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Pendant près de quatre jours, du 27 au 30 octobre 2011, les Etats Généraux
pour un Monde Vivable (EGMV) ont réuni à Saintes plus de 150 participants et
intervenants, et attiré au total plus de 300 personnes.
L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), qui avait pris
l’initiative de cette rencontre, la Ligue de l’Enseignement, la Ligue des
Droits de l’Homme, ATTAC, la Confédération paysanne, le réseau Sortir du
nucléaire ont organisé les EGMV avec le soutien de la ville de Saintes, de
la Région Poitou-Charentes, de la Coop Atlantique et de la Fondation pour
une Terre Humaine. D’autres associations, comme l’Union Pacifiste, y ont
également participé.
Les
EGMV ont élaboré et adopté la Charte pour un monde vivable
qu’on trouvera ci-après. |
Charte pour un monde vivable |
Pendant près de quatre jours, du 27 au 30 octobre 2011, les Etats Généraux
pour un Monde Vivable (EGMV) ont réuni à Saintes plus de 150 participants et
intervenants, et attiré au total plus de 300 personnes.
L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), qui avait pris
l’initiative de cette rencontre, la Ligue de l’Enseignement, la Ligue des
Droits de l’Homme, ATTAC, la Confédération paysanne, le réseau Sortir du
nucléaire ont organisé les EGMV avec le soutien de la ville de Saintes, de
la Région Poitou-Charentes, de la Coop Atlantique et de la Fondation pour
une Terre Humaine. D’autres associations, comme l’Union Pacifiste, y ont
également participé.
Les
EGMV ont élaboré et adopté la Charte pour un monde vivable
qu’on trouvera ci-après.
Le matin du 28 octobre, une
soixantaine de personnes, dont Christian Couillaud, maire-adjoint de
Saintes, représentant le maire et la municipalité, Benoît Biteau,
vice-président de la Région Poitou-Charentes, Catherine Quéré, députée de
Saintes et Saint Jean d’Angély, Patrick Moquay, maire de Saint Pierre
d’Oléron et président de la communauté de communes d’Oléron, ont pris part à
l’inauguration des EGMV et à la cérémonie d’allumage de la Flamme du
Désarmement Nucléaire, à côté d’une délégation de "l’étrange famille"
sculptée par l’artiste cognaçais Cyril Karénine.
D’autres artistes, comme la peintre Marie
Tillard, la plasticienne Nathalie Lefranc, les chanteurs et musiciens Jeff
d’Argy, Patrice Boudeau ou les Bonar Padici ont apporté leur contribution à
l’événement. Les films de Denys Piningre, « Les oiseaux
volateurs, souveraineté alimentaire au Cameroun » et de Thomas Johnson,
« La bataille de Tchernobyl », projetés en présence des
réalisateurs, ont donné lieu à de riches débats.
Eva Joly, empêchée d’être présente aux Etats
généraux par les contraintes de sa campagne présidentielle, leur a accordé
une interview exclusive sur le thème qui avait motivé son invitation :
« Le droit et la justice peuvent-ils rendre notre monde
vivable ? ».
Voir la vidéo.
Les participants ont poursuivi leur
réflexion sur une dizaine de thèmes au cours d’une trentaine de séances en
ateliers. Ils ont mis au point et adopté la Charte pour un
monde vivable aujourd’hui rendue publique et proposée à la signature de
nos concitoyens. Elle sera adressée aux futurs candidats aux élections
présidentielle et législatives de 2012.
Les participants se sont séparés le dimanche
après-midi avec la ferme intention de poursuivre leur action. Réuni le 9
novembre, le comité préparatoire des EGMV s’est transformé en
Comité de suivi des Etats généraux et de la Charte pour un
monde vivable.
- Préambule
- 1. Paix et désarmement
1.1.
Arrêt du commerce de guerre
1.2.
Participation de la France au désarmement international
- 2. Alimentation, eau, santé
2.1.
Air, Eau et Sols
2.2.
Alimentation
2.3.
Santé
- 3. Justice institutionnelle, justice sociale
3.1.
Justice institutionnelle
3.2.
Justice sociale, économie, emploi, solidarité
- 4. Environnement, climat, énergie, alternatives au
nucléaire
4.1.
Protection de l’environnement
4.2.
