Nous inaugurons cette
nouvelle rubrique le 01/11/2013
-
Sitting Bull -
Rachel Carson
- Les indiens Kogis
- bientôt : Théodore Monod |
28/01/17
Ken Saro-Wiwa, un héros africain de
l’écologie.
Ken Saro-Wiwa, militant
écologiste nigérian, a été pendu par la junte militaire en 1995 à
cause de sa défense du delta du Niger contre le saccage de
l’exploitation pétrolière. L’auteur de cette tribune raconte le
parcours de ce héros, et explique qu’il est à la racine du concept
d’écocide, alors qu’une conférence-documentaire lui est consacrée
samedi 21 janvier à Paris.
Kenule Beeson Saro-Wiwa, alias Ken Saro-Wiwa, est né le 10 octobre
1941 à Bori, village de l’Ogoniland. Ce petit territoire d’environ
1.000 km2, situé au cœur du delta du Niger, est alors peuplé de
moins de 500.000 Ogonis, l’une des quelque 250 ethnies du Nigeria.
En 1958, Shell trouve du pétrole dans le delta du Niger. Ce pétrole
ne tarde pas à faire du Nigeria le premier producteur de brut
d’Afrique subsaharienne, avec plus de 2 millions de barils extraits
chaque jour.
... Or les années 1980, qui ont couronné Ken Saro-Wiwa comme
écrivain star, sont aussi celles où l’exploitation pétrolière
devient insupportable en Ogoniland : plus de 100.000 personnes, soit
près de 20 % de la population, ont dû quitter leur village à cause
de la pollution pétrolière.
... En 1990, Ken Saro-Wiwa fonde le Mouvement pour la survie du
peuple ogoni (Mosop). Ce mouvement non violent se donne d’emblée
quatre objectifs : protéger l’environnement des Ogonis, protéger
conjointement leur culture et leur mode de vie, rechercher pour eux
un modèle de développement, se donner les moyens de leur
autodétermination. En 1992, le Mosop envoie un ultimatum aux
compagnies pétrolières opérant sur l’Ogoniland — Shell, mais aussi
Chevron et la National Nigerian Petroleum Company — pour exiger «
l’arrêt immédiat des dégradations environnementales » et 10
milliards de dollars de réparations. Surtout, le 4 janvier 1993, le
Mosop réunit 300.000 personnes dans la rue — plus de la moitié de la
population de l’Ogoniland — pour un « Ogoni day » festif afin de
protester contre l’exploitation pétrolière.
...
Lire
la suite
(reporterre) |
|
|
10/09/15
François Terrasson (1939-2006).
Avant d'aborder
Théodore Monod, nous vous présentons F Terrasson qui fut un de ses
disciples. Autant T Monod était affable, autant F Terrasson était
vif et retors. Il fut écrivain, journaliste et photographe,
maître de conférence au Muséum national d'histoire naturelle.
Tout en commençant des
études pour devenir instituteur, il a continué à approfondir ce qui
le passionnait : les sciences naturelles, biologie et botanique.
Il se serait probablement dirigé vers le monde des insectes s’il
n’avait été fortement questionné, choqué par la destruction de la
nature. Dès lors, il a eu envie de comprendre le moteur de cette
force qui conduit les humains à tant de saccages sous couvert de
maîtrise et de maintenance.
Il s’engage dans des domaines aussi variés que la sociologie rurale,
la pédagogie, la linguistique, l’ethnologie, l’histoire des
religions.
Mais François Terrasson n’a rien de l’intellectuel de salon. C’est
un homme de terrain, intègre, actif. Capable de reconnaître ses
erreurs mais aussi de pointer les déviances, il se montre
infatigable dans l’art de démonter les contradictions permanentes et
les idéologies de nos sociétés vis à vis de la nature.
Lire
(ecopsychologie)
Lire
(avec bibliographie)
Lire
(très beau texte sur les jachères*) |
|
* Vous
comprendrez que l'écologie est un art très complexe et bien des
"écolos" sont piégés à sa lecture. |
30/07/15
Les indiens Kogis, Colombie.
