé dans une entreprise, suivi par les frais médicaux (28 %) et l'absentéisme (10 %)". Ce résultat s'explique car les personnes qui souffrent de présentéisme manquent de concentration, d'efficacité et commettent des erreurs. Lire (lexpress).

Si vous vous sentez concerné, plus d'info (stressinfo).

 

Ceci remet à leur place les débats sur la compétitivité et le temps de travail : dans une ancienne étude (il y a plus de 15 ans) il était reconnu qu'un cadre français travaillant 8 (ou 9 ?) heures était plus productif qu'un cadre japonais travaillant 12h. Voir aussi ci dessous pour se faire une idée sur les motifs de cette campagne de mésinformation.

03/11/12 Compétitivité, le coût du travail n'est pas le vrai problème, c'est le coût du capital.

 

Il est dans l’air du temps de parler du coût du travail et de la compétitivité, mais le vrai problème ce n’est pas le coût du travail, mais le coût du capital. Regardez les pays autour de nous, en Grèce, en Espagne ou au Portugal, le salaire d’un ouvrier est souvent la moitié d’un ouvrier français, est-ce que ces pays vont mieux ? Non, eux aussi doivent baisser le coût du travail et accepter plus de compétitivité. Renault a délocalisé en Roumanie, parce que le coût du travail était moins élevé et maintenant c’est au Maroc qu’il va produire parce que le coût du travail y est encore moins important ! Alors, jusqu’ou voulez-vous aller ? Allez-vous accepter de travailler pour 10 euros par jour ?

N’avez-vous pas compris que pour eux le système idéal, c’est l’esclavage ? Leur feuille de route a été expliquée de manière très claire par Friedman, il faut que l’Etat ne s’occupe plus que de la répression, et soit aux services des multinationales et des banques, ...
On s’aperçoit que le coût du travail cher est de l’enfumage, Laurence Parisot (patronne du Medef), le confirme lorsqu’elle déclare : «les profits des entreprises ne sont pas négociables, seul l’actionnaire peut décider du montant de ses dividendes». Car pour elle, le salarié n’a aucun droit sur les richesses produites : l’actionnaire est tout, le salarié n’est rien ! Et toujours plus fort, le Medef ne veut pas que l’Etat intervienne dans la gestion des entreprises, par contre il est d’accord pour faire payer les cotisations patronales par la collectivité … Lire (2ccr).

 

C'est un peu violent et orienté, mais c'est bien ce qui se passe, j'ai coupé certains passages un peu "hard" (qui ne sont pas dans notre tonalité habituellement modérée), vous pouvez lire l'intégralité en cliquant ci dessus.

En réfléchissant bien, si l'énergie (pour le transport des marchandises) était à son vrai niveau -n'oublions pas qu'elle n'est pas renouvelable, donc précieuse- ce système ne pourrait fonctionner.

02/11/12 D'où viennent vos objets. Voici un site, Sourcemap, qui répertorie la provenance de nombreux composants des objets courants.

 

Vous êtes vous déjà interrogés sur la provenance des choses ? Sur les origines des ingrédients de votre barre chocolatée ? Sur la provenance des composants utilisés dans la fabrication de votre téléphone ? Car si le sujet est en vogue, les scandales liés au travail des enfants ou les conditions de production douteuses incitent à la transparence.
Pour y voir plus clair, Anne-Sophie Novel (lemonde) a eu l'occasion de s'entretenir cette semaine avec Leonardo Bonanni, fondateur de SourceMap, une base de données collaborative développée au Média Lab du MIT (Boston, Etats-Unis) qui vous permet de visualiser sur une carte du monde l’ensemble des pays concernés par la production d’un bien. Lire (alternativeslemonde).

Voir le site (sourcemap).

01/11/12 L'économie bleue de Günter Pauli. “Aujourd’hui, on donne des prix environnementaux aux hommes d’affaires qui annoncent qu’ils vont polluer un peu moins. Mais il ne faut pas polluer un peu moins : il faut arrêter de polluer.”

 

Günter Pauli est-il un patron écolo ? Ce n'est pas à nous de le dire, en tout cas sa façon de rapprocher entreprise et écologie nous apprend beaucoup de choses.

Pour l’exposition universelle de Hanovre en 2000, il contribua à réaliser un pavillon (le Guadua Pavilion de Manizales) construit uniquement en bambou, afin de montrer que le bambou – le matériel de la pauvreté, celui avec lequel plus d’un milliard de personnes dans le monde construisent leur maison -, pouvait être un matériel durable et de qualité. Un véritable acier végétal. Cette réalisation a changé le regard que les pauvres portaient sur ce matériau.
“Il faut changer fondamentalement nos façons de penser. Nous devons créer des chemins pour que nos enfants imaginent un futur différent afin qu’ils ne répètent pas nos erreurs”, explique Gunter Pauli. Lire (internetactu).

Et aussi : 10 ans, 100 Innovations, 100 Millions d’emplois : la Blue Economy. Lire (inspireinstitut).

30/10/12 La croissance, c’est foutu foutu. + infolettre de Alternatives économiques.

Tout d'abord l'infolettre (dont on a repiqué l'article) : Lire

 

L’OFCE vient de publier ses prévisions de “croissance” pour 2013. Dans la plupart des pays européens, l’activité va plonger ou, au mieux, stagner ; il n’y aura pas suffisamment de nouveaux emplois pour absorber les nouvelles demandes ; le chômage et la pauvreté vont s’accroître.
Heureusement que l’Europe a eu le prix Nobel de la paix, sinon il y aurait de quoi s’inquiéter pour l’avenir du continent.
Cette situation résulte d’une énorme boulette des dirigeants, qui ont cru pouvoir réduire les dépenses sans nuire à l’économie :
Le cœur de cette erreur est l’évaluation erronée de la valeur des multiplicateurs qui permet de mesurer l’impact des politiques d’assainissement des finances publiques sur l’activité. En sous-estimant les multiplicateurs budgétaires, les gouvernements européens ont cru pouvoir rétablir rapidement et sans dommage l’équilibre de leurs finances publiques par une restriction rapide et violente.
Aussi estimons-nous le multiplicateur pour l’ensemble de la zone euro en 2012 à 1,6, soit une évaluation comparable à celles établies pour les Etats Unis et le Royaume Uni.
Résultat : quand les dépenses publiques baissent de 10 milliards, le PIB se contracte de 16 milliards. Lire la suite (AE).

 

Nous sommes donc doublement dans l'impasse : plus de croissance possible (fin du pétrole bon marché, fin de nombreux minerais, disparitions des espèces*...), plus de rééquilibrage possible. Qui osera dire qu'il faut tourner la page ?

 

* Ce qui provoquera l'occupation des niches écologiques laissées vides par d'autres espèces souvent plus "ennuyeuses" économiquement parlant. Ou rien : la disparition des vers de terre appauvrit les sols de façon dramatique.

28/10/12 Extraire–fabriquer–jeter, telle est la définition de l’économie linéaire, notre modèle actuel. Pourtant, donner, acheter ou vendre d’occasion : 98% des Français l’ont testé.

Cesser d’extraire et de consommer des ressources pour jeter plus ou moins rapidement les produits fabriqués en perdant une partie des matières est aujourd’hui un impératif environnemental. Il est ainsi primordial de renforcer l’utilisation efficace des ressources et de limiter l’impact de nos sociétés sur l’environnement.
Le réemploi, aussi appelé « seconde vie des produits », consiste notamment à prolonger la durée de vie d’un produit ou d’un objet, à lui donner une seconde vie en permettant qu’il soit réutilisé par d’autres personnes. Il peut s’agir du don d’objets ou de l’achat / vente d’occasion. Lire (cdurable, +++).

Note : l'article aborde les moyens pratiques pour développer l'économie circulaire.

16/10/12 Pétrole, les prix devraient baisser, info ou intox ?

 

Le marché pétrolier mondial va enregistrer de « profonds changements » dans les 5 prochaines années affirme l’Agence internationale de l’énergie. L’AIE anticipe une baisse durable des cours du brut à la faveur d’une hausse de l’offre et d’une demande impactée par le ralentissement économique.
« Le marché du pétrole est à la croisée des chemins » affirme Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l'AIE en commentant le rapport qui vient d’être publié. Selon la responsable de l’agence internationale, les paramètres technologiques, géopolitiques et économiques devraient favoriser une détente du marché mondial et une baisse des prix du brut. Lire (enviro2b).

 

C'est fort possible, n'oublions pas qu'à cette échelle (les Mds de bénéfices) il faut garder le client captif, qu'il ne se tourne pas vers d'autres solutions quitte à changer ses habitudes. De toute façon, si baisse il y a, c'est la conjugaison de quelques facteurs : l'Irak produit de nouveau, les gaz et pétroles de schistes repoussent les échéances de pénurie de 10 à 15 ans (pas plus), et l'industrie mondiale décélère.

Et un client captif est comme un drogué pour qui les énergies renouvelables sont la promesse de périodes de manque : imaginez un camé en manque attendre 12 h sa ligne de coke, attendre que le soleil se lève est un supplice auquel nous ne sommes plus habitués !

13/10/12 Quelques décisions (suicidaires) passées sous silence.

 

Le 29 septembre, un tribunal de Washington a invalidé des mesures qui devaient contribuer à empêcher un seul intervenant de déséquilibrer à lui tout seul le marché à terme des matières premières. Ces mesures étaient prises par la CFTC, le régulateur américain de ce marché. Quelques jours plus tôt, le 24 septembre, on apprenait que le marché du pétrole ne serait pas réglementé. L'OPEP et les pétroliers, entre autres, s'y opposaient. Enfin, le 22 août, la SEC renonçait à un ensemble de mesures visant à protéger le marché des capitaux à court terme. C'est Paul Jorion, l'anthropologue-économiste, qui rassemble ces trois informations inaperçues, dans un billet (lemonde) intitulé "Le comportement suicidaire de la finance". Il en tire des conclusions dramatiques, mais parfaitement plausibles, sur le comportement suicidaire du monde financier (suicide dans lequel, soit dit en passant, nous serions tous entrainés, même ceux qui ne siègent pas au board de la SEC, et ne pédégèrent pas une compagnie pétrolière).

La finance ne veut pas être régulée. Elle s'y opposera de toutes ses forces. Elle déploie toute son énergie à galoper vers la catastrophe finale. Dans un univers informatif normal, les hebdos devraient rivaliser de couvertures alertant les lecteurs sur cette course au suicide. Qu'on n'objecte pas que c'est technique, complexe, que le lecteur n'y comprendra rien.

Lire (arrêtsurimage).

Vous y apprendrez aussi (en complément des gros titres) comment Renault traite ses cadres, ce qui nous renseigne sur le degré de cynisme des directoires d'entreprise.

Pour ceux qui pourraient penser que j'exagère, je (le rédacteur de ce commentaire) suis un peu introduit dans ce système et je peux vous assurer que certains considèrent le personnel comme une variable d'ajustement, rien de plus.

Ainsi, quand une pièce est ratée on la jette, c'est pris en compte dans la recherche du "zéro défaut", c'est tout. Idem pour un salarié.

25/09/12 Une piste pour économiser 10 milliards à la Sécu.

 

Sans même remettre en cause quoi que ce soit dans le système de santé (on pourrait, il est toujours possible de faire mieux), faisons un comparatif avec nos voisins :

- Le Plavix (antiagrégant plaquettaire) qui représente des dépenses annuelles de plus de 400 millions d'euros pour l'assurance maladie. La boîte est vendue 37,11 euros, alors que son générique (Clopidogrel) est facturé 26,09 euros et seulement 2,26 euros en Grande-Bretagne.

- Pays-Bas, on compte 4 prescriptions de médicaments pour 10 consultations, contre 9,7 en France. De plus, la délivrance de génériques représente 80% des prescriptions de médicaments en Grande-Bretagne, 60% en Allemagne mais seulement 15% en France.

Et en 1980, les Français dépensaient 5 milliards d'euros pour leurs médicaments contre... 37 milliards aujourd'hui.

Partant de ce constat, une députée européenne (Michèle Rivasi, écolo  EELV) plaide pour une réforme des modalités de fixation des prix des médicaments. Lire (lesechos).

23/09/12 La Fed (banque fédérale américaine) : "Personne ne sait ce qui marchera pour remettre l'économie sur la bonne voie".

Quel aveu d'impuissance ! La banque centrale des Etats-Unis (Fed), n'a absolument aucune idée de ce qu'il convient de faire pour sortir l'économie américaine de l'ornière, a déclaré mercredi 19 septembre un de ses dirigeants, Richard Fisher.

"La vérité, cependant, est que personne au sein du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) ni de la banque centrale ne sait réellement ce qui entrave l'économie", a déclaré M. Fisher dans un discours à New York, selon le texte de son allocution distribué à la presse. "Personne ne sait ce qui marchera pour remettre l'économie sur la bonne voie", a ajouté M. Fisher, président de l'antenne de la Fed à Dallas, au Texas (sud des Etats-Unis).

"Je suis tenté de recourir à ce rapprochement éculé comparant notre Congrès dévoyé à un équipage de marins ivres, a lancé cet ancien élève officier de l'école navale américaine à son auditoire, mais ceux d'entre vous qui sont patriotes pourraient en prendre ombrage et faire valoir qu'une telle comparaison pourrait être perçue comme une insulte aux marins ivres." C'est sans commentaire ! Lire (lemonde).

Quand on vous dit que c'est la fin d'un monde, il y a un an personne ne voulait entendre ce discours. "La bonne voie" n'est pas celle à laquelle ils pensent, ce sera une voie qui laisse toutes leurs chances aux prochaines générations.

10/09/11 "Hollande doit changer sa vision de l’économie" nous dit Michel Rocard.

M Rocard a une couleur politique non écolo, il a été Premier ministre et aujourd'hui c'est un vieux sage qui a su prendre du recul. L'article du Parisien aborde la politique du gouvernement, ce que nous laissons de côté, contentons nous de son analyse économique :

"Il arrive une chose gravissime : la science économique, qui n’avait rien vu venir en matière de crise, ne sait plus quoi dire!".  Aucun gouvernement ne reçoit de conseils pertinents et moins encore convergents, c’est épouvantable.