Efficacité énergétique et énergies renouvelables
4.3.
Sortie du nucléaire et lutte contre le réchauffement climatique
- 5. Europe et relations internationales
5.1.
Construire une Europe démocratique
5.2.
Une France dans une Europe dénucléarisée et pacifique
- 6. Démocratie,
sécurité, libertés, droits de l’homme
6.1.
Démocratie
6.2.
Sécurité et libertés
6.3.
Droits de l’homme
- 7. Information,
communication, éducation, culture
7.1.
Information et communication
7.2.
Education, culture
- Signature |
Préambule
La Terre est notre « maison commune ». Chaque être humain devrait en prendre
soin. Pourtant, elle menace ruine. Entreposés dans les sous-sols, des stocks
d’armes nucléaires hérités d’un passé de guerre froide peuvent la faire
sauter à tout moment et anéantir dix fois ses sept milliards d’habitants.
Dans les étages, en permanence, certains locataires se font la guerre,
s’entretuent, se massacrent, et d’autres menacent d’en faire autant. Des
privilégiés font bombance et étalage de luxe sous les yeux de voisins
affamés. Certains gaspillent l’eau quand d’autres n’ont même pas de quoi
boire.
Les épidémies invalidantes et mortelles se répandent dans l’indifférence
générale, quand elles ne sont pas provoquées par l’incurie ou la cupidité de
responsables de la santé publique. Les services collectifs sont bradés au
privé.
La spéculation assure, comme dit un prix Nobel d’économie, « le triomphe de
la cupidité ». Le fossé entre riches et pauvres devient un gouffre. « Tout
pour nous, rien pour les autres », cette devise d’une poignée de prédateurs
vient à bout des Etats eux-mêmes.
L’environnement se dégrade, lui aussi. Les paysages s’enlaidissent, se
désertifient, se bétonnent, les déchets s’accumulent, les pollutions
chimiques se multiplient. Invisible, la contamination radioactive d’origine
civile et militaire rend invivables des régions entières et augmente partout
les risques de cancers, de maladies cardiaques, de naissances monstrueuses.
Le patrimoine génétique - humain, animal, végétal - est attaqué de toutes
parts. Les animaux sont traités comme matière vile. Beaucoup d’humains
subissent le même sort. Des espèces disparaissent, la biodiversité régresse
ou tombe aux mains de multinationales cyniques. Les ressources naturelles,
les matières premières, les énergies fossiles, sont en voie d’épuisement.
Le climat se détériore. En quelques décennies, l’élévation de la température
moyenne à l’échelle du globe provoque des phénomènes inquiétants, tantôt
insidieux, tantôt extrêmes - fonte des glaces, submersion marine,
inondations, ouragans, sécheresses et incendies... Les dégâts sont énormes,
les victimes nombreuses, l’avenir climatique redoutable. Sous l’empire de la
nécessité, des mouvements migratoires erratiques et tragiques se
développent.
Crises écologiques, économiques, financières, sociales, politiques,
militaires, sanitaires, démographiques, culturelles, humanitaires... La
liste est longue des motifs d’inquiétude.
Pour autant, l’issue n’est pas fatale.
Il existe bien des motifs d’espérer. Le monde recèle toujours des beautés
étonnantes, le cœur humain aussi. Quand surviennent des catastrophes, la
solidarité s’exerce entre pays éloignés comme entre voisins. Sous des formes
et en des lieux les plus inattendus, l’indignation, la révolte soulèvent les
peuples et les poussent vers la démocratie, la liberté et la justice. Les
médias modernes peuvent aider à promouvoir ces libérations aussi bien qu’à
asservir les opinions. Dans de nombreux pays, une part importante de la
jeunesse se mobilise et cherche à prendre son destin en main. Et dans la
discrétion du quotidien, des modes alternatifs de production, de
consommation, d’échanges, de vie se mettent en place.
Pourvu qu’elles soient soumises à une éthique humaniste, soucieuse de
libertés, d’équité, de solidarité, la politique et la technologie peuvent
offrir des solutions. Il est encore possible de refonder et rénover notre
maison commune, de la rendre conviviale pour les générations présentes et
accueillante aux générations futures.