Aujourd'hui, ce n'est
pas une personne que nous présentons, mais un peuple entier qui a
conscience de sa vraie place sur notre planète. Technologiquement,
ils ont fait d'autres choix : la simplicité, cependant,
philosophiquement nous pouvons prendre des leçons.
Un site entier leur
est consacré, à vous de découvrir, surtout la page "Les messages des
Kogis" :
Les petits frères abîment
tout, pas seulement la Sierra, non ils abîment la terre, la nature,
ils ne respectent rien.
Au début, beaucoup de Kogis ne vous croyaient pas. Ils pensaient que
vous étiez comme les autres, que vous veniez acheter la terre pour
vous.
Beaucoup de gens viennent ici pour prendre, utiliser, se servir. Ils
ne protègent pas les choses, ils ne les pensent pas, ils les
utilisent.
|
27/05/14
Rachel Carson a fait interdire le DDT.
R Carson débuta sa
carrière comme biologiste au U.S. Bureau of Fisheries (Bureau des
pêches) puis se consacra progressivement à l'écriture à plein temps
dans les années 1950.
À la fin des années 1950, Carson se concentra sur la protection de
l'environnement et sur les problèmes causés par des pesticides de
synthèse. Ceci la conduisit à publier Silent Spring (Printemps
silencieux) en 1962 qui déclencha un renversement dans la politique
nationale envers les pesticides — conduisant à une interdiction
nationale du DDT et d'autres pesticides. Le mouvement populaire que
le livre inspira conduisit à la création de l'Environmental
Protection Agency.
|
(source :
http://marsouille.centerblog.net/3462054-Lettre-de-Sitting-Bull-au-President-des-Etats-Unis-d-Amerique-)
Pour celles et ceux que cela intéresse,
voici le texte à peu près complet du fameux discours du grand
chef Sioux Hunkpapas -Lakota (assassiné le 15 décembre 1890) au
Président des Etats Unis d'Amérique :
Lettre de Sitting Bull
au Président des États Unis d'Amérique
L'homme blanc ne comprend pas nos mœurs. Une parcelle de terre
ressemble pour lui à la suivante, car c'est un étranger qui
arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La
terre n'est pas son frère, mais son ennemi, et lorsqu'il l'a
conquise, il va plus loin. Il abandonne la tombe de ses aïeux,
et cela ne le tracasse pas. Il enlève la terre à ses enfants et
cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine
de ses enfants tombent dans l'oubli. Il traite sa mère, la
terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter,
piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son
appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu'un
désert.
Nos m?urs sont différentes des vôtres. La vue de vos villes fait
mal aux yeux de l'homme rouge. Mais peut-être est-ce parce que
l'homme rouge est un sauvage et ne comprend pas. Il n'y a pas
d'endroit paisible dans les villes de l'homme blanc. Pas
d'endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps ou
le froissement des ailes d'un insecte. Mais peut-être est-ce
parce que je suis un sauvage et ne comprends pas. Le vacarme
semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y a-t-il
à vivre si l'homme ne peut entendre le cri solitaire de
l'engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d'un étang
la nuit? L'Indien préfère le son doux du vent s'élançant
au-dessus de la face d'un étang, et l'odeur du vent lui-même,
lavé par la pluie de midi ou parfumé par le pin pignon.
L'air est précieux à l'homme rouge, car toutes choses partagent
le même souffle; la bête, l'arbre, l'homme, ils partagent tous
le même souffle. L'homme blanc ne semble pas remarquer l'air
qu'il respire. Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer,
il est insensible à la puanteur. Mais si nous vous vendons notre
terre, vous devez vous rappeler que l'air nous est précieux, que
l'air partage son esprit avec tout ce qu'il fait vivre. Le vent
qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu
son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre terre, vous
devez la garder à part et la tenir pour sacrée, comme un endroit
ou même l'homme blanc peut aller goûter le vent adouci par les
fleurs des prés.
Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la
terre? L'idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la
fraîcheur de l'air et le miroitement de l'eau, comment est ce
que vous pouvez les acheter?
Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour notre peuple.