Comment expliquer cette impuissance ?
Il y a consensus des économistes sur le diagnostic de récession, mais pas sur le traitement. Notamment parce qu’il y a un héritage de la pensée économique précédente disant qu’il faut commencer par ramener l’équilibre des finances publiques, et espérer que la crise se résorbe par la suite. Je ne crois pas à ce raisonnement.
Désormais, le président a-t-il pris la mesure de la crise ?
Il est en train de prendre conscience de la situation. Mais aucun gouvernant ne peut agir contre son opinion et son Parlement! Et tant que l’Allemagne sera dirigée par des gouvernants qui veulent épurer la dette sans se soucier de savoir si ça aggrave la récession, Hollande n’a pas de marge de manœuvre. D’où l’accusation d’immobilisme. Heureusement, Draghi est en train de faire comprendre avec subtilité qu’il faut aider davantage les Etats en difficulté.
L’objectif de réduction des déficits à 3% en 2013 est-il réaliste ?
Dès l’instant qu’il y a un dogme quelque part, on se plante. Et là, avec la récession en 2013, ce n’est plus possible. Inutile d’écraser trop la dépense pour du coup alimenter la récession. C’est d’ailleurs pour cela que je m’oppose à toute règle d’or sur la réduction des déficits. Mais il y a des conditions : le faire en concertation avec les Allemands — eux aussi entrent en récession, ils finiront bien par comprendre — et en accord avec la BCE. Il faut surtout y aller avec pédagogie pour convaincre les opinions. La pédagogie suppose un discours clair. Ce n’est pas encore le cas. Le PS et ses économistes, comme Hollande qui a été un de leurs obéissants serviteurs, ont été pris à contre-pied par la récession qui arrive et qu’ils n’avaient pas prévue.
L’objectif de croissance de 1,5% pour 2013 est-il tenable ?
Non. Mon sentiment, c’est plutôt qu’en 2013 nous soyons en décroissance légère. Même si la France résiste mieux que beaucoup d’autres pays européens. Hollande a à tenir devant l’orage pendant un an ou deux à condition que se lancent des formes d’une nouvelle économie répondant aux exigences écologiques. Lire (leparisien).

 

Voila, nous y sommes : il n'est pas possible de construire une économie durable sans se plier aux contraintes imposées par la planète : gestion des équilibres de la planète, gestion des ressources, de l'eau, des sols, la pollution, économie circulaire (les déchets des uns sont les matières 1ères des autres), etc.

Notons que 2 sujets sont oubliés :

- En parlant d'Europe, celle ci ne peut se construire que s'il y a harmonisation des règles (écologiques, fiscales, économiques, sociales). C'est pourtant évident mais ça a toujours été oublié.

- Mario Draghi est un ancien de Goldmann Sachs (la banque qui a créé la fameuse crise des subprime de 2008, point de départ de la crise globale). L'homme est réaliste, intelligent et habile, n'en doutons pas : soit il passe du camp des banquiers au camp de l'Europe, soit il nous manipule.

A titre personnel, je pense que la macro économie (les solutions globales) ne peut régir que 80 % de l'économie et qu'il faut laisser la micro économie (solidaire, auto production, etc.)arrondir les angles dans les détails.

03/09/12 Les déconnomistes.

 

Ce sont tous ceux qui sortent des grandes théories essoufflées que nous subissons aujourd'hui, voici un florilège de vidéos. Tout ceci étant étant très sérieux, à part quelques intermèdes, nous vous laissons découvrir : Voir (deconnomistes, vidéos de 10 à 90 mn).

 

Ce sont des conférences données en Juillet 2012 à Aix en Provence.

 

31/08/12 Grèce : plan de sauvetage et fuite de capitaux.

 

L'ancien Premier ministre grec Georges Papandréou a estimé jeudi que son pays aurait pu éviter le plan de sauvetage sans l'importante fuite des capitaux vers les paradis fiscaux, qu'il a qualifiée de "véritable vol".
Quelque 21.000 milliards de dollars sont cachés dans les paradis fiscaux, a déploré M. Papandréou dans son discours d'ouverture du XXIVe congrès de l'Internationale socialiste  au Cap.
"Que ce soit dans les pays développés ou en voie de développement, ce sont nos citoyens qui sont volés", a-t-il déclaré, jugeant que ce "vol véritable" empêchait les gouvernements d'investir dans des secteurs tels que la santé et l'éducation.
"Je le sais bien. La Grèce en souffre. Si cette seule question avait été réglée, la Grèce n'aurait certainement pas eu besoin d'un plan de sauvetage", a-t-il ajouté.
"Pourtant, l'Europe, le G8, le G20, le système bancaire, malgré mes supplications en tant que Premier ministre (jusqu'en novembre 2011, ndlr), en dépit d'une référence symbolique dans des décisions du G20, n'ont rien fait pour changer cette situation."
Le ministre des Finances grec Yannis Stournaras a indiqué en février que les Grecs avaient légalement placé 16 milliards d'euros à l'étranger ces deux dernières années, tandis que les efforts visant à lutter contre l'évasion fiscale n'ont eu qu'un succès limité.

Lire (lesechos).

 

Ce qui amène une double réflexion : les véritables auteurs de la crise sont les fraudeurs (qui disent "créer des richesses") et ensuite, ils l'accentue. Ce raisonnement est vrai dans tous les pays, mais il n'y a pas un seul fraudeur au monde en prison.

11/08/12 Pour eux, l'économie verte c'est faire du fric !

 

Je n'ai pas de mots assez durs (folie pure, cynisme diabolique, amoralité congénitale, obscénité économique, ...) pour qualifier ces chefs de gouvernements, banquiers et industriels qui tablent sur les dérèglements climatiques, en partie dus à leur soif de gains sur le dos de la planète, de ses ressources et occupants (humains ou non) pour trouver une nouvelle opportunité d'enrichissement. Et ils appellent ça "économie verte".

Petit florilège :

- Nous croyons qu’il existe d’excellentes rentabilités pour ceux qui investiront dans les entreprises se bénéficiant des efforts de mitigation et d’adaptation au changement climatique. Affronter le changement climatique sera probablement le plus important objet d’investissement à niveau global dans les 20 prochaines années.
Robin Stoakley, Directeur de Schroders Climate Change Fund (lire , édifiant).
- Investissez dans le futur – avec les produits soutenables de la Deutsche Bank. Lorsque nous examinons l’économie globale, l’ampleur des opportunités d’affaires dans le secteur du changement climatique devient évidente. Les entreprises et les investisseurs s’aperçoivent rapidement que le changement climatique n’est pas purement un thème social, politique ou moral, mais qu’il touche aussi l économie et les affaires.
Deutschebank
- Je crois avec ferveur que si nous reformulons les arguments en faveur d’agir sur les changements climatiques, nous éloignant du langage des menaces et des châtiments et en utilisant des termes positifs, en termes d’obtention de profits, nous pouvons avoir un impact beaucoup plus important.
David Cameron – premier ministre du Royaume-Uni.

 

Après avoir tout pollué et saccagé, ils veulent maintenant nous vendre de l'air pur, de l'eau pure, des produits sains, de la santé. Et certainement hors de prix alors que cela était gratuit ou presque il n'y a pas si longtemps. Si on comprend bien, ils ont empoché en détruisant, ils espèrent maintenant empocher non pas en réparant mais en vendant des palliatifs. Et ce seront les mêmes qui paieront 2 fois : vous et moi, si nous pouvons.

Lire (grain).

31/07/12 Les énormes bénéfices du baratin.

 

Tous les beaux discours s'effondrent devant ce graphique des bénéfices des entreprises US.

La menace de délocaliser ne sert

1) qu'à faire plus de bénéfices* et

2) "après moi le déluge"

L'économie, depuis 30 ans ne sert pas au développement de la société humaine, juste à remplir des coffres de banques. Si certains avaient encore des illusions ...

 

Lire (agoravox).

(GDP, Gross domestic product = PIB)

* Vous avez bien lu : 15 % en 2012, en pleine crise.

26/07/12 Banques + évasion fiscale + paradis fiscaux = santé excellente.

 

Cet article est "offert" par Médiapart. Je me dois en retour de vous encourager à vous y abonner, l'info y est très pertinente et pas souvent disponible ailleurs :

 

La semaine dernière, un nouveau scandale bancaire éclatait. Après Goldman Sachs, JP Morgan, Barclays, UBS, c’était au tour de HSBC d’être pris dans les mailles du filet. Une commission d’enquête du Sénat américain venait de mettre au jour dans un rapport de plus de 300 pages les agissements de la banque. Une enquête accablante : HSBC a non seulement favorisé l’évasion fiscale, mais a fermé les yeux sur des pratiques criminelles. Elle a détourné son regard du blanchiment d’argent et du trafic de drogue et d’armes au Mexique, des liens avec le terrorisme en Arabie Saoudite, ou du financement d’armes au Soudan ou en Iran...

Dimanche, une fondation indépendante, Tax justice network, publiait dans The Observer une longue étude sur l’évasion fiscale et les paradis fiscaux. Menée par un ancien économiste en chef de MacKinsey, James S. Henry, l’étude a tenté de cerner ce « trou noir » de plus en plus important de la finance mondiale, le prix réel de l’off shore. Selon lui, tout pousse à sous-estimer l’ampleur de cette évasion fiscale. Les statistiques des diverses organisations internationales – FMI, Banque mondiale, Banque des règlements internationaux – amènent à évaluer les actifs financiers cachés dans les paradis fiscaux autour de 17 000 milliards d’euros. D’après ses estimations, il les chiffre plutôt autour de 25 500 milliards d’euros. Cela représente plus que l’addition du PIB des États-Unis et du Japon. Et encore insiste-t-il : « Il s’agit juste de la richesse financière. Une bonne partie des actifs investis dans l’immobilier, les yachts, les écuries de courses et tant d’autres choses qui comptent pour les grandes fortunes sont détenues au travers des structures off shore qui rendent impossible l’identification de leurs propriétaires ».

Mais il est un autre chiffre encore plus éloquent : « Une analyse détaillée des 50 premières banques privées internationales révèle qu’à la fin de 2010, elles géraient collectivement plus de 15 000 milliards d’euros d’investissements internationaux pour le compte de clients privés, y compris à travers des trusts et des fondations », note l’étude. Contrairement à ses démentis répétés, le système bancaire international est donc bien la pierre angulaire de ce système d’évasion fiscale.

Lire la suite (mediapart).

Vous y verrez que ce système, le néolibéralisme financier,  ne sert qu'à "lessiver" les peuples occidentaux comme du Tiers Monde et ne bénéficie qu'aux 0,01% des plus riches de la planète dont les avoirs ont quadruplé en 30 ans (en monnaie constante).

19/07/12 Roosevelt 2012, 15 propositions anti crise.

 

L'article ci après ne porte pas forcément une vision écologique de la société mais les solutions proposées sont en rupture complète avec les décisions actuelles, européennes et mondiales, et qui ne marchent pas. Le comité Roosevelt 2012 doit son nom au président des USA (de 1932 à 1945) qui fut élu alors que son pays était en pleine crise économique, les mesures proposées aujourd'hui ont quelques ressemblances avec celles de l'époque : vigoureuses, novatrices et à contre courant des dogmes économiques en vigueur.

Lire (roosevelt2012, le haut de page est un appel, les propositions sont plus bas dans la page).

 

Pour nous, une bonne partie des propositions sont intéressantes mais nous pensons que l'avenir est à plusieurs types de solutions complémentaires : locales et régionales, nationales, européennes et mondiales. Ici ne sont présentées qu'un seul type de solution (européennes) et surtout, la fin du pétrole et des métaux, l'augmentation de la population ne sont pas prises en compte.

08/07/12 La Grèce ? Comme l'Equateur qui avait remboursé 172 fois sa dette.

 

Malgré l’application de neuf plans d’une austérité extrême – hausse massive d’impôts dont la TVA, hausse des prix, réduction des salaires (jusqu’à 32% sur le salaire minimum !) et des pensions de retraite, recul de l’âge légal de départ de la retraite, destruction des services publics de première nécessité tels que l’éducation et la santé, suppression des aides sociales et privatisations des secteurs stratégiques de l’économie nationale (ports, aéroports, chemins de fer, gaz, eaux, pétrole) – qui ont mis à genoux la population, la dette est aujourd’hui supérieure à ce qu’elle était avant l’intervention des institutions financières internationales en 2010.

La crise grecque aurait pu être évitée. En effet, il aurait simplement fallu que la Banque centrale européenne prête directement à Athènes les sommes nécessaires, au même taux d’intérêt qu’elle prête aux banques privées, c’est-à-dire entre 0% et 1%, ce qui aurait empêché toute spéculation sur la dette de la part de la finance. Or, le Traité de Lisbonne rédigé par Valéry Giscard d’Estaing, interdit cette possibilité pour des raisons difficilement compréhensibles si l’on part du postulat selon lequel la BCE agit dans l’intérêt des citoyens. ...

En réalité, la BCE sert directement les intérêts de la finance. Ainsi, les banques privées ont emprunté à la BCE au taux bas de 0% à 1% et ont ensuite spéculé sur la dette en prêtant ce même argent à la Grèce à des taux allant de 6% à 18%, aggravant ainsi la crise de la dette, devenue mathématiquement impayable, puisque Athènes se trouve désormais dans l’obligation d’emprunter uniquement pour rembourser les seuls intérêts de la dette. Pis encore, la BCE revend à la Grèce des titres de sa dette au prix fort, c’est-à-dire de 100% de leur valeur, alors qu’elle les a acquis à 50%, spéculant ainsi sur le drame d’une nation.

 

Entre 1970 et 2007, l’Equateur a remboursé 172 fois le montant de la dette de 1970. Néanmoins, grâce aux intérêts exorbitants imposés à la nation, le volume de celle-ci a été multiplié par 53. De la même manière, entre 1990 et 2007, la Banque mondiale a prêté 1,44 milliards de dollars et l’Equateur a remboursé à cette institution la somme de 2,51 milliards de dollars. Le service de la dette représentait, entre 1980 et 2005, 50% du budget de la nation au détriment de tous les programmes sociaux.

Lire (agoravox).

Et qu'un jour vous voyiez un sauveteur enfoncer la tête sous l'eau d'une personne tombée dans la rivière, vous trouveriez ça normal ? C'est pourtant ce que font nos banques de "sauvetage" et personne ne s'offusque. L'argent, c'est le nerf de la guerre et les banques sont entrées en guerre contre les pays.

Le concept de « dette odieuse », c’est-à-dire illégitimement imposée, remonte à 1898 lorsque les Etats-Unis, suite à leur intervention militaire à Cuba, ont décidé de décréter unilatéralement l’annulation de la dette de La Havane vis-à-vis de Madrid, car contractée par un régime colonial illégitime. C'est l'argument employé par l'Equateur.

07/07/12 Du nouveau au sommet de Bruxelles.

 

En effet, il y a du changement au sommet de Bruxelles : depuis 3 ans on demande aux pays endettés de régler leurs dettes comme préalable avant d'envisager d'aller de l'avant. Pourtant on sait que beaucoup d'erreurs globales ont été faites mais chacun était replié sur sa petite vision narcissique concernant ses petits problèmes. Ce qui n'est pas "avoir une vision européenne".

Les Danois, présidents pour 6 mois, et les italiens ont tapé du poing sur la table et peut être bien que les lignes bougent : rappelant la nécessité d’une certaine prise de hauteur et qu’il n’était pas question de renouveler le sommet du 17 juillet 2011 où les chefs d’Etat se sont mis d’accord sur l’avenir de la Grèce sans comprendre un traitre mot des longues considérations de technique financière dont ils débattaient, la présidence danoise a mis en évidence l’étroitesse des points de vue du couple franco-allemand.

C’est aussi ce qu’a fait Monti (Italie). Il a souligné que rassurer les marchés n’est pas un projet politique en soi et que l’Europe devait se donner des objectifs plus vastes.

Lire (bakchich).

D'un point de vue écolo on n'y est pas encore, mais enfin une logique monétaire et financière digne de l'Europe a aujourd'hui ses chances.

05/07/12 "Rien ne sera possible sans la croissance" a dit le 1er Ministre.

 

Si vous suivez cette rubrique, même de temps en temps (l'économie, il faut aimer), vous aurez lu que "la croissance décroît" depuis 40 ans.

Exemple : en France, dans les années 60, la croissance fut en moyenne de 5,7% par an ; dans la décennie 70, elle fut de 3,7% ; dans la décennie 80, de 2,4% ; dans la décennie 90, de 2% ; et de 1,1% dans les années 2000. 

Ce qui veut dire que ce système a atteint ses limites quelqu'en soient les raisons, et des raisons, vous en trouverez beaucoup en feuilletant ce site.

Certains feront des commentaires politiques qui tiennent presque tous de dogmes dépassés, intéressons nous davantage à une réflexion de Dennis Meadows (Club de Rome) :

La croissance va s’arrêter en partie en raison de la dynamique interne du système et en partie en raison de facteurs externes, comme l’énergie. L’énergie a une très grande influence. La production pétrolière a passé son pic et va commencer à décroître. Or il n’y a pas de substitut rapide au pétrole pour les transports, pour l’aviation… Les problèmes économiques des pays occidentaux sont en partie dus au prix élevé de l’énergie.
Dans les vingt prochaines années, entre aujourd’hui et 2030, vous verrez plus de changements qu’il n’y en a eu depuis un siècle, dans les domaines de la politique, de l’environnement, de l’économie, la technique. Les troubles de la zone euro ne représentent qu’une petite part de ce que nous allons voir. Et ces changements ne se feront pas de manière pacifique
. Lire (lescrises).

Alors rendez vous vite en page "Solutions alternatives" et commencez à construire autre chose.

03/07/12 Même l'état français délocalise.

 

Thalès, ex Thomson CSF, dont l'état est actionnaire, s'apprête à délocaliser ses activités "radar" au Brésil, Maroc, en Inde et Singapour. Pour des raisons de compétitivité, bien sûr.

Lire (latribune).

A y regarder de plus près, il y a un "hic". Ce genre de marché est moins une histoire de prix que de qualité et de performance. Par comparaison, c'est comme si une personne très riche demandait une Ferrari moins chère "sinon j'achète une Lamborghini". Foutaises.

Nos industriels français (et l'Etat français, puisqu'actionnaire à hauteur d'environ 40%) sont pris en flagrant de délit de mensonge avec tous leur blabla : il n'y a que leur profit qui compte. Bientôt les techniciens français iront travailler au Brésil au tarif brésilien (certains patrons ont déjà fait des propositions de ce type), ou pire/ mieux (au choix) travailleront en France au tarif brésilien.

Maintenant, vous devinez mieux le but final de la mondialisation. Et les mêmes qui vous demandent de "travailler plus" suppriment votre travail.

03/07/12 Ce n'est pas le travail qui est cher, ce sont les banquiers.

 

Petit article pour se remonter le moral et ne plus marcher sur la tête. L'article n'étant pas le reflet d'une analyse écolo, il y a donc quelques écarts par rapport à notre façon de voir les choses. (Piqué in extenso à 2ccr).

 

Depuis des décennies l’on nous persuade que le travail coûte cher, que cela est un handicap, qu’il freine l’économie, favorise les délocalisations et crée du chômage. Bref, le travail est une tare qui est la cause de tous nos problèmes, ou plutôt c’est sa rémunération qui pose problème. Si les gens acceptaient de travailler gratuitement cela irait beaucoup mieux. D’ailleurs, à une époque c’était possible, on appelait cela l’esclavage et effectivement c’était très rentable pour ceux qui se plaignent aujourd’hui de la cherté du travail…
Le travail ne coûte pas cher, au contraire le travail crée de la richesse, il ne peut coûter, puisqu’au contraire il rapporte. Toutes les fortunes ont été crées par l’exploitation du travail et des travailleurs. Ce qui coûte cher, c’est ce que le capital prend au travail, c’est la rémunération des actionnaires, les dividendes distribués, les stock-options et les parachutes dorés. Sur un produit fini, la partie consacrée aux salaires des travailleurs est en constante diminution, ceux qui fabriquent le produit ont souvent un salaire dérisoire qui ne leur permet même pas, dans beaucoup de cas, de s’offrir ce qu’ils ont produit !
Et que l’on ne nous dise pas que pour produire il faut investir, le commencement n’a jamais été l’argent mais toujours le travail. Si avant de créer quoi que ce soit l’homme préhistorique avait attendu des investisseurs, l’humanité serait morte ! Si pour produire industriellement il faut des machines, très bien, mais ces machines ont-elles-même été fabriquées par du travail ! Et s’il a fallu des matières premières pour les fabriquer, et bien le bois, le fer, l’eau, le gaz ou le pétrole, tout cela est gratuit dans la nature. Et de l’exploitation à la transformation de ces matières premières, c’est du travail, du travail et seulement du travail. L’argent ne crée pas du travail, c’est le contraire !
Dire que le travail créateur de richesse coûte cher est une aberration. La recherche constante du profit maximum, voila ce qui coûte cher ! C’est cela qui dégrade les conditions de travail, qui tire les salaires à la baisse, qui met en concurrence les travailleurs entre eux et qui pèse non seulement sur le travail, mais sur l’ensemble de la société.
Ce ne sont ni les rentiers, ni les banquiers qui créent de la richesse ; si vous voulez faire pousser du blé, vous pouvez couvrir votre champs de billets de 500 euros et revenir six mois après, il n’y aura rien, car il faut labourer, semer, soigner, récolter …bref, il faut du travail, c’est cela qui permet la création de richesses, et pas de faire travailler de l’argent ! C’est facile de faire travailler les autres, d’encaisser les bénéfices, de se plaindre et dire que ça coûte cher !
Le travail tel qu’il est conçu dans notre société ne sert qu’à enrichir quelques oisifs qui vivent sans travailler, ces oisifs qui disent que le travail coûte cher, mais cher pour qui ? Pour ces parasites qui nous exploitent et ne génèrent que de la misère, du chômage et de la précarité. Ce sont ces gens là qui dans le même temps encensent la valeur travail, car toutes ces fortunes privées ont été générées par l’exploitation des travailleurs, qu’ils soient jeunes, vieux, hommes, femmes, du nord ou du sud, ils ne représentent aux yeux des exploiteurs qu’un moyen de créer de la richesse, à leur seul profit.
Pour en finir avec l’exploitation et le travail salarié, il faut inventer un système où le seul but de l’activité économique ne serait ni de faire du profit ou de créer des emplois, mais seulement de satisfaire les besoins de chaque membre de la communauté. Car la valeur travail, ce culte de l’effort bon marché qui fait le choux gras des nantis, est la référence de ceux qui ne bossent pas et encaissent les bénéfices. Car malgré la propagande du système, le travail ne libère que celui qui n’est pas soumis à la nécessité de travailler pour gagner sa vie. Alors, si le travail coûte cher, vivons dans l’opulence, arrêtons de travailler.

02/07/12 L'Euro fait ce pourquoi il a été conçu.

 

Voici un article qui apporte un éclairage étonnant sur l'Euro et son rôle dans l'espace européen : enlever aux politiques (censés tenir tous les levier d'un état) le contrôle de la monnaie. C'est rafraîchissant, décalé et ça tient debout !

 

L’idée que l’euro a «échoué» est d’une naïveté dangereuse. L’euro a réussi à faire exactement ce que son géniteur – et les 1% de riches qui l’ont adopté – avaient prévu qu’il fasse et ce pour quoi ils l’avaient conçu.
Ce géniteur est l’ancien détenteur de la chaire d’économie à l’Université de Chicago, l’économiste renommé Robert Mundell, architecte du concept d’une "économie de l’offre".

... Mais Mundell, un homme énergique d’origine canadienne et étatsunienne, n’était pas homme à se laisser mettre des bâtons dans les roues par l’administration. Il était bien décidé à contre-attaquer en inventant une arme qui balaierait les règles gouvernementales et la réglementation du travail : "L’Euro permettra de mettre la politique monétaire hors de la portée des politiciens», m’avait-il expliqué. “[Et] privé des leviers de la politique fiscale, la seule façon pour un pays de conserver des emplois sera de de devenir compétitif en allégeant les règles et contraintes qui pèsent sur les entreprises et les affaires".

Lire (libertesinternet).

01/07/12 La France avant dernière pour la fiscalité verte.

 

Par exemple, la France subventionne la recherche et l'utilisation d'énergies fossiles, en voie d'épuisement de toute façon, l'aide aux constructeurs automobiles pour "sauver l'emploi"*, etc. Au lieu d'investir dans les secteurs de remplacement et les économies d'énergie.

Considérant que les débuts de mandats sont, historiquement, propices aux grandes réformes, une trentaine d’ONG, auxquelles se sont joints une cinquantaine d’économistes, interpellent le président de la République, les députés et l’opinion publique – via une pétition - autour de deux objectifs : mettre fin aux milliards d’euros de subventions « néfastes à l’environnement » et réformer un système fiscal jugé contre-productif face aux enjeux environnementaux. 

Selon G Sainteny (Ecole Polytechnique), la masse des subventions à impact négatif peut être estimée à plus de 35 milliards d’euros en France, c’est-à-dire trois fois plus que les aides favorables à l’environnement. Le même ratio existerait d’ailleurs entre les budgets R&D consacrés aux technologies polluantes et aux cleantech. Autrement dit, le système « encourage les anciens secteurs et retarde l’essor des nouvelles technologies ».

Lire (novethic).

 

* On sait qu'à production égale, en 2020/25 il ne faudra plus que 100 000 personnes pour assurer la production mondiale, automatisation oblige. Tous ces efforts sont voués d'avance à l'échec et ils le savent.

29/06/12 Comment l'Islande sort de la crise ? Ne pas se mettre à genou devant les banquiers.

 

La solution est pourtant simple : les banquiers font n'importe quoi ? Qu'ils assument  et ne fassent pas payer les autres, quand ils font des bénéfices ils s'offrent des bonus pharamineux et quand ils perdent, ils refusent de payer l'addition.

Ce que les banquiers ont fait en Islande, ils l'ont fait en Grèce, en Espagne, au Portugal et ailleurs. Mais en Islande, le peuple a dit "Non" à 93 % par référendum. Personne n'ose faire de référendum en Europe, ou inculper les banquiers. C'est même pour ça qu'on a fait revoter les grecs.

En Islande, si. Et c'est avec l'aide d'Eva Joly qu'ils y sont arrivés, en Grèce, en Espagne et ailleurs on ne l'appellera pas Eva Joly, parce que les gouvernants sont tenus en laisse par la finance. Pour l'exemple islandais, excellent article de Bakchich. Lire.

28/06/12 50 Mds par an de subventions à des pratiques nuisibles à l'environnement.

 

Sans compter les aides des collectivités territoriales (Régions, départements, ...).

La France dépense 50 milliards d’euros par an à subventionner des pratiques nuisibles à l’environnement et la santé. Un comble alors qu’il manque 10 milliards pour boucler le budget gouvernemental 2012. Pour concilier environnement et orthodoxie économique, des ONG proposent d’alourdir la fiscalité verte et d’alléger celle du travail.
La récession fait parfois bien les choses. Du temps (pas si lointain) où la crise économique et financière n’était pas -encore- structurelle, personne ne trouvait rien à redire aux subventions «néfastes» à l’environnement et à la santé. Ces aides publiques à la consommation de carburant (pas bon pour l’effet de serre, la pollution atmosphérique et les bronches des habitants), à l’arrachage de haies (exit la biodiversité) dérangeaient peu. Peu d’objections aussi aux prix du mètre cube d’eau maintenus ridiculement bas pour que l’agriculture puisse accroître, d’année en année, les surfaces irriguées. Tout le monde trouvait son intérêt à utiliser des transports collectifs sans en payer l’intégralité du coût.

Lire (jdle).

Pour les Francs Comtois, on peut évoquer l'aéroport de Tavaux, où chaque passager est "subventionné" nettement plus que le prix du billet par le département.

16/06/12 Lutte contre les paradis fiscaux = plus de paradis fiscaux.

En tout cas, c'est vrai pour la BNP, 189 filiales en 2009, 347 aujourd'hui. En dix ans, et en France seulement, ce sont plus de 400 Mds d'€ qui ont été soustraits à l'impôt (source : L'enquête au cœur de l'évasion fiscale, Antoine Peillon). Par ailleurs, un rapport du Parlement européen estime que la fuite vers les paradis fiscaux provoque chaque année un manque à gagner fiscal de l'ordre de 1 à 1,5% du PIB pour chaque État membre, soit un tiers du budget de l'éducation en France. Alors qu'environ un quart de filiales des banques françaises sont dans les paradis fiscaux (source: CCFD-Terre Solidaire), une part non négligeable des bénéfices des banques françaises échappe à la fiscalité.
Nos banquiers ont l'art et la manière de se cacher derrière la loi. Si nous leur faisons confiance pour trouver le chemin légal le plus rentable pour leurs clients, nous ne pouvons plus l'accepter. Nous avons probablement en France les meilleurs fiscalistes pour détourner la loi de son sens. Lire (huffingtonpost).

16/06/12 Augmentation du Smic, l'art des gens "sérieux" de chercher la petite bête.

 

Le but de cet article n'est pas de dire si l'écologie est pour l'augmentation du Smic*, mais de montrer la vacuité (du mot latin vacuum : vide) de l'argumentation de ceux qui sont contre.

« Une augmentation de 1 % du Smic détruirait de 15 000 à 25 000 postes » avance F Kramarz (Insee). Hors de 2007 à 2011, le secteur privé a perdu 455 000 emplois, à croire que le Smic a augmenté de 18 à 30 % sur cette période ! Lire (alternativeseconomiques).

Il y a donc des économistes qui passent leur temps à raconter des salades, à chercher la petite bête au lieu de mettre en lumière le gros du problème.

 

* L'écologie cherche d'abord les équilibres,

- Comment croyez vous qu'une personne gagnant 10, 20  ou 50 smic puissent demander à un smicard de faire un effort, ça donne des hallucinations.

- Tout aussi important, nous avons une société construite sur le gaspillage tous azimuts : longs trajets, logement cher, cantonner les gens dans leur petite spécialité (en fait, en faire des inadaptés) qui doivent acheter tout puisqu'ils ne savent rien faire. Il y a là un gisement inouï d'économies, moyennant la réadaptation des populations et de leur environnement.

14/06/12 Renault demande de l'aide (ou comment continuer le monde de l'absurde).

 

Le directeur général délégué de Renault, Carlos Tavares, "appelle de ses vœux un soutien du marché français et européen". Le début d'année est "inquiétant" sur le Vieux continent ...

"Jusqu'à quel niveau peut-on laisser tomber le marché ?", s'inquiète le patron opérationnel de Renault. Carlos Tavares indique au passage que "les dirigeants politiques expriment le souhait de ne pas avoir d'austérité sans croissance". A bon entendeur...
Il refuse de préciser le type d'aides souhaitées, soulignant qu'elles peuvent jouer aussi bien sur les volets "environnement que renouvellement du parc". Il affirme à ce propos que les primes à la casse précédentes "n'ont pas renouvelé complètement le parc". Sous entendu : il y a encore de la marge... Lire (latribune).

 

 

Ben voyons !!! Voici indiqué clairement que l'industrie automobile ne peut survivre que dans une économie de gaspillage (on a vu des voitures de 10 ans et 40 000 km partir à la casse, la mienne a 16 ans, 260 000 km et ira jusqu'à 400 000 ou +, soit 10 fois plus). Je vous laisse pousser plus loin vos conclusions, du genre "il est grand temps de changer de modèle économique".

 

A propos d'aide, Renault avait bénéficié de 4 Milliards d'€ de prêt sans intérêt en 2008, à côté d'une prime à la casse (1 Md €) et le bonus malus "écologique" (1,2 Md €) pour soutenir la filière. Résultat : une usine construite au Maroc, 9,2 M€ de salaire pour C Ghosn, des primes pharamineuses pour les cadres dirigeants. Lire (carfree). Et maintenant, tendre la main et "à votre bon cœur, m'sieur-dame" ?

12/06/12 Comment les riches détruisent le monde.

 

La dégradation de l’environnement est intimement liée à la crise sociale. En effet, ceux qui détiennent les leviers politiques et financiers sont aussi les promoteurs d’un modèle de consommation à outrance, dévastateur pour la planète… mais imité par les couches moyennes. Que ceux du haut de l’échelle misent sur la décroissance, et l’effet d’entraînement est assuré… La préservation de la planète passe par l’égalité.

Les trois ou quatre générations situées à la charnière du troisième millénaire sont les premières dans l’histoire de l’humanité, depuis que les bipèdes arpentent la planète, à se heurter aux limites de la biosphère. Cette rencontre ne se fait pas sous le signe de l’harmonie, mais sous celui d’une crise écologique majeure.

- Les climatologues nous disent qu’il est possible qu’on atteigne un seuil tel que le système climatique dérape vers un désordre irréversible. Plusieurs séries d’observations nourrissent cette inquiétude: les glaciers du Groenland fondent bien plus vite que ne le prévoyaient les modélisateurs; les océans pourraient pomper moins de gaz carbonique; le réchauffement déjà à l’œuvre pourrait accélérer la fonte du pergélisol, cette immense couche de terre gelée située en Sibérie et au Canada, qui de ce fait menacerait de relâcher les quantités énormes de gaz carbonique et de méthane qu’elle recèle.

- Deuxième observation : l’érosion de la biodiversité, dont l’ampleur ne peut être mieux illustrée que par le fait que les spécialistes parlent de « sixième crise d’extinction » pour désigner la disparition accélérée d’espèces que notre époque expérimente. La cinquième crise d’extinction, il y a soixante-cinq millions d’années, avait vu la disparition des dinosaures.

- Troisième volet, peut-être moins sensible ou moins bien synthétisé que la problématique du changement climatique: une contamination chimique généralisée de notre environnement, dont deux aspects sont particulièrement troublants. D’une part, les chaînes alimentaires sont contaminées, certes à des doses minimes, par des polluants chimiques. D’autre part, il apparaît de plus en plus clairement que le plus grand écosystème de la planète, l’ensemble des océans, que l’on pensait presque infini dans sa capacité de régénération, est de plus en plus affaibli, soit par la pollution, soit par la dégradation de tel ou tel de ses écosystèmes particuliers.

Pourquoi, alors, nos sociétés ne s’orientent-elles pas vraiment vers les politiques qui permettraient d’éviter l’approfondissement de la crise écologique? Lire (carfree).

 

Nota : il fut un temps où ce sont les riches qui ont construit le monde -parce qu'ils avaient accès au savoir et avaient le pouvoir- même si c'étaient toujours les bras des autres qui réalisaient le boulot. A l'époque, ils n'étaient pas encore des parasites.

 

29/05/12 Le point sur la dette mondiale : 7600 milliards de $ à échéance  2012.

 

Le New York Times à fait le point en début d'année sur les dettes à échéance en 2012. 3000 milliards de dollars pour le Japon, 2800 pour les Etats-Unis. Du côté européen, l’Italie en aura pour 428 milliards, la France 367, l’Allemagne 285. Le dette canadienne est de 221 milliards, celle du Brésil de 169 et du Royaume-Uni de 165. La Chine n’aura que 121 milliards à échéance en 2012, l’Inde 57, et la Russie, loin derrière, avec 13 milliards. Soit un montant de la dette mondiale à échéance 2012 s’élevant à 7600 milliards de dollars. Et les taux d’intérêts s’envolent. Et à chaque échéance, de nouveaux plans d'austérité sont annoncés. ...

En ce mois de mai 2012, personne n'est en mesure de dire quand le système économique mondial va s’effondrer, dans six mois, dans deux ans, personne ne peut le prédire, comme personne ne peut prédire d'où viendra l'élément déclencheur de la panique généralisée qui emportera les bases mêmes du système économique mondiale. Cela viendra-t-il de la faillite des États-Unis ? N'est-il pas légitime de le penser ? Qui peut croire que la dette grecque avec ses ''malheureux'' 350 milliards d'euros de dette serait le détonateur alors que la dette publique américaine est de 16 000 milliards de dollars.

Lire (agoravox).

En 1995, la dette fédérale canadienne était de 543 milliards dollars canadiens, dont 487 milliards dollars d'intérêts composés. C'est ce qu'on appelle du vol qualifié, auteurs : les banques. Mais peut être que cette bulle financière ne pètera que comme une bulle de savon, comme une grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf : ce sont les banques qui vont sauter, pas le monde !

29/05/12  La croissance mondiale va s'arrêter. Interview de D Meadows, auteur du rapport du club de Rome 1972.

 

La vraie question n'est pas en réalité les limites à la croissance, mais la dynamique de la croissance. Car tout scientifique comprend qu'il y a des limites physiques à la croissance de la population, de la consommation énergétique, du PIB, etc. Les questions intéressantes sont plutôt de savoir ce qui cause cette croissance et quelles seront les conséquences de sa rencontre avec les limites physiques du système.
Pourtant, l'idée commune est, aujourd'hui encore, qu'il n'y a pas de limites. Et lorsque vous démontrez qu'il y en a, on vous répond généralement que ce n'est pas grave parce que l'on s'approchera de cette limite de manière ordonnée et tranquille pour s'arrêter en douceur grâce aux lois du marché. Ce que nous démontrions en 1972, et qui reste valable quarante ans plus tard, est que cela n'est pas possible : le franchissement des limites physiques du système conduit à un effondrement.
Avec la crise financière, on voit le même mécanisme de franchissement d'une limite, celle de l'endettement : on voit que les choses ne se passent pas tranquillement.
Le Monde : Qu'entendez-vous par effondrement ?
La réponse technique est qu'un effondrement est un processus qui implique ce que l'on appelle une "boucle de rétroaction positive", c'est-à-dire un phénomène qui renforce ce qui le provoque. Par exemple, regardez ce qui se passe en Grèce : la population perd sa confiance dans la monnaie. Donc elle retire ses fonds de ses banques. Donc les banques sont fragilisées. Donc les gens retirent encore plus leur argent des banques, etc. Ce genre de processus mène à l'effondrement.

Lire (lemonde).

Résumé : La croissance va s'arrêter en partie en raison de la dynamique interne du système et en partie en raison de facteurs externes, comme l'énergie.

26/05/12 Comment la BNP vous incite à .... si vous êtes fortuné.

 

Riches clients de BNP Paribas qui cherchez à ne pas payer d’impôt, vous êtes entre de bonnes mains. Ses conseillers clientèles sont formés aux meilleures techniques pour vous indiquer comment faire de «l’optimisation fiscale». Libération a retrouvé deux documents internes de la banque (à télécharger au format PDF ici et ici), l’un datant de 2009, l’autre de 2010, destinés à former les «relationship managers» (conseillers clientèles) de sa division Wealth Management (gestion de fortune) à l’art compliqué des trusts, fondations et autres holdings. Des structures vendues aux clients et destinées à rendre opaques leurs revenus en séparant artificiellement le véritable détenteur d’un bien de la société écran qui apparaît officiellement. Lire (liberation).

C'est donc de l'évasion fiscale organisée. Et à ceux qui n'ont rien, on demande de faire toujours plus d'efforts. CQFD. La question est : combien de temps 64 millions de français vont supporter ce que fait le million restant ?

(Avec mes onze actions BNP, qui ont le même cours qu'en 1995, donc beaucoup moins en argent constant, j'ai vraiment l'impression qu'on se fout de ma gueule. Pas vous ?).

 

22/05/12 Agriculture, ce qui se prépare en Afrique.

 

Après la déforestation de l'Amazonie et du Sud Est asiatique, c'est l'Afrique qui attise la fringale des investisseurs agricoles. Et ils sont francs du collier : "La transformation permet de dégager de 10 % à 15 % de marge, bien plus que les 1 % à 2 % espérés sur les activités de négoce".

Mais à destination des populations, on dit : "Face à l'augmentation rapide de la population subsaharienne - qui devrait atteindre 1,5 milliard à 2 milliards d'habitants dans les trente ans -, les États doivent faire plus d'efforts concertés pour améliorer la productivité et la compétitivité de leurs systèmes agroalimentaires en assurant, dans le même temps, des moyens de subsistance viables qui génèrent assez de nourriture, de revenus et d'emplois pour les petits producteurs".

Alors que la plupart des installations en cours se font par l'expulsion des agriculteurs (qui finissent par rejoindre les bidonvilles des grandes métropoles), on sait bien que les moyens utilisés suppriment 90 ou 95 % des emplois. Et surtout, on ne fait rien pour que la population prenne conscience (donc éducation) qu'elle doit s'autoréguler, c'est un marché à prendre.

Lire (jeuneafrique).

18/05/12 Pauvreté et idées fausses. (ATD quart monde) (+++).

 

Voici une enquête qui ne fera pas le 20h, puisqu'il est plus important de parler d'une équipe de foot reléguée en 3ème division. Lisez la et diffusez la, le 20h du web, c'est vous.

1) Sur la pauvreté, les revenus et les patrimoines
« La pauvreté a diminué en France entre 2006 et 2009 »
Faux. Le gouvernement a publié le 19 octobre 2011 son rapport sur l’évolution de la pauvreté en France, qui conclut effectivement à une baisse de 5% du nombre de personnes sous le seuil de pauvreté entre 2007 et 2009. Mais cette diminution de 5% concerne le taux de pauvreté « ancré dans le temps », contesté par de nombreux experts et associations de lutte contre la pauvreté.

2) Sur les minima sociaux
2-1) « La France distribue des minima sociaux élevés. »
Faux. La France est dans la moyenne européenne. En France, le montant des minima sociaux pour une famille de deux enfants s’élève à 72% du seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, alors qu’il est en moyenne de 76% dans l’Union Européenne (source OCDE).

 

Lire les réponses (atdquarmonde) aux autres questions :

2-2) « Il n’y a pas assez d’argent dans les caisses pour augmenter les minima sociaux »
2-3) « Les pauvres font des enfants pour toucher des aides et des allocations. »
2-4) « Les gens font tout pour toucher le maximum d’aides »
2-5) « Les pauvres demandent tous des droits, mais ça va avec des devoirs »
2-6) « On peut s’en sortir mieux au RSA qu’avec le SMIC »
3) Sur le budget des familles
« Le pouvoir d’achat moyen des Français a augmenté entre 2007 et 2010 »
4) Sur le travail, le chômage et la retraite
« Les pauvres ne veulent pas travailler. »
« Il y a des pauvres qui veulent s’en sortir et d’autres qui ne veulent pas. »
« Les bénéficiaires du RSA ne font pas d’efforts réels pour chercher du travail. »
« Si on veut vraiment travailler, on trouve. »
5) Sur le logement
« La construction de logements sociaux se développe à un rythme suffisant en France. »
« Les logements sociaux devraient être attribués en priorité aux gens qui travaillent. »
« En période de restriction budgétaire, il est normal que l’État réduise l’aide au logement social. »
6) Sur la Sécurité sociale et la santé
6-1) « Les pauvres sont des fraudeurs. »
6-2) « Les bénéficiaires de la CMU en profitent pour faire des soins de confort dont ils n’ont pas vraiment besoin »
6-3) « Grâce aux bons CAF, les enfants des familles défavorisées ont un accès normal à la culture, au sport, etc. »
6-4) « Grâce à la CMU, à la CMUC et à l’ACS, tout le monde bénéficie d’une protection santé satisfaisante. »
6-5) « Pour ce qui est de l’espérance de vie en France aujourd’hui, nous sommes relativement égaux. »
« Les enfants placés ont la chance de connaître une vie meilleure et de découvrir un autre milieu que le leur. »
« Si on place les enfants, c’est à cause de la maltraitance. »
8) Sur la fiscalité et les impôts
« Les pauvres ne paient pas d’impôts »
« Les plus pauvres peuvent se faire exonérer de charges et d’impôts »
9) Sur l’immigration
9-1) « L’immigration augmente d’année en année en France »
9-2) « Si on renvoyait les immigrés dans leur pays, il y aurait moins de chômage en France » ou « Les immigrés prennent des emplois aux Français »
9-3) « La France est un des pays d’Europe qui accueille le plus d’immigrés »
9-4) « Les familles immigrées font beaucoup plus d’enfants que les familles françaises natives »
9-5) « La France accueille toute la misère du monde » (sous-entendu : « Ce sont les populations les plus pauvres qui immigrent en France »)
9-6) « L’immigration coûte 48 milliard d’euros à la France en prestations sociales »
9-7) « Les étrangers peuvent profiter facilement des minima sociaux. »
9-8) « Les étrangers augmentent la délinquance »
10) Sur l’école
« Ce n’est pas à l’école de régler tous les problèmes de la société »
« Dans les familles pauvres, les parents sont démissionnaires et se désintéressent de l’école »
« Heureusement que l’école est là pour corriger certaines inégalités sociales ! »
« Si les enfants pauvres réussissent moins bien à l’école, c’est qu’ils ne travaillent pas »
« Les enfants d’immigrés sont plus en échec scolaire que les autres. »« La mixité sociale dans les écoles nuit à la réussite scolaire. »
11) Sur les Roms
« Les Roms ne veulent pas travailler. »


Démonter toutes ces idées fausses, c’est bien. Mais il faut aller plus loin. Lisez les propositions politiques d’ATD Quart Monde : www.atd-quartmonde.fr/propositionspolitiques.

15/05/12 Travailler plus pour mourir plus.

 

Voici un témoignage au bout de l'absurde d'une logique impitoyable. Le cas est extrême mais le nombre d'arrêts de travail pour "burn out" (épuisement physique et/ou mental) ne cesse d'augmenter.

Marielle Dumortier est médecin du travail. Elle a également écrit Mon médecin du travail. Pour Et voilà le travail, elle tient une chronique régulière. Nouveau témoignage.

Le 15 novembre vers 10 heures les gendarmes ont trouvé Serge décédé dans sa voiture sur le chemin du retour à son domicile.

Depuis 12 ans Serge travaillait, de nuit, comme chef de quai, dans un entrepôt de stockage de fruits et légumes. ... Lire

En fin de texte, vous vous demanderez pourquoi personne ne se sent responsable. Là est la question sur cette société de compétitivité à tout prix. Prix de la vie, hélas.

15/05/12 Immigration, chance ou boulet pour la France ?

 

Au cours de cette campagne présidentielle, le débat sur l'immigration n'a pas reposé sur un véritable diagnostic. Pire, les éléments fournis souffrent de graves inexactitudes, et les propositions qui en découlent ne peuvent que s'avérer inadaptées. L'idée d'une nécessité de réduire les flux a été acceptée sans véritable diagnostic. Regarder les choses de manière rationnelle permettrait de dessiner les lignes d'une politique économique de l'immigration et des migrations efficace et débarrassée de l'instrumentalisation politique.
Contrairement au matraquage sur le sujet, la France n'est plus un grand pays d'accueil. En flux, l'accueil d'immigrés permanents se situe entre 160 000 et 180 000 personnes par an lorsque l'on considère l'ensemble des personnes qui viennent s'y installer, ce qui représente 0,2 % de la population française....

Par ailleurs, si l'on veut réellement comparer les pays en matière d'ampleur relative des migrations internationales, il faut rapporter les flux d'immigration permanente à la taille d'une cohorte de jeunes adultes (des 20-24 ans par exemple). Cette part a représenté plus de 50 % sur la période 2004-2007 pour l'ensemble des pays de l'OCDE. Ce critère classe encore la France parmi les derniers pays, avec 20 % d'immigration par rapport à la classe d'âge des 20-24 ans, soit deux fois moins que la moyenne des pays de l'OCDE.
La politique française restrictive sur l'immigration de travail ne permet pas de répondre aux besoins de l'économie française. Lire (lemonde).

Par exemple, l'Allemagne reçoit environ 300 000 travailleurs temporaires et saisonniers, alors que la France n'en accueille que quelques milliers par an.

12/05/12 Les vrais raisons du déficit budgétaire. (+++).

Voici quelques extraits de la Séance du 2 décembre 2011 au Sénat.
Ils devraient vous éclairer sur la magnifique transparence de la gestion des deniers publics.
En résumé, une véritable bombe à lire et relire pour comprendre qui est le véritable responsable des déficits publics.
En effet, les mesures "correctrices" sont évaluées par la Cour des Comptes et le Conseil des prélèvements obligatoires à plus de 100 milliards d'euros, des mesures dont bénéficie pour l'essentiel le Gotha de la haute finance.
Le mythe d'un déficit imputé à l'explosion des aides sociales, des retraites et du coût des fonctionnaires s'effondre.
L'intervention de Marie-France Beaufils démarre ainsi sur les chapeaux de roues suivies de celles d'Anne-Marie Escoffier et d'Annie David. En politique, les femmes seraient-elles les seules à oser poser les bonnes questions ? Lire la suite (gillesbonafi).

11/05/12 Les Etats européens : La crise ? connaît pas !

 

Depuis 2008, on nous dit : "le pays est en faillite", "on ne peut plus continuer comme ça", etc. Ah oui ? Voici un graphique (corrigé de l'inflation) qui indique que les principaux pays européens (mais l'Allemagne n'y figure pas) n'ont cessé d'augmenter leurs dépenses.

Et l'on constate que la Grèce n'est pas le plus mauvais élève ! Qu'en France, l'augmentation des dépense a à peine ralenti en 2009 pour repartir. Par contre, qu'est ce qu'on trinque en bas !

Il y a 2 façons d'interpréter ces résultats :

- soit on se dit "comme d'hab', ça va passer"

- soit "après moi le déluge".

Il est grand temps que l'Europe se dote de dirigeants responsables et sachant gouverner (gouverner c'est prévoir). Les programmes des partis arrivés en tête aux élections en France comme en Grèce* ne s'engagent pas sur cette voie. Lire (contrepoints**).

* Les 4 premiers partis en France et tous les partis grecs n'ont pas de programmes capables de sortir de l'ornière.

** Soyons clairs, nous ne sommes pas d'accord avec le côté néolibéral de l'article (non argumenté et passablement insultant), mais le constat est là.

09/05/12 Les concentrations bancaires.

 

Celles ci n'ont cessé de s'accentuer tout au long du XXe siècle et jusqu'au début du XXIe siècle. C'est ainsi, par exemple, que si l'on considère le nombre de banques réalisant dans chaque pays les trois quart de l'activité du marché des changes, on notera que ce nombre est passé pour le Royaume Uni de 24 en 1998 à 12 en 2007, pour les Etats Unis, de 20 à 10, pour la Suisse, de 7 à 3,pour le Japon, de 19 à 9, pour Singapour, de 23 à 11, pour Hong-Kong de 26 à 12 (il s'agit là des six premiers pays concernant le marché mondial des changes,source BRI).

Et encore était-ce de 1998 à 2007, avant les considérables concentrations et fusions des banques qui ont suivi le krach de 2008 !

Lire (agoravox, si ça vous chante mais hors sujet ici, l'article parle de Lénine et de l'impérialisme).

03/05/12 Port la Nouvelle + Libéria + huile de palme, un exemple concret d'aberration économique.

 

L’huile de palme est massivement importée en Europe. Elle sert à la composition d’aliments comme aux agrocarburants. Avec le soutien de la région Languedoc-Roussillon, une nouvelle raffinerie devrait voir le jour à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude. À l’autre bout de la filière, en Afrique de l’Ouest, l’accaparement de terres par des multinationales, avec l’expropriation des populations, bat son plein.

Voici une enquête de Basta qui nous montre ce qu'un conglomérat malaysien est prêt à réaliser avec l'aide de la région Languedoc-Roussillon : cumuler les risques industriels à Port la Nouvelle, priver les paysans libériens de leurs cultures de subsistance en accaparant les terres, essayer de prolonger à tout prix notre mode de vie basé sur le gaspillage. Lire (basta).

La totale, quoi !

27/04/12 "Concurrence, compétitivité", le piège se referme en Belgique.

 

C'est dit, les belges ne sont pas assez compétitifs, la concurrence bla bla bla ... nous dit le patron belge d'Adecco (travail intérimaire). Mais non compétitifs par rapport à qui ? Aux emplois chinois, vietnamiens, bulgares. Pardi : des gens maintenus aux limites du servage ! C'est bien là que le bât blesse : on nous présente le problème de façon biaisée. Si encore on vous parlait de compétitivité par rapport au Japon, aux USA ou la Suède, on pourrait discuter la chose. Mais le mépris n'a pas de bornes dans le monde financier. Lire (rtlinfo belgique).

Voici un cas d'école, si vous vendez quelque chose et qu'on vous dit "vous êtes plus cher", aussitôt vous demandez "plus cher que qui" parce que ça demande une comparaison. Ici, non, on ne vous le dit pas, pas besoin, c'est parole divine. Et si vous êtes assez bêtes pour ne pas poser la question "moins compétitifs que qui ?", vous êtes foutus. Le piège s'est refermé, pas seulement en Belgique.

24/04/12 Economie et finances, "Tout va très bien, Madame la Marquise"*.

 

Il y a 8 jours, un candidat annonçait "la crise est passée", et hier son 1er ministre disait "la crise est devant nous, restons sérieux"**. Lequel des 2 a raison ?

Pour l'économie, aux dernières nouvelles, le Monde annonce un fort repli de l'activité du secteur privé dans la zone euro. Lire (lemonde).

Et pour la phynance, le scénario est déjà écrit, c'est ici (lesmutins, vidéo de 10 mn, interview du scénariste). Achetez un poinçon pour faire des crans supplémentaires à la ceinture.

 

* Pour ceux qui ne connaissent pas : c'est ici (youtube, version de 1967).

** Je ne suis pas sûr mot pour mot de la fin de la citation, mais mon sérieux, j'avais du mal à le garder.

17/04/12 Le nombre de paradis fiscaux fond comme neige au soleil.

 

Pas les paradis fiscaux, juste le nombre. Il suffit pour cela qu'ils signent une convention d'échanges d'informations, qu'aucune personne de censée dans ce milieu là ne s'empressera d'appliquer. Et le tour est joué.

De 18 territoires non-coopératifs, la liste française est passée à huit « petits territoires », le 12 avril dernier. Bien moins que la liste du Groupe d'action financière (GAFI), qui en comptait 41 fin 2011 ou encore celle du réseau d'ONG et de chercheurs Tax Justice Network, qui compte 54 territoires pratiquant la finance off-shore.

... Certes, en 2009, les listes de l’OCDE ont eu un effet de dénonciation efficace sur ces territoires, qui ont été ainsi sommés de signer des accords d’échanges d’informations fiscales. Environ 420 traités d’échange de renseignements fiscaux (TIEA) ont été signés depuis le G20 de Londres, contre une soixantaine auparavant, indique le CCFD dans son dernier rapport sur les paradis fiscaux.*

Au total, depuis avril 2009, on recense plus de « 700 conventions » qui portent sur l’échange de ces informations. Mais ces conventions signées sous la pression ont-elles réellement été efficaces ? « Dans les faits, si 700 accords entre pays ont été signés, on ignore si réellement des informations sont échangées et si oui, sur quoi…, expliquait à Novethic Bernard Pinaud, secrétaire général du CCFD-Terre Solidaire, à l’issue du G20 de Cannes. Par ailleurs, sur 519 accords évalués par le Forum, une centaine n’est pas conforme aux critères de l’OCDE » En France, Valérie Pécresse , la ministre du budget et porte-parole du gouvernement, a reconnu que la France n’avait obtenu que 30% de réponses sur les 230 demandes d’informations faites en 2011. Lire (novethic).

15/04/12 La crise économique, prétexte pour mettre de côté la crise écologique (N Hulot).

 

Nicolas Hulot (FNH) multiplie depuis deux mois  les interventions dans les médias. Objectif : dénoncer la disparition de l'écologie dans la campagne présidentielle et la surdité des politiques sur les enjeux environnementaux et il assure que dans ce contexte, il n'aurait pas fait mieux qu'Eva Joly, créditée de 2% des voix dans les sondages.

Contrairement à ce qu'on a pu croire, la conversion n'a pas eu lieu dans les appareils politiques ni, non plus, de manière définitive dans l'esprit des citoyens. Les électeurs sont un peu anéantis par des préoccupations quotidiennes et lassés de se rendre compte qu'ils sont les seuls à faire des efforts, l'organisation collective n'étant pas à la hauteur. Comme ils ne sont pas dépourvus d'intelligence, ils comprennent bien que ce n'est pas simplement en changeant leurs ampoules basse consommation qu'ils vont régler la crise écologique. La participation citoyenne est importante, mais si elle ne croise pas l'organisation collective, c'est insuffisant. Par ailleurs, la crise économique a bouté hors du débat public les enjeux écologiques. ...

En France, il y a un défaut chronique à ne pas avoir deux grilles de lecture : le court terme et le moyen terme. Cela illustre bien la fameuse phrase d'Edgar Morin : «à force de sacrifier l'urgence à l'essentiel, l'essentiel est devenu l'urgence.» A cela s'ajoute le fait que la crise écologique occasionne des souffrances qui ne sont pas immédiatement palpables. La crise climatique, celle qui anéantira tous les acquis des deux siècles précédents, n'est pas visible pour les citoyens. Si des gens sentaient une souffrance physique ou un impact économique immédiat, il n'y aurait probablement pas besoin de mobiliser en permanence. Mais force est de constater qu'on ne descend pas dans la rue pour la planète. ...

Je pense qu'on est habitués au tic-tac des bombes à retardement. La crise climatique est entrée dans notre spectre. On le sait, mais on ne réagit pas. J'ai l'impression qu'on est passé de l'indifférence à l'impuissance. Je constate que cinq ans après le Pacte écologique, qui était un engagement des partis à faire de l'écologie un enjeu majeur des politiques publiques, les appareils politiques n'ont pas travaillé. ...

Lire (liberation). + Soutenez l'appel de N Hulot "pour une reprise en main démocratique du système financier".

12/04/12 Assistés "d'en bas" et assistés "d'en haut". (++)

 

Il y a une polémique forte sur les "assistés", "l'état providence", même hors campagne électorale. C'est une polémique de borgne, qui ne regarde que d'un côté. On n'oublie trop souvent que les niches fiscales sont une assistance à ceux "d'en haut" (n'en déplaise à Françoise Hardy*, ici).

- La plupart des assistés "d'en bas" le sont par les caisses d'allocations familiales alimentées par les cotisations des salariés.

- La plupart des assistés d'en haut le sont par les niches fiscales (66 milliards d’euros à la collectivité en pertes de recettes fiscales) et par une répartition bizarre des aides aux entreprises (+ de 90 % pour les grandes entreprises, qui n'en ont pas besoin), ce qui bénéficie au grand patronat et aux actionnaires. Lire (inegalites, avec beaucoup d'exemples bien documentés).

A bon entendeur, salut. Même si l'on peut discuter sur "l'état providence par principe" (qui n'est pas un principe vraiment écolo).

* Désolé pour "mon amie la rose", une des plus belles chansons du 20ème siècle.

11/04/12 La dette publique et les conséquences d'un défaut.

 

Est ce grave docteur, si l'état tombe en faillite ? Regardons de près : 70 % de la dette publique est in fine détenue par environ 10 % de la population. 90 % des ménages ne sont donc pas impactés par un défaut partiel. Alors que les rentiers ont perçu des intérêts couvrant un risque de défaut, il est logique qu’ils perdent une partie de leur investissement quand le risque se réalise – c’est la règle du jeu capitaliste.

Alors que les 90 % non concernés par une faillite partielle, le sont par de vaines tentatives de remboursement, entrainant récession, misère, instabilité sociale et… plus de déficit encore, comme on le voit en Grèce.

Alors qui crie au loup et pourquoi ? Pas dur à deviner : les rentiers, pour faire payer à d'autres les risques qu'ils ont pris et ne veulent assumer. (d'après un article de Serge D).

09/04/12 Rapport 2012 du  Club de Rome, l'effondrement est programmé (depuis 1972)

 

Pour faire simple, en 1972 le Club de Rome avait publié une étude très argumentée énonçant que le système qui se mettait en place (néolibéralisme économique basé sur la croissance) ne pourrait durer plus de 60 ans. Un nouveau rapport publié ces jours-ci confirme qu'il y aura un rififi gigantesque avant 2030 et peut être même 2020.

Le point essentiel, que tous les gouvernements, que toutes les entreprises, tout les média auraient du noter, est que le rapport de 2012 confirme celui de 1972. Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s'effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement. La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”.

Mais nous devons pour notre part considérer, y compris en ce qui concerne nos propres projets, collectifs ou individuels, qu'aucune de ces mesures radicales ne seront prises. Le système économico-polirique, selon nous, ne peut se réformer. Ce sont en effet les décisions des gouvernements, des entreprises et des médias qui convergent pour que tout continue comme avant, business as usual, ceci jusqu'au désastre. Une petite preuve peut en être fournie par le fait que pratiquement aucune publicité n'a été donnée par aucun des acteurs que nous venons d'énumérer à la publication de cette seconde version du Rapport.

 

Insistons sur le fait que ce n'est pas seulement le réchauffement global qui est incriminé par les rapporteurs, mais plus généralement l’épuisement des ressources et, au-delà, d’une façon plus générale, le saccage catastrophique de l’environnement sous toutes ses formes, autrement dit “la destruction du monde”. Pour l'empêcher, il ne faudrait pas seulement réduire notre production de gaz à effets de serre, mais s'imposer une décroissance radicale, à commencer par celle qui devrait être mise en oeuvre dans les pays riches, qui sont les plus consommateurs et les plus destructeurs.
Vains espoirs. Il suffit de voir comment, lors des élections françaises de cette année, la question a été évacuée des enjeux politiques....

Nous pensons pour notre part que certains décideurs, discrets mais influents, prennent au contraire ces prévisions très au sérieux et se préparent, évidemment par la force, à protéger leurs avantages face à la révolte des milliards d'humains qui seront touchés par le futur effondrement.  Lire (mediapart).

Terrific, is'nt it ? Nos gouvernants européens ont justes signé le 1er Mars dernier un pacte d'austérité, et les candidats majeurs à la présidentielle prient toujours pour faire repartir la croissance. More terrific, no ?

04/04/12 Le protectionnisme qui protège est-il un mythe ?

 

C'est une interview de Pascal Lamy, patron de l'OMC, qui répond. Nous ne nous aventurerons pas sur le fond, ce qui demande de grandes compétences, mais retenons quelques chiffres :

Question : Les protectionnistes acceptent le commerce entre pays de même niveau.
P Lamy :
Pour la France, c'est largement le cas. Elle réalise 60 % de son commerce extérieur avec le reste de l'Union. Si l'on ajoute les autres pays européens et les États-Unis, cela représente les trois quarts de son commerce.

... Aujourd'hui, si on fait abstraction des matières premières, le commerce est le fait à 50-60 % de produits intermédiaires intégrés à des chaînes de production globales.

Lire (lepoint).

Protectionnisme ou pas protectionnisme ? La réponse est donc nettement plus complexe que voudraient nous le faire croire certains, d'autant plus que des mesures antidumping et des barrières non douanières (normes de qualité, ...) existent déjà. Il est déjà sûr et certain qu'il n'y aurait de changements qu'à la marge et pour de faibles montants. Les solutions doivent être ailleurs.

02/04/12 Pourquoi délocalise-t-on ?

 

Nous pourrions vous tenir une longue analyse, barbante comme quelques fois dans cette page. Aujourd'hui, contentons nous de deux Diaporama.

- Vos chaussures de luxe

- Les bougies de votre voiture

Conclusion : l'économie d'aujourd'hui ne fonctionne bien que par un quasi esclavage ?

31/03/12 Les inégalités favorisent la crise.

 

Même les économistes du FMI sont obligés de décortiquer les raisons de la crise, ce faisant, ils découvrent toutes leurs erreurs. Quand un écolo pense "dans un champ de blé il ne pousse pas des épis à 3 grains mélangés à des épis à 3 000 grains", un économiste est obligé de faire de longues analyses pour arriver au même résultat.

De là à admettre que c'est aberrant ... Faudra encore du temps.

Malgré tout leur analyse est intéressante : pour compenser le manque de ressources des classes populaires (compression des salaires), on leur a donné accès au crédit, créant une bulle en augmentant l’effet de levier du système financier. De l'autre, les ménages aisés consomment une part moins importante de leurs revenus et en placent une plus grande partie. Résultat, une augmentation des inégalités tend à augmenter la demande de placements, ce qui créé un déséquilibre sur les marchés financiers où l’offre ne suit pas.

Du coup, les prix des actifs ont tendance à monter, créant une bulle financière et immobilière. L’effet est encore renforcé par le fait que les classes moyennes et populaires tendent alors à s’endetter  pour compenser la stagnation (relative ou non) de leurs revenus, que ce soit pour leur consommation ou pour l’achat de leur logement.

Assez naturellement, l’augmentation de l’endettement créé des déséquilibres qui peuvent alors provoquer une crise financière. CQFD. Lire (marianne2).

30/03/12 Les BRICS veulent créer leur banque.

 

Ca va chauffer pour les pays occidentaux (Europe, Amérique du Nord).

Bientôt une "Brics Bank?" Dans leur déclaration finale, à l'issue de leur quatrième sommet, Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud ont appelé à la création d'une telle institution financière, aussi surnommée "South-South Bank". Leurs ministres des Finances devront examiner "la faisabilité et la viabilité" de cette proposition. Celle-ci devrait resserer les relations entre ces pays qui totalisent près de 20% de la croissance et 40% de la population mondiale. Lire (latribune).

Ces pays sont fondés sur une économie de production (donc nettement moins financière), et s'ils se séparent de l'influence Euro-Livre-Dollar (et le Yen ?), ces dernières monnaies ont du souci à se faire. Une bonne partie de la confiance dans le dollar est basée sur le "too big to fail" (trop gros pour faillir) qui ne repose sur plus grand chose de tangible. Dans ce cas, les économies africaines, du sud-est asiatique et des pays pétroliers (Vénézuela et Iran en tête) seront tentés de se tourner vers quelque chose de plus sérieux, les milliers de milliards de dollar$ et d'€uros tirés d'un chapeau de magicien ne les intéressent plus.

29/03/12 La crise financière est terminée.

 

L'article du journal Les Echos déborde largement le cadre de l'économie et de ce site -qui se "limite" à l'écologie-, en particulier la méthode Coué. Nous vous laissons le savourer sur le site d'origine. Lire (lesechos).

Il est à croire que cette déclaration a 4 jours d'avance, nous ne sommes pas encore le 1er Avril !

22/03/12 La France a perdu 12,5% de ses emplois industriels entre 2007 et 2010.

 

Et pourrait encore perdre 150 000 emplois d'ici 2020. Les raisons aujourd'hui invoquées sont dans la lignée du "tout libéral" dans lequel nous vivons depuis 30 ans. Lire (latribune).

C'est oublier que ce monde est en crise pour des raisons profondes, dont la fin de l'énergie bon marché. C'est oublier une force dont personne ne parle : les équilibres que la planète s'efforce de rétablir d'elle même.

Il ne me vient pas à l'idée de verser dans une "religion écologique" qui est le fait de gens dont les connaissances et la capacité de raisonnement sont trop limitées. Non, je veux vous parler mathématiques, les systèmes de 2 équations à 2 inconnues (ou 3 et 3) qui vous ont fait pester sur les bancs de l'école. Eh bien, imaginez un système de millions d'équations avec des millions d'inconnues et qui doit sensiblement rester vrai, en ajoutant (écologie oblige) que les solutions les meilleures sont celles qui réclament le moins d'énergie. C'est ça la Terre, avec ses êtres vivants, et ses humains qui se croient encore tout permis : ces derniers se trompent lourdement.

Nous y sommes, et pensons-y pour trouver les clés du futur : d'abord retrouver des équilibres (écologiques, économiques, industriels, ...), ensuite seulement on peut envisager mieux.

17/03/12 Financer et réussir la transition énergétique.

 

Plus nous nous enfonçons dans la crise, plus les illusions et les masques tombent, plus l’opinion publique commence à se convaincre de la nécessité d’organiser la transition énergétique vers une société plus sobre et consommant essentiellement des ressources renouvelables.
Si on est convaincu de la nécessité de cette transition, se pose alors la question de son financement : isolation des bâtiments, appareils sobres, fermeture des centrales nucléaires, création de multiples sources d'énergies renouvelables, la facture se compte en centaines de milliards. Comment financer ces énormes investissements ?
Le modèle classique keynésien est celui de la relance par l'Etat. Celui-ci finance en partie, soit directement, soit par des crédits d'impôts, puis le marché fait le reste. Mais on voit bien, en ces temps de déficit chronique, que la méthode ne fonctionne plus. A écouter les économistes libéraux, il ne reste donc plus qu'à attendre que le marché, dans sa "grande rationalité", fasse émerger seul les ENR. On peut en douter.
Nous disposons maintenant, avec le scénario Négawatt, d'un modèle qui nous permet d'imaginer l'avenir. Nous connaissons le scénario de la transition. Mais nous avons besoin d'inventer les leviers concrets qui vont permettre d'agir. Il nous faut démontrer la faisabilité de ce scénario aux responsables politiques en charge de conduire la Nation. Pour cela, nous devons leur fournir aussi les outils qui vont leur permettre d'entreprendre les réformes dont nous avons besoin.

Et il nous faut inventer une autre manière de financer la transition énergétique.

Lire (naturavox).

03/03/12 Posséder, c'est dépassé. (++).

 

Les communistes sont de retour ? Non. Ceci est une réflexion différente, pragmatique, et c'est la crise actuelle qui l'amène sur le devant de la scène.

Face à une crise qui dure, une économie de survie se développe : il faut dépenser moins et générer des revenus complémentaires. Comment ? En partageant tout ce qu’on peut : sa voiture, son logement, ses outils, son bout de jardin, son temps, ses compétences… L’internet joue son rôle de support, mais les services de consommation collaborative, qui visaient une cible de "bobos", sont pris de court. Le partage est avant tout local, ce qui le facilite et le limite à la fois. Lire (fing).

L'intéressant dans l'article, c'est qu'il présente l'idée à l'inverse des grandes théories (marxisme, libéralisme, ...) en s'appuyant sur le concret, les expériences de partage en cours. Bien sûr, nombre d'entre elles ont pour but un gain financier (au départ) pour des gens déjà aisés, mais ce gain est aussi avantageux dans le cas de personnes modestes. L'article n'aborde pas vraiment le côté "solidaire", "relations sociales", etc. A vous de l'imaginer et de le construire.

De toute façon, ce modèle n'intéresse pas les financiers : des fois qu'on arrive à vivre aussi bien (mais un peu autrement) avec 2 ou 3 fois moins de moyens !

A lire aussi : Vers l'industrie de proximité (fing).

29/02/12 L'austérité n'est pas perdue pour tout le monde.

 

Avant d'aborder le sujet de l'article, juste un commentaire d'actualité.

A propos d'une imposition à 75 % des revenus pour la partie supérieure à 1 million d'euros, y a-t-il une raison valable de gagner des sommes pareilles ? Ou alors : vol déguisé, détournement, abus de position dominante ? Appelons ça comme on veut, les montants récupérés (par cette nouvelle tranche d'imposition) seraient minimes comparés aux besoins du pays. Soit, et certains s'y opposent au principe qu'ils iraient se faire payer ailleurs. Faux, dégager ces gens là ferait qu'ils ne parasiteraient plus le pays et ne ponctionneraient plus rien ! Rappelons nous L Gallois, ancien patron de la SNCF et passant à EADS, refusant un salaire 10 fois plus élevé ! Des gens capables et raisonnables, ça ne manque pourtant pas.

 

Un monde s'écroule sous nos yeux (Frédéric Lordon).

... à la lumière de ces leçons de l’histoire, on pouvait dès le premier moment de la dérégulation financière annoncer la perspective d’une immense catastrophe, et ce sans pourtant savoir ni où, ni quand, ni comment exactement elle allait se produire. La catastrophe en question aura pris vingt ans pour survenir, mais voilà, nous y sommes. Notons tout de même qu’un scénario que certains avaient envisagé d’assez longue date considérait l’hypothèse de la succession de crises financières sérieuses, rattrapées mais, aucune des contradictions fondamentales de la finance de marché n’étant résolues, enchaînées selon un ordre de gravité croissante, jusqu’à la big one.

Or c’est ce que font tous les gouvernements, en se contentant à partir de 2009 d’annoncer des projets de re-régulation où le ton martial le dispute à l’innocuité. Trois ans plus tard, la re-régulation financière n’a pas quitté le stade velléitaire – ce qui est tout à fait regrettable car le système bancaire est encore plus vulnérable qu’en 2007, alors que point une crise d’un format très supérieur…
Entre-temps, les banquiers remis à flot jurent ne plus rien devoir à la société sous prétexte que la plupart d’entre eux ont remboursé les aides d’urgence reçues à l’automne 2008. Évidemment, pour rétablir leur bonne conscience en même temps que leurs bilans financiers, il leur faut feindre d’ignorer l’ampleur de la récession que le choc financier a laissée derrière lui.

Mais l’austérité n’est pas perdue pour tout le monde : son parfait prétexte, « le problème des dettes publiques », aura permis à l’agenda néolibéral d’engranger de spectaculaires progrès, inenvisageables en toute autre circonstance.

... Mais ce temps gagné n’empêchera pas la macroéconomie de faire son œuvre : lorsque s’imposera, d’ici six à douze mois, le constat de la récession généralisée, elle même résultat de l’austérité généralisée, et que les investisseurs verront monter irrésistiblement le flot des dettes publiques supposées devoir être arrêtées par les politiques restrictives, la conscience de l’impasse totale qui se fera à ce moment entraînera les opérateurs à nommer eux-mêmes une « capitulation », c’est-à-dire une ruée massive hors des compartiments obligataires et, par le jeu des mécanismes de propagation dont la finance libéralisée a le secret, une dislocation totale des marchés de capitaux tous segments confondus.

Lire (mleray).

21/02/12 Le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) signe le placement de l'Europe sous contrôle de la Phynance.

 

Le MES en tant que tel n’est pas un traité, mais une société financière, basée au Luxembourg, dont les actionnaires sont les 17 États de la zone euro. Le capital est fixé à 700 milliards d’euros.

Leur pari : que le MES soit en mesure d’emprunter à des taux assez bas (entre 2 % et 3,5 % sur trente ans s’il dispose du triple A) pour en faire bénéficier, moyennant une commission, des États qui, s’ils s’adressaient directement aux marchés, seraient soumis à des taux très élevés à cause de leur note dégradée (23 % pour la Grèce, mi-février, 10 % pour le Portugal, 6 % pour l’Espagne et l’Italie…). En recourant à cet effet levier, le MES pourrait ainsi emprunter trois à quatre fois son capital, soit entre 2 000 et 3 000 milliards d’euros. En théorie. (ndlr : pour sortir de la crise, on utilise les procédés qui l'ont créée. Etonnant, non ?)

... Les « strictes » conditions auxquelles sera octroyée « l’assistance financière » à un État en difficulté : sur ce point, ce n’est même plus le MES qui s’en charge, mais la « troïka », c’est-à-dire la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) mandaté par le conseil des gouverneurs. Trois organes sur lesquels les élus et les citoyens n’ont aucun contrôle !

En dix ans, l’Espagne a remboursé trois fois ce qu’elle avait emprunté en 2000. Et doit encore près du double ! En France, 60 % du déficit budgétaire (78,7 milliards prévus en 2012) correspondent au remboursement des intérêts de la dette (46,8 milliards d’euros). « À chaque fois que l’on durcit un plan d’austérité, on amplifie la récession ».

Lire (bastamag). Bastamag est un site très orienté mais les analyses sont fines, nous reprenons de temps en temps leurs infos. Ici, nous comprenons que tout ce met en place non pas pour aider les grecs (ou autres) mais pour faire les choux gras des marchés, et sans contrôle possible. C'est ce dernier point le plus important. Agoravox (pourtant plus mesuré habituellement) parle de coup d'état : Lire.

20/02/12 "Nous avons sauvé les gens plutôt que les banques" dit l'ancien ministre argentin de l'économie.

 

L'ancien ministre de l'Economie argentin Roberto Lavagna, 69 ans, est le principal artisan du redressement de l'Argentine engluée dans une terrible crise économique il y a dix ans. Lorsqu'il prend ses fonctions, en avril 2002, le peso vient d'être dévalué de 70%, le pays est en cessation de paiement, la dette privée s'élève à plus de 72 milliards d'euros, l'inflation annuelle flirte avec les 125% par an, le chômage explose, les petits épargnants sont ruinés et les troubles sociaux ont déjà fait plus de 30 morts dans le pays.

Cet ancien ambassadeur auprès de l'Union européenne décide immédiatement de se passer de « l'aide » du Fonds monétaire international (FMI) et des marchés financiers. Quelques pistes à suivre pour la Grèce. Lire (liberation).

13/02/12 Grèce, les Diafoirus au chevet du pays.

 

Toutes les analyses, tous les discours, tous les accords et toutes les perfidies sur la situation grecque ont fini par nous ouvrir les yeux avec cette constatation simple : tous les remèdes proposés ne sont que des saignées. La saignée, le seul remède (ou presque)  que connaissent les médecins du 17éme siècle pour évacuer "les humeurs".

"Diafoirus est le nom du médecin pédant décrit par Molière dans sa comédie satyrique du Malade imaginaire. Ce médecin parle comme un savant. Sa bouche est pleine de mots inconnus. Il masque son incompétence avec un discours en latin que personne ne peut comprendre.
Il n’est pas vraiment intéressé par la pratique des soins. La santé de son patient l’intéresse assez peu, par contre il exploite au maximum de son profit les avantages que sa profession lui donne. Dans la pièce de Molière, Diafoirus est intéressé par l’argent d’un bourgeois grincheux qui se croit malade"
. Lire (lenergiepsychosomatique)

 

Le parallèle est troublant, les plus grands économistes de ce monde ne seraient-ils pas les plus grands ignorants sur la question. Ils ont su rendre la patient malade, tout au moins ils ont laissé, ou encouragé, la maladie à se déclarer, leur but n'étant pas de guérir mais de profiter.

Las, trois ans d'austérité ont plus que démontré l'impéritie des remèdes de cheval prônés par la Troïka formée par l'Union européenne, la BCE et le FMI. Le déficit de la Grèce et la dette souveraine du pays n'ont fait que se creuser alors que l'Etat a bradé ses « bijoux de famille ». L'économiste Karine Berger a résumé la situation sur son blog  : « La dette grecque est passée de 263 milliards en 2008 à 355 milliards en 2011. Le Pib grec est lui passé de 233 milliards à 218 milliards. Le chômage de 8% à 18%.Et avec un taux d’intérêt officiel à 32%, il va de soi que la Grèce ne peut plus se financer du tout sur les marchés ».

Lire (marianne2).

Nota : le Portugal est traité de la même façon, le rendement des obligations à 10 ans du Portugal se situait jeudi à près de 14 %, au plus haut de puis la création de la zone euro. C’est le niveau qui était celui de la Grèce en juillet 2011. Et ont prévoit une récession de 3 à 10 %.

03/02/12 Sortir de la crise par le haut : investir dans la qualité pour tous (B Palier).

 

Depuis plusieurs décennies, la persistance du chômage, la dégradation des emplois et des conditions de travail, l’incapacité de l’école à promouvoir tous les élèves, les réformes incessantes de la protection sociale ont miné les bases de notre contrat social. L’incapacité de notre économie à créer des emplois de qualité, à générer une croissance forte, alimente
le pessimisme ambiant. Les crises de ces dernières années semblent venir confirmer et accélérer ce lent mouvement de dégradation.

La crise en cours devrait pourtant être comprise comme la fin d’un cycle, celui du néolibéralisme et de l’hyper productivisme. La période actuelle est en effet à comprendre comme l’aboutissement et l’épuise ment d’un modèle qui a poussé à l’extrême l’exploitation des ressources naturelles et la pression sur les salariés. Ce modèle repose sur une pensée économique qui croit à l’efficacité des marchés non régulés, aux vertus stimulatrices des inégalités, qui favorise la spéculation et le court terme plutôt que les investissements productifs et les perspectives de long terme, qui ne conçoit les interventions publiques que comme une source de coût, de perturbation et d’inefficacité, et qui considère que l’égalité est contraire à l’efficacité économique.


Un des problèmes de l’économie française, c’est sa spécialisation moyenne, qui situe nombre de ses productions dans un segment très concurrentiel de l’économie mondiale. C’est pour baisser les coûts de cette production que les salariés ont été de plus en plus mis sous pression. Cependant, plutôt que de dégrader les emplois et les conditions de travail pour réduire nos coûts, pourquoi ne pas chercher à améliorer nos productions ? Pourquoi ne pas organiser une montée en gamme des biens et des services produits en France pour conquérir une nouvelle place dans l’économie mondiale, mais aussi pour attirer les consommateurs français eux-mêmes ? Cette recherche de la qualité repose sur une nouvelle logique économique, moins quantitative et plus qualitative. Télécharger (pdf, 12 pages).

02/02/12 L'économie circulaire, plaidoyer d'Ellen MacArthur.

 

L’ancienne navigatrice Ellen MacArthur a livré un plaidoyer en faveur de l’économie circulaire, le 31 janvier, à Paris. Se basant sur un rapport commandé au cabinet McKinsey par sa Fondation, elle assure que ce choix permettrait aux entreprises européennes d’économiser au moins 288,5 milliards d'euros par an en matériaux.

 

L’économie circulaire continue de faire des émules en Europe. Derrière ce concept, se cache un nouveau système de production, qui oblige les entreprises à penser le devenir des matières premières dès la conception de leurs produits.

«L'économie circulaire est un terme générique pour une économie industrielle, qui est dans sa conception et son intention même, régénératrice et dans laquelle les flux de matière sont de deux types : les nutriments biologiques, qui doivent réintégrer la biosphère convenablement, et les nutriments techniques. Ceux-ci doivent être conçus pour être réutilisés, avec une haute qualité et sans nuire à la biosphère», rappelle Ellen MacArthur sur son site. L’économie circulaire tend vers l’utilisation des énergies renouvelables, cherche à éliminer les produits chimiques toxiques et vise un recyclage optimal du produit en fin de vie. La certification «cradle to cradle» ou «berceau au berceau» (1) tente notamment de la populariser depuis une dizaine d’années.

Lire (jdle).

(1) Le «cradle to cradle» a été mis au point par un chimiste allemand, Michael Braungart, et un architecte américain, William McDonough. L’idée est de concevoir des produits qui soient réutilisables ou recyclables à l’infini, à l’image des écosystèmes naturels.

26/01/12 L'écologie c'est bon pour l'économie, analyse l'OFCE*.

 

Après l'analyse des programme économiques de M Lepen (des chiffres fous !) et de F Hollande (plus fort que Sarkozy), c'était au tour du programme des écolos de passer à la moulinette des économistes de l'OFCE. 

La candidate d'Europe Ecologie-Les verts (EELV) à l'Elysée a souhaité démontrer que son projet de budget alternatif, son "new deal écologique et social" présenté en octobre dernier, tenait la route. Les Verts ont donc soumis leur projet à des experts économiques indépendants - quatre économistes affiliés à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Une initiative inédite en France.

Résultats: "notre politique écologique est meilleure pour les Français, meilleure pour l'économie et pour la planète", s'est réjouie Eva Joly lors d'une conférence de presse le 25 janvier. Entendez "meilleure que celle de Nicolas Sarkozy". En effet, le modèle d'analyse utilisé par les experts compare, sur 4 ans, un scénario de référence - le projet de loi de finances pour 2012 voté en septembre dernier - avec un scénario obtenu après l'adoption du budget d'EELV - une fiscalité environnementale, une hausse des investissements publics, l'alourdissement de la pression fiscale sur les hauts revenus, et la sortie progressive du nucléaire.
Selon les experts de l'OFCE, le programme d'Eva Joly permettrait de créer 400 000 emplois d'ici à 2015 grâce à la conversion écologique, ce qui entrainerait une baisse du chômage à 8,3%, contre 10% aujourd'hui. Ces créations d'emplois ainsi que les investissements publics dans les filières vertes et la construction de logements neufs auraient un impact positif sur la croissance, de 1,8 point de PIB sur deux ans. Ainsi, la croissance atteindrait 1,7% en 2012 et 2,1% en 2013, contre 0,8% et 1,2% dans le scénario de référence - celui du gouvernement.


"Non à la thérapie de choc de l'austérité"
Ces choix budgétaires permettraient de ramener le déficit public sous la barre des 3% en 2014 et à 2,4% à l'horizon 2015, ce qui permettrait de stabiliser la dette autour de 90 point du PIB. "Ramener le déficit à 3% dès 2013, ce n'est pas crédible", a souligné Eva Joly - un tacle à ses alliés socialistes et notamment à François Hollande. "Notre projet assure une réduction mesurée du déficit sans tomber dans la thérapie de choc de l'austérité qui, on le voit pour la Grèce, l'Espagne ou le Portugal, ne marche pas", a-t-elle ajouté. "Les propositions écologistes permettent de relancer l'économie sans creuser les déficits et sans toucher notre modèle social", a conclu la candidate des Verts.
Bien sûr, ce programme aurait aussi un impact positif sur la planète. L'augmentation progressive de la fiscalité écologique couplée au plan d'économies d'énergies permettrait une baisse des émissions de CO2 de 4% la première année et de 32 % d'ici à 2020, ce qui permettrait d'atteindre les objectifs préconisés par le Groupe d'experts intergouvernemental (GIEC). Lire (l'expansion, vous trouverez le chiffrage du programme).

 

* OFCE : observatoire français des conjonctures économiques - centre de recherche en économie de Sciences Po.

23/01/12 Europe, un pacte budgétaire inutile (D Cohn Bendit).

 

Pour Daniel Cohn-Bendit, coprésident du groupe Verts au Parlement européen, le futur traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union européenne, débattu demain par les ministres des Finances des Vingt-Sept, ne «sert à rien». Et oublie la relance économique.

 JQ :Pourquoi les Etats, eux, croient-ils en avoir besoin ?

Tout le monde s’est soumis à l’idéologie imposée par le gouvernement allemand, soutenu par ses homologues finlandais et néerlandais : pour lui, la stabilisation des marchés passe par une pérennisation de la rigueur budgétaire, sans qu’il soit besoin de penser plus loin. La majorité du Parlement européen n’est pas sur cette ligne. Nous ne sommes certes pas contre une bonne gestion budgétaire : quand la France doit rembourser, en 2012, 49 milliards d’euros pour les seuls intérêts de sa dette, on se rend compte que cela ne peut plus durer. Lire (liberation, lien payant mais on vous le mettra en ligne dans qq jours).

 

En bref, D Cohn Bendit nous rappelle qu'une gestion budgétaire rigoureuse ne sert à pas grand chose (et même contre productive) si les pays n'ont pas prise sur leur économie, source de recettes pour ce même budget. Elémentaire mon cher Watson, mais pas pour tous les gouvernants !

21/01/12 Pour un impôt européen. (Par Laurent Nicolas et Pierre Larrouturou).

 

Suite à la crise de 1929, les Américains ont compris que le dumping fiscal entre États voisins était suicidaire et ils ont profondément modifié leur fiscalité. Aux Etats-Unis aujourd’hui, les impôts fédéraux (prélevés par Washington) représentent plus de 60 % des taxes alors que les impôts prélevés par les États (Texas, Floride, Ohio…) et les communes représentent moins de 40 %.

Cette répartition des prélèvements limite fortement le risque de concurrence fiscale entre États. En Europe, il n’y a pas d’impôt européen. Ce qui favorise grandement le dumping entre voisins. Voilà comment nous sommes arrivés à un taux d’imposition de 15 points inférieur à celui des Etats-Unis.

Aucun pays d’Europe ne peut augmenter de 15 points son taux d’impôt sur les bénéfices des entreprises s’il est le seul à le faire (les entreprises partiraient toutes dans les États voisins). Mais rien ne nous empêche d’agir au niveau européen en créant un impôt européen sur les bénéfices. Lire (taurillon).

18/01/12 L'austérité n'est pas la solution, nous dit Standard & Poor's.

 

Qui a écrit récemment "L’austérité budgétaire seule est vouée à l’échec" ? C'est Standard and Poor’s, dans son analyse qui justifie la dégradation de la note de la France.

Etonnant, non ? Pas du tout, si les agences rejettent l'austérité, c'est parce que lorsqu’elles entrent dans leur modèle l’ensemble des politiques de contraction budgétaire menées actuellement en Europe, le bilan est encore plus négatif pour les États. En effet, la récession diminue les recettes fiscales, augmente les dépenses sociales en raison de l’explosion du chômage, et, finalement, ne permet même pas de réduire de manière crédible le déficit.

Lire (nouvelobs).

Ceci relevant du bon sens le plus simple !

18/01/12 Grenelle de l'environnement, bilan contrasté.

 

La Cour des comptes, a présenté, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, un bilan de la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement pour la période 2009-2011. La juridiction financière estime que si le budget de l’Etat n’a pas été dépassé, le volet fiscal révèle un échec. Par ailleurs, les résultats escomptés sont jugés insuffisants, en particulier en matière d’agriculture et de transport ferroviaire.

Didier Migaud, qui s’adressait à la Commission des finances de l’Assemblée nationale, a tout d’abord souligné l’imprécision du suivi du Grenelle. «Les rapports annuels du CGDD sont insuffisants. Ils précisent les moyens à mettre en œuvre mais font l’impasse sur les résultats obtenus ou non», déplore l’ancien député socialiste. Par ailleurs, ils ne comportent pas les moyens mis en œuvre par les autres ministères, comme celui de l’agriculture, qui a mobilisé 217 millions d'euros pour ses trois plans sur l’agriculture bio, la performance des exploitations et les pesticides.

En matière d’objectifs, le bilan du Grenelle s’avère contrasté. La Cour des Comptes note des résultats encourageants sur les bâtiments, en particulier anciens, qui font l’objet de crédits d’impôt à taux zéro. «Les émissions de gaz à effet de serre sont en cours de réduction mais la mesure reste insuffisante pour lutter contre leur consommation d’énergie».

Autre point positif: les énergies renouvelables (ENR). Leur part dans la consommation énergétique a grimpé de 11,3% en 2008 à 12,9% en 2010. Les objectifs du Grenelle pourraient être tenus en 2020, selon la juridiction, qui note que la facture revient au consommateur qui va dépenser 90 € de plus en moyenne en 2020.

En revanche, la Cour a identifié deux points noirs. L’agriculture, tout d’abord. «Les deux objectifs principaux ne sont pas en passe d’être tenus»,affirme Didier Migaud, en référence à la hausse de l’agriculture bio à 6% de la surface agricole utile en 2012 et à la réduction de 30% de la dépendance énergétique des exploitations agricoles. 

Lire (jdle).

14/01/12 1 million d'emplois avec l'écologie.

 

C'est dans le programme d'Eva Joly. Enfin nous voyons apparaître dans le paysage actuel des propositions qui ne sont pas basées sur la reprise d'une croissance hypothétique. Nous savons déjà que les emplois classiques disparaissent inéluctablement à cause de l'informatisation et l'automatisation massive de la production, un peu comme ce qui s'est passé en agriculture (10 fois moins de paysans en 60 ans) avec la mécanisation.

Il faut donc avoir d'autres idées et ça tombe bien, car l'abus d'automatisation et de mécanisation a fait pas mal de dégâts environnementaux par l'abus de moyens "sales", de gaspillages de ressources qui se raréfient. L'avenir est donc à l'économie circulaire (avec recyclage), aux énergies nouvelles et renouvelables, à l'économie de proximité.

 

Quelques extraits du discours de présentation :

- L’endroit où nous nous trouvons est une usine qui abrite l’une des plus grandes machines de fabrication de papier d’Europe. Le savoir-faire des salariés n’est plus à démontrer. Pourtant, fin 2009, la société M-real a fermé les ateliers de production ... De nombreuses solutions ont étés proposées, mais la société M-real n’a rien voulu entendre. Le site d’Alizay est rentable, mais M-real préfère regrouper ses activités ailleurs et fermer ce site pour empêcher toute concurrence. ...

- Pourtant à quelques kilomètres d’ici, la raffinerie Pétroplus est en train de fermer ses portes. Si nous engagions la transition écologique, nous aurions dès demain les moyens de produire ici des agro carburants de nouvelle génération qui correspondraient à 20% de la capacité de production de Pétroplus.

Ce projet de renouveau industriel, des investisseurs sont prêts à la financer et les salariés sont désireux de le soutenir. ...

- Pendant trente cinq ans on a poursuivi des mirages et des impasses : l’espérance vaine d’une croissance retrouvée, l’illusion de la flexibilité du marché du travail, l’abaissement du coût du travail. Le « traitement statistique du chômage » consistant à radier temporairement ou définitivement les chômeurs. ...

- La France doit se doter enfin d’une vision stratégique sur l’emploi au lieu de répondre toujours trop tard et mal, au coup par coup. Notre vision n’est pas une illusion. Les mesures en sont chiffrées ; elles sont structurées autour de deux axes clés : l’économie verte et le vivre-mieux.  ...

- M. Proglio avait fait de nous des adversaires de l’emploi, nous montrons aujourd’hui que nous sommes les seuls à ouvrir le chemin pour véritablement créer de nouveaux emplois. Ces chiffres sont précis et calculés dans le dossier de presse que vous avez entre les mains. ...

Lire (evajoly2012). Nota : 1) Il y a des choses beaucoup plus politiques dans ce discours, que nous laissons à votre appréciation. 2) Remarquons aussi que ça n'empêche pas d'autres types d'emplois (classiques) par ailleurs.

Télécharger son projet économique (pdf, 8 pages).

14/01/12 Temps de travail, cherchez l'erreur.

 

Ces jours ci, une des principales infos concernait le peu d'ardeur au travail des français. Bizarre dans un pays où la productivité est la plus élevée (pour vous mettre la puce à l'oreille). La revue Alternatives Economiques rectifie le tir : les statistiques peuvent dirent ce que l'on veut* (je peux vous l'assurer, j'en ai fait pas mal, surtout ce qu'on appelle le "biais statistique" et les corrélations non vérifiées) et il ne faut comparer que ce qui est comparable. Mais compiler des estimations disparates utilisant des méthodologies différentes, c'est de l'escroquerie pure et simple. Lire (AE).

Voici un tableau nettement plus réaliste (source Eurostat):

Par exemple : la baisse de l'augmentation du chômage (!) : celui ci augmente toujours, mais un peu moins vite. C-à-d qu'on ne parle plus de la variable "chômage", mais de sa dérivée (en mathématiques). Et les auditeurs lambda ne font pas la différence, ils croient que le chômage baisse.

14/01/12 Et si la crise en France (et ailleurs) était organisée ?

 

C'est la question que l'on se pose à la lecture d'un article d'Attac sur la dette publique.

Extraits : Il y a deux manières de raconter ce qui se passe en Europe. Selon le storytelling dominant, nous avons trop dépensé. Experts et éditorialistes devisent sur la France qui, comme les autres pays dépensiers, "vit depuis plus de trente ans à crédit". L'enjeu pour la gauche serait seulement de "donner du sens à la rigueur" en attendant de "relancer la croissance".
Ce scénario semble aussi évident que l'air que nous respirons. Il est pourtant contraire aux principaux chiffres officiels, et une narration alternative apparaît mieux fondée. Ainsi selon le rapport sur "La dépense publique et son évolution", publié par Bercy, la part des dépenses publiques dans le PIB français est passée de 52,8 % dans les années 1990 à... 52,9 % dans les années 2000. ...

Le manque à gagner annuel dû aux exonérations et baisses d'impôts consenties dans les années 2000 est chiffré par Gilles Carrez, député UMP et rapporteur du budget, à plus de 100 milliards d'euros. Et la crise financière a provoqué une chute brutale des recettes publiques déjà érodées par cette contre-révolution fiscale. ...

Une idée a servi de clé de voûte à l'architecture européenne depuis Maastricht : les marchés sont plus intelligents que les gouvernements et les électeurs. Concurrence fiscale et sociale au sein d'un marché libre et non faussé ; réduction des recettes publiques pour augmenter la compétitivité ; obligation faite aux Etats, en cas de déficits, de se financer sur les marchés ; interdiction faite aux Etats de s'entraider financièrement... : la zone euro a été conçue pour éliminer les politiques économiques volontaristes et placer les Etats sous le pilotage automatique des marchés. La tentative désespérée de sauver cette architecture aux principes obsolètes ne peut qu'échouer, fût-ce avec des eurobonds (des titres communs pour mutualiser la dette des pays de la zone euro) qui resteront soumis au jugement et donc aux critères de "bonne gestion" des marchés. ... Lire (lemonde).

Remarquons que notre pays "consomme" 4 planètes, ce système, même si on peut le rééquilibrer facilement, ne tiendrait pas longtemps, il faudrait utiliser ce surplus de ressources pour une transition économico-écologique du pays.

07/01/12 L'ISO 26000, une norme globale pour le Développement durable. Etonnant !

 

Oui, étonnant qu'un institut de normalisation (qualité des produits industriels, normes de fabrications, ...) se penche sur le développement durable. C'est aussi la preuve 1) qu'il y a des abus, 2) que le développement durable est une solution pour nos sociétés, indépendamment (?) du système économique de chaque pays. Et c'est aussi une façon de réguler les aspects humains de la mondialisation (il n'est pas question ici de finances).

 

L’ISO 26000 reconnait à chaque organisation sa légitimité pour décider de sa stratégie, mais en assumant sa responsabilité vis-à-vis du développement durable, de la société et des parties prenantes en mettant en œuvre des principes et en contribuant au progrès sur des questions clés. Sept principe ont été retenus : redevabilité (accountability), transparence, conduite éthique, respect des intérêts des parties prenantes, conformité légale, respect des normes internationales de comportement, respect des droits de l’Homme. Sept questions centrales sont déclinées par domaines d’actions : droits de l’Homme, relations et conditions de travail, environnement, loyauté des pratiques, questions relatives aux consommateurs, communautés et développement local. Télécharger (par C Brodhag, format pdf, 3 pages).

 

Nous voici à l'aube d'une mutation de nos sociétés à l'échelle de la planète. Mais il n'y a pas de miracles : ce sont les entreprises qui demandent aux institutions publiques de les protéger de la concurrence sauvage (donc préserver leurs bénéfices, d'une certaine façon). Tout au moins, on verra moins de personnes travaillant dans des conditions innommables, des territoires saccagés par les pollutions, vidés de leurs richesses. Alors oui !

04/01/12 Les banques en difficulté ont emprunté à 0,01%. Aux pays en difficulté, on impose 6 ou 8 %.

 

Ce sont des chiffres incroyables. On savait déjà que, fin 2008, George Bush et Henry Paulson avaient mis sur la table 700 milliards de dollars. Après avoir épluché 20 000 pages de documents divers, Bloomberg montre que la Réserve fédérale a secrètement prêté aux banques en difficulté la somme de 1 200 milliards au taux incroyablement bas de 0,01 %.
Au même moment, dans de nombreux pays, les peuples souffrent des plans d'austérité imposés par des gouvernements auxquels les marchés financiers n'acceptent plus de prêter quelques milliards à des taux d'intérêt inférieurs à 6, 7 ou 9 % ! Asphyxiés par de tels taux d'intérêt, les gouvernements sont "obligés" de bloquer les retraites, les allocations familiales ou les salaires des fonctionnaires et de couper dans les investissements, ce qui accroît le chômage et va nous faire plonger bientôt dans une récession très grave.


"Etre gouverné par l'argent organisé est aussi dangereux que par le crime organisé", affirmait Roosevelt et il avait raison. Nous sommes en train de vivre une crise du capitalisme dérégulé qui peut être suicidaire pour notre civilisation.  Lire (lemonde).

Comme l'écrivent Edgar Morin et Stéphane Hessel dans Le Chemin de l'espérance (Fayard, 2011), nos sociétés doivent choisir : la métamorphose ou la mort !

Voici donc encore une vérité cachée que ne vous diront jamais les "experts" qui interviennent à la télé ou la radio, la plupart sont en effet des conseillers de ces grandes banques. La seule chose qui les intéressent, c'est LEUR santé financière.