Les Etats généraux pour un monde vivable, réunis à Saintes (France,
Charente-Maritime) du 27 au 30 octobre 2011, se sont fixé pour objectif
d’adopter, en s’inspirant de la Déclaration universelle des droits de
l’Homme et d’autres textes existants comme la Charte pour la Terre datant de
l’an 2000, une Charte pour un monde vivable déclinant les principes dont
devrait s’inspirer une politique visant le bien commun.
A compter de novembre 2011, cette Charte est proposée à la signature en
ligne de nos concitoyens, et pour ce qui concerne la France, à la signature
des candidats à l’élection présidentielle et aux législatives de 2012, qui
sont également invités à prendre une série d’engagements précis traduisant
ces principes en mesures pratiques.
Citoyens, électeurs, il dépend de chacune et de chacun de nous que notre
voix se fasse entendre avant, pendant, après les élections. Car notre
horizon ne se borne pas à une péripétie électorale, même très importante.
Chacun de nous est invité à signer la présente "Charte pour un Monde
Vivable" mais aussi à agir en conséquence. Avant, pendant, après les
élections. Le monde, comme volonté et représentation, c’est NOUS.
Articles
1. Paix et désarmement
L’entente entre les peuples est indispensable pour rendre le monde vivable.
Un monde en guerre ne peut résoudre aucun de ses problèmes. La résolution
des conflits doit se faire pacifiquement.
1.1 . Arrêt du commerce de guerre
NOUS VOULONS
A. L’interdiction du commerce des armements, la reconversion des industries
qui les produisent et l’arrêt des exportations d’armes.
B. La fermeture de tous les salons d’armement.
C. L’interdiction du mercenariat.
D. La promotion des méthodes non-violentes de résolution des conflits,
l’éducation à la non-violence, la diffusion de méthodes d’éducation
elles-mêmes non-violentes.
1.2. Participation de la France au désarmement international
NOUS VOULONS
A. Le retrait de la France de la structure militaire de l’OTAN et la
révision de tous ses accords de coopération militaire dans la perspective
d’une dissolution des alliances militaires dans le monde.
B. L’abolition de la peine de mort collective : l’interdiction et
l’élimination de toutes les armes de massacre et de crime contre l’humanité,
dites « armes de destruction massive », nucléaires, biologiques, chimiques
ou émergentes.
C. L’application effective et complète de la Convention de Genève sur
l’interdiction des armes biologiques (1972) et de celle de Paris (1993) sur
les armes chimiques.
D. L’exclusion de toutes les armes nucléaires de l’état d’alerte haute
(‘‘high alert’’ ou ‘‘hair-trigger alert’’) rendant possible leur départ
immédiat.
E. L’engagement de la France dans des négociations avec les autres Etats
dotés d’armes nucléaires, signataires ou non du Traité de Non Prolifération,
en vue d’aboutir à une convention d’élimination de toutes les armes
nucléaires et radioactives sous un contrôle international strict et
efficace.
F. L’ouverture d’un débat national et la consultation du peuple français par
référendum sur la question suivante :
« Approuvez-vous que la France participe avec les autres Etats concernés à
l’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et
international strict et efficace ? ».
G. La transformation du Ministère de la défense en un Ministère de la
sécurité extérieure, du désarmement et de la coopération internationale.
2. Alimentation, eau, santé
L’homme, animal particulier, a besoin comme les autres espèces de respirer,
se désaltérer et s’alimenter. Pour chaque individu humain, la satisfaction
de ses besoins fondamentaux dépend à la fois de sa propre activité, des
activités humaines socialement organisées, et de l’environnement naturel et
artificiel dans lequel s’insèrent ces activités. Son maintien en bonne santé
en dépend également.
2.1. Air, Eau et Sols
NOUS VOULONS
A. Que l’air, l’eau, les sols et les sous-sols soient reconnus comme des
biens communs de l’humanité, protégés contre la pollution ou le pillage, et
qu’ils fassent l’objet d’une gestion collective raisonnée.
B. Que l’accès à l’eau potable, déjà reconnu comme un droit fondamental de
chaque être humain, devienne effectif.
C. Que la ressource en eau soit l’objet d’un partage équitable entre
communautés.
D. Que la gestion et la distribution de l’eau soient placées sous contrôle
citoyen, reconnues comme services publics, et soustraites aux appétits des
multinationales.
E. Que les zones humides et le cycle naturel de l’eau soient restaurés
partout où c’est possible.
F. Que des mesures soient mises en place pour éviter le gaspillage de l’eau.
2.2. Alimentation, agriculture
NOUS VOULONS
Des politiques démocratiquement décidées et contrôlées à tous les niveaux
(national, européen, mondial) et visant à :
A. Empêcher que l’alimentation soit employée, d’une manière ou d’une autre
et par qui que ce soit, comme une arme contre des pays ou des populations.
B. Interdire la mainmise des multinationales sur la biodiversité sauvage et
domestique par le brevetage du vivant.
C. Protéger la biodiversité naturelle, animale et végétale ; respecter
l’animal sauvage, domestique ou d’élevage.
D. Appliquer le principe de précaution en matière d’agriculture et
d’élevage, et notamment exclure la culture en plein champ d’organismes
végétaux génétiquement modifiés (OGM) ou mutés.
E. Soutenir la transition des pratiques agricoles vers le respect de la
planète (sol, sous-sol, air, eau, biodiversité, animaux d’élevage, santé
humaine...) par une agriculture non chimique, naturelle, biologique,
l’abandon des élevages industriels et une moindre consommation de protéines
animales.
F. Favoriser la production locale pour une consommation locale et développer
les circuits courts de production et de distribution.
G. Remplacer les aides financières actuelles de la Politique Agricole
Commune européenne par des aides aux pratiques agricoles favorisant
l’emploi, la qualité environnementale et la qualité alimentaire.
H. Donner la priorité absolue, aux niveaux national, européen et mondial,
aux cultures vivrières et à la souveraineté alimentaire.
I. Face aux changements climatiques, rendre l’agriculture économe en eau, en
intrants et en énergies fossiles.
J. Etablir un contrôle citoyen sur les institutions décisionnelles en
agriculture, et sur les organismes de recherche.
2.3. Santé
NOUS VOULONS
A. Que la Sécurité sociale soit préservée et ses comptes équilibrés par le
versement des sommes dues par l’Etat, la suppression de certaines
exonérations de charges et l’ouverture du financement de la Sécurité sociale
à d’autres sources que le salariat.
B. Que soient créées, maintenues ou rétablies toutes les infrastructures, y
compris de proximité, nécessaires à la santé publique : hôpitaux, maisons de
naissance, maisons de santé, maisons de retraite, services ambulatoires,
services de suivi psychiatrique...
C. Que soit mis en place un système totalement indépendant d’expertise des
médicaments, des systèmes de soin et de toutes les pratiques médicales.
D. Que le libre choix thérapeutique de chacun soit respecté, ainsi que son
droit à mourir dans la dignité.
E. Que soient développées toutes les formes de prévention et d’éducation à
la santé.
F. Que la recherche médicale cesse de dépendre d’émissions médiatiques ou de
fondations privées ; qu’elle fasse l’objet d’un financement public, d’un
contrôle citoyen et institutionnel (Cour des Comptes) et d’une communication
transparente.
G. Que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) soit démocratiquement
contrôlée et obtienne les budgets nécessaires à l’éradication des maladies
endémiques, à la diffusion gratuite de médicaments anti-rétroviraux contre
le SIDA, à la prévention des maladies, à la contraception et au planning
familial.
H. Que l’OMS soit affranchie de toutes pressions contraires à sa mission
première d’information transparente et de protection de la santé publique.
En particulier, la résolution WHA 12-40 du 28 mai 1959 subordonnant à un
accord de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) les
recherches et publications de l’OMS relatives à la radioactivité ou
considérées comme entrant dans le champ d’activité de l’AIEA, doit être
abrogée.
3. Justice institutionnelle, justice sociale
Il n’y a pas de paix sans équité entre les hommes, ni d’équité sans justice.
Quand celle-ci est rompue entre individus, groupes, catégories sociales,
ethnies ou Etats, elle peut être rétablie par l’institution judiciaire, mais
elle repose d’abord sur la justice sociale, elle-même liée à l’économie.
Pour mettre « l’humain » au cœur du système économique, il est nécessaire de
changer nos perceptions de l’activité économique, de la production, de la
consommation, et, in fine, de nos besoins.
3.1. Justice institutionnelle
NOUS VOULONS
A. La même justice pour tous.
B. L’indépendance de la justice.
C. La diligence de la justice.
D. La gratuité de la justice.
E. L’exclusion des pratiques et des dispositions visant à dissuader les
justiciables d’exercer leur droit de recours ou d’appel.
F. Un système pénal fondé sur la proportionnalité des peines, la préférence
donnée aux peines alternatives à la prison, le respect des personnes
emprisonnées, la prévention de la récidive, la préparation à la sortie de
prison et à la réinsertion.
G. Les mesures législatives et budgétaires permettant de satisfaire à toutes
les exigences précédentes.
3.2. Justice sociale, économie, emploi, solidarité
NOUS VOULONS
A. Que les économies faites sur les budgets militaires, dont celui de la
France, servent à éradiquer de la planète la faim et la malnutrition ; aucun
enfant, aucun adulte ne doit plus être affamé nulle part, ni en mourir ;
aucun résident en France ne doit plus avoir besoin de l’assistance des
banques alimentaires ou des associations humanitaires pour se nourrir ou se
loger décemment.
B. Que les emplois existants soient maintenus, et de nouveaux emplois créés
pour satisfaire les besoins économiques, écologiques et sociaux légitimes,
reconnus comme tels par la collectivité, et non pour permettre à
quelques-uns d’accumuler des profits exorbitants.
C. Que le temps de travail socialement nécessaire soit partagé entre toutes
et tous, pour fournir du travail et un revenu aux demandeurs d’emploi,
offrir davantage de temps libre aux détenteurs d’emploi, et permettre à tous
de prendre, s’ils le souhaitent, leur retraite à 60 ans.
D. Que les richesses produites soient équitablement réparties, notamment par
la restitution aux salariés d’une part beaucoup plus importante de la valeur
ajoutée et des gains de productivité, par la création d’un revenu minimal et
d’un revenu maximal annuels et par une réforme fiscale.
E. Qu’à défaut de trouver un emploi, chaque être humain puisse, à tout
moment et sans subir d’humiliation, disposer d’un véritable droit à la
formation tout au long de la vie et des moyens lui permettant d’avoir une
existence décente, y compris s’il le faut en attribuant à chacun, un «
revenu d’existence » universel et inconditionnel, dont le principe mérite
d’être discuté.
F. Que les emplois socialement utiles soient maintenus ou restaurés par une
législation du travail adéquate, réellement appliquée, et des mesures de
lutte, en France et en Europe, contre la délocalisation des emplois et le
dumping social et fiscal.
G. Que de nouvelles activités économiques, marchandes, non-marchandes,
coopératives, sociales, solidaires se développent grâce aux initiatives
locales, associatives et citoyennes répondant à des besoins humains grâce à
l’aide publique de l’État et des collectivités territoriales, aux banques
solidaires, au mouvement coopératif. Ces institutions peuvent avoir recours
à une monnaie locale favorisant les échanges et les investissements locaux.
H. Que les associations de consommateurs, les groupements de malades ou de
victimes d’un préjudice voient leur rôle renforcé ; qu’ils puissent
intervenir devant les tribunaux par des actions de groupe.
I. Que les spéculateurs soient neutralisés par la mise en place de sévères
mécanismes de contrôle et de régulation des marchés financiers comme des
marchés de l’énergie et des matières premières ; qu’il soit mis un terme
définitif aux « bulles spéculatives » par une taxation appropriée.
J. Que les « agences de notation » soient dissoutes ou empêchées de nuire.
K. Que les services publics soient défendus, restaurés et renforcés.
4. Environnement, énergie, climat, alternatives au nucléaire
Le modèle de croissance productiviste conduit l’humanité à sa perte.
L’épuisement des ressources et les pollutions massives imposent un mode de
vie plus sobre et plus solidaire, respectueux de la vie, des équilibres
naturels, et adapté au caractère fini de la planète.
4.1. Protection de l’environnement
NOUS VOULONS
A. Que les risques de pollution, l’accumulation des déchets, les gaspillages
soient pris en compte et prévenus dans toutes les décisions économiques et
politiques et que les pollutions de toutes sortes soient combattues partout,
notamment dans les régions dont les ressources (or, uranium, gaz de
schistes...) sont exploitées sans considération des populations
autochtones...
B. Que le principe de précaution et le contrôle citoyen soient
systématiquement appliqués à la recherche scientifique et aux nouvelles
technologies, qu’il s’agisse de génétique, de méthodes thérapeutiques, de
nanotechnologies, de formes d’énergie, d’action sur le climat, de modes de
production, de transport ou de communication.
C. Que les effets de la pollution électromagnétique sur la santé publique et
sur l’environnement soient reconnus, étudiés, rendus publics, et prévenus ou
limités conformément à la résolution 1815 du Conseil de l’Europe du 27 mai
2011.
D. Que le moratoire de Nagoya sur la géo-ingénierie du 29 octobre 2010,
adopté entre autres par la France, soit effectivement respecté. Les
épandages aériens de substances menaçant la santé publique doivent cesser.
Une information objective doit être donnée sur les programmes militaires
électromagnétiques comme HAARP (américain), SURA (russe) ou autres.
4.2. Efficacité énergétique et énergies renouvelables
NOUS VOULONS
A. La sobriété et l’efficacité énergétiques.
B. Un « droit à l’énergie » limité à la satisfaction prioritaire des besoins
vitaux de chacun. La consommation énergétique « de confort » ne représente
pas un droit ; elle est souhaitable, mais en quantité et sous des formes
compatibles avec l’intérêt général de l’humanité.
C. Le financement et la mise en oeuvre d’un vaste programme d’isolation
thermique des habitations et autres bâtiments existants.
D. Le développement et la diversification des énergies renouvelables
(solaire, éolien, hydraulique, géothermie, hydrolien, marée, houle,
biomasse, etc.), à l’exclusion des agro-carburants qui engendrent la
spéculation et dont le bilan énergétique, environnemental et humain est
négatif.
E. La substitution progressive et soutenue des énergies renouvelables aux
sources d’énergie fossiles (charbon, pétrole, gaz, uranium), qui s’épuisent
et qui contribuent au réchauffement climatique par la production de CO2, de
vapeur d’eau, et les pertes de chaleur.
F. La déconcentration et la décentralisation de la production d’électricité,
les lieux de production devant, dans toute la mesure du possible, se situer
au plus près des lieux de consommation. Les communes, les entreprises, les
coopératives citoyennes, les particuliers doivent être encouragés à produire
l’électricité dont ils ont besoin tout en restant connectées au réseau de
distribution national et international.
G. La délivrance des permis de construire aux entreprises ou aux grandes
surfaces sous la condition qu’elles produisent elles-mêmes tout ou partie de
leur énergie consommée.
4. 3. Sortie du nucléaire et lutte contre le réchauffement climatique
NOUS VOULONS
A. L’arrêt de la propagande du gouvernement français et des entreprises du
secteur (EDF, AREVA, sous-traitants) en faveur de l’énergie
électronucléaire, aux frais du contribuable et du consommateur.
B. Une information loyale, exhaustive et véridique sur les différents
vecteurs énergétiques et sur leur coût réel, en termes monétaires
incorporant toutes les dépenses masquées, mais aussi en termes sociaux et
environnementaux. Tous les paramètres doivent être pris en compte. (1)
C. Une décision immédiate et contraignante de sortie du nucléaire, la plus
rapide possible, dans le cadre d’une politique décentralisée, basée sur la
sobriété, l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables. La
population doit être étroitement associée à cette décision et à sa
réalisation.
D. Donner une suite au Protocole de Kyoto en adoptant au niveau
international des mesures propres à limiter la production de gaz à effet de
serre et à lutter efficacement contre le réchauffement climatique mondial.
(1) Pour définir le coût du kWh électronucléaire, il faut répercuter toutes
les dépenses effectuées pour : la recherche scientifique et technique
nucléaire depuis la création en 1945 du Commissariat à l’Energie Atomique,
la construction des centrales et des autres Installations Nucléaires de
Base, leur entretien, les déploiements militaires et les aides ou pots de
vin accordés aux pays producteurs d’uranium, l’extraction, le transport, le
traitement du minerai, l’exploitation des centrales, le transport des
combustibles neufs et usés, leur stockage, le démantèlement des centrales,
la surveillance des déchets hautement radioactifs à vie longue pendant des
milliers d’années, les soins aux victimes des rejets radioactifs quotidiens
et accidentels, le coût des décès, les primes d’assurances contre le risque
d’accident majeur... On notera toutefois que ce coût est impossible à
calculer, aucune assurance privée n’acceptant de couvrir un tel risque. Le
kWh électronucléaire est donc un Objet Vendu Non Identifié.
5. Europe et relations internationales
L’Europe est composée de peuples situés sur un même continent, constitués en
États et nations de langues et de cultures diverses, qui se sont tantôt
associés et tantôt combattus, et qui puisent dans cette longue histoire
commune la volonté de devenir une seule entité culturelle et politique,
fondée sur des valeurs et des aspirations capables d’harmoniser leurs
différences et de préserver la paix.
Ainsi définie par la conscience et la volonté des peuples et des personnes
qui la composent de partager une même destinée, l’Europe doit tirer les
leçons de son propre passé dans ce qu’il a eu d’exaltant mais aussi de
décevant ou de tragique, afin de combler le déficit démocratique de l’Union
Européenne et de construire un avenir plus conforme à ses valeurs et ses
aspirations.
5.1. Construire une Europe démocratique
NOUS VOULONS
A. L’application effective en Europe de la Déclaration universelle des
droits de l’Homme.
B. La refondation de l’Union Européenne sur des bases démocratiques :
rédaction d’un pacte sociétal issu de larges débats citoyens dans tous les
États membres et à tous les niveaux ; désignation démocratique d’une
convention chargée de rédiger un projet de constitution européenne ; projet
soumis le même jour par référendum aux peuples de tous les pays membres de
l’Union Européenne.
C. Une constitution qui substitue au principe de concurrence des principes
de coopération, d’équité, de solidarité, d’harmonisation sans
uniformisation, dans les domaines politique, économique, environnemental,
social et culturel.
D. Une pétition rédigée et traduite dans toutes les langues de l’Union et en
espéranto pour lancer ce processus constitutionnel. Un appel à signatures
sera lancé en 2012 pour être remis à la fois à la Commission européenne
(dans le cadre de l’article 11 §4 du traité de Lisbonne) et au président du
Parlement européen afin qu’ils prennent les dispositions appropriées avant
la campagne des élections au Parlement en 2014.
5.2. Une France dans une Europe dénucléarisée et pacifique
NOUS VOULONS
A. L’abrogation du traité Euratom et la transformation de l’Europe en zone
sans armes ni centrales nucléaires.
B. La dissolution de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en
tant qu’alliance militaire.
C. Une politique française et européenne de coopération internationale
visant à créer partout des conditions favorables à la paix, au développement
soutenable et au maintien volontaire des populations dans leur propre pays.
En tout état de cause, tous les migrants sans exception, avec ou sans
papiers, doivent être traités avec tous les égards dus à la personne
humaine.
6. Démocratie, sécurité, libertés, droits de l’homme
La démocratie, ou gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple,
est à la fois un idéal et un moyen de concilier des aspirations
contradictoires. Au terme du long processus de guerres et de paix
provisoires qui a formé l’Europe actuelle, les citoyens européens et parmi
eux les citoyens français considèrent que le respect des personnes et
l’approfondissement de la démocratie sont les meilleurs garants d’une paix
juste et durable, à l’échelle du continent européen comme à l’échelle
mondiale.
6.1 Démocratie
NOUS VOULONS
A. Des processus permettant d’associer à chaque niveau de décision,
directement s’il se peut ou indirectement par voie de représentation, les
personnes que la décision peut concerner.
B. Dans les instances représentatives, la désignation de leurs représentants
par les intéressés eux-mêmes selon une règle de proportionnalité
garantissant la représentation des minorités, et l’adjonction aux membres
élus d’une part de volontaires désignés par le tirage au sort.
C. La restauration d’une stricte séparation des pouvoirs entre l’exécutif,
le législatif et le judiciaire.
D. La transparence dans l’usage des impôts.
E. La réaffirmation du principe de laïcité comme principe de tolérance et de
convivialité dans le cadre d’une République à la fois une et plurielle.
F. L’indépendance et la neutralité de l’État à l’égard de toutes les
croyances religieuses ou philosophiques, pour autant qu’elles respectent les
libertés publiques et l’autonomie de la personne.
G. L’application et la transmission à l’école des valeurs républicaines de
liberté, d’égalité et de fraternité, et l’association des familles à cette
éducation civique et citoyenne.
H. Dans tout vote, la prise en compte du vote blanc parmi les suffrages
exprimés.
I. L’instauration d’un Référendum d’Initiative Citoyenne effectif, distinct
des dispositions prévues à l’article 11 de la Constitution Française par la
loi constitutionnelle du 23 juillet 2008.
6.2. Sécurité et libertés
NOUS VOULONS
A. Que la sécurité des citoyens soit assurée dans le respect des droits et
libertés.
B. Que la politique pénale soit contrôlée par le Parlement.
C. Une véritable relance de la politique de prévention de la délinquance.
D. Que les sanctions pénales soient individualisées, avec une révision et
une nouvelle échelle des peines, offrant des alternatives à l’emprisonnement
pour la petite délinquance. Les prisons doivent être totalement repensées et
réhabilitées.
E. Que les principes de la justice des mineurs des ordonnances de 1945
soient respectés en gardant la priorité à l’éducatif.
6.3. Droits de l’homme
NOUS VOULONS
A. Que la France respecte l’égalité des droits entre tous les citoyens.
B. Que la France renoue avec sa tradition d’accueil des étrangers et des
réfugiés et leur offre des conditions de vie dignes (travail, logement,
papiers...).
C. Que cessent les contrôles d’identité « au faciès » dépourvus de
justification.
D. Le rattachement des enquêteurs à l’autorité judiciaire indépendante.
E. Un débat citoyen sur la vidéosurveillance et sur les divers fichiers
existants.
7. Information, communication, éducation, culture
7.1. Information et communication
NOUS VOULONS
A. Que la liberté de la presse et des journalistes soit garantie en toute
occasion.
B. Que toute information relative à notre santé ou à notre survie nous soit
communiquée de façon gratuite, rapide et intelligible.
C. Que l’usage de l’informatique soit mis à la portée de tous sans être
jamais obligatoire et son apprentissage associé à une mise en garde contre
les dangers inhérents à ce media. Que les outils informatiques, matériels et
logiciels, ne soient pas rendus obsolètes sans nécessité ; que leur
empreinte écologique soit minimisée et compensée.
D. Que les moyens modernes d’information ne servent pas à désinformer le
public ; que l’école et les mouvements associatifs initient les jeunes à
l’informatique coopérative (logiciels libres) et à la critique de la presse,
des médias ou des manuels d’histoire. La lutte contre la manipulation des
consciences doit être poursuivie.
7.2. Education, culture
NOUS VOULONS
A. Que la priorité du budget de l’Etat soit donnée à l’éducation, à la
formation initiale et continue, à la culture - à l’art de vivre et de
penser.
B. Que les enfants ne soient pas catalogués à l’école dès leur plus jeune
âge comme étant à « risques ». Qu’au contraire, chacun soit encouragé tout
au long de sa scolarité au maximum de ses capacités selon son évolution et
ses talents propres.
C. Que de la maternelle à la terminale l’école coopère mieux avec les
parents, devienne un lieu ouvert de culture personnelle et collective, de
rencontres insolites, d’expériences artistiques, d’échanges interculturels
et transgénérationnels, entre milieux sociaux, un lieu de débats,
d’apprentissage des langues, de « voyages pédagogiques », de découverte des
autres sociétés en Europe et au-delà...
D. Qu’au-delà des apprentissages fondamentaux, les apprentissages portent
aussi sur des activités concrètes, des savoir-faire de base : jardinage,
cuisine, bricolage, élevage, mécanique, installations écologiques... Que
l’école fasse confiance aux jeunes et sollicite leur créativité.
E. Que l’école accueille dignement les handicapés, les exclus, les élèves en
difficulté, les étrangers. Que soient notamment rétablis et soutenus les
réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), les
enseignements généraux et professionnels adaptés (EGPA), les places
nécessaires en Instituts Médico-Éducatifs (IME).
F. Que les initiatives des enseignants, des élèves ou des étudiants ne
soient pas entravées par des obstacles administratifs grandissants.
G. Que la culture cesse d’être considérée comme une activité superflue,
réservée à quelques vedettes ou à des intermittents du spectacle toujours
plus mal traités. Que la jonction se fasse entre professionnels et amateurs
pour faire surgir une culture vivante et populaire. Que la culture devienne
l’affaire