Chaque aiguille de pin luisant, chaque rive sableuse, chaque
lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et
chaque bourdonnement d'insecte est sacré dans le souvenir et
l'expérience de notre peuple. La sève qui coule dans les arbres
transporte les souvenirs de l'homme rouge.
Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance
lorsqu'ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts
n'oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère
de l'homme rouge. Nous sommes une partie de la terre, et elle
fait partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos s?urs; le
cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères. Les crêtes
rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et
l'homme; tous appartiennent à la même famille. .
Aussi lorsque le Grand Chef à Washington envoie dire qu'il veut
acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous. Le Grand
Chef envoie dire qu'il nous réservera un endroit de façon que
nous puissions vivre confortablement entre nous. il sera notre
père et nous serons ses enfants. Nous considérerons donc, votre
offre d'acheter notre terre. Mais ce ne sera pas facile. Car
cette terre nous est sacrée.
Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les
rivières n'est pas seulement de l'eau mais le sang de nos
ancêtres. Si nous vous vendons de la terre, vous devez vous
rappeler qu'elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans
l'eau claire des lacs parle d'événements et de souvenirs de la
vie de mon peuple. Le murmure de l'eau est la voix du père de
mon père.
Les rivières sont nos frères, elles étanchent notre soif: Les
rivières portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous
vous vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler, et
l'enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos frères et
les vôtres, et vous devez désormais montrer pour les rivières la
tendresse que vous montreriez pour un frère.
Nous considérerons donc votre offre d'acheter notre terre. Mais
si nous décidons de l'accepter, j'y mettrai une condition:
l'homme blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses
frères.
Nous sommes sauvages et nous ne connaissons pas d'autre façon de
vivre. Nous avons vu un millier de bisons pourrissant sur la
prairie, abandonnés par l'homme blanc qui les avait abattus d'un
train qui passait. Nous sommes des sauvages mais nous ne
comprenons pas comment le cheval de fer fumant peut être plus
important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.
Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes? Si toutes les bêtes
disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude de
l'esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l'homme.
Toutes choses se tiennent.
Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu'ils foulent est
fait des cendres de nos aïeux.
Pour qu'ils respectent la terre, dites à vos enfants qu'elle est
enrichie par les vies de notre peuple. Enseignez à vos enfants
ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre
mère. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la
terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur
eux-mêmes. S'ils salissent la terre ils se salissent eux-mêmes.
Nous savons au moins ceci: la terre n'appartient pas à l'homme,
l'homme appartient à la terre.
Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang
qui unit une même famille.
Toutes choses se tiennent.
Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Ce
n'est pas l'homme qui a tissé la trame de la vie: il en est
seulement un fil. Tout ce qu'il fait à la trame, il le fait à
lui-même.
Même l'homme blanc, dont le Dieu se promène et parle avec lui
comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée
commune. Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons
bien. II y a une chose que nous savons, et que l'homme blanc
découvrira peut-être un jour, c'est que notre Dieu est le même
Dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme
vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas. Il
est le Dieu de l'homme, et sa pitié est égale pour l'homme rouge
et le blanc. Cette terre lui est précieuse, et nuire à la terre,
c'est accabler de mépris son créateur. Les blancs aussi
disparaîtront; peut-être plus tôt que toutes les autres tribus.
Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos
propres détritus.
Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la force
du Dieu qui vous a amenés jusqu'à cette terre et qui pour
quelque dessein particulier vous a fait dominer cette terre et
l'homme rouge. Cette destinée est un mystère pour nous, car nous
ne comprenons pas lorsque les bisons sont tous massacrés, les
chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt chargés
du fumet de beaucoup d'hommes et la vue des collines en pleines
fleurs ternies par des fils qui parlent. Où est le bison?
Disparu. Où est l'aigle? Disparu. Ou sont les animaux ?
Disparus. Où est la beauté de la terre ? Disparue.
Votre esprit de rapacité vous fera disparaître. Notre esprit
nous rendra faible en apparence. Mais un jour l'idée du respect
de la terre renaîtra car la fin de la vie est le début de la
survivance.
*****************************
voir aussi le lien
http://www.medarus.org/NM/NMPersonnages/NM_10_03_Biog_Natives/nm_10_03_sitting_bull.htm
|
|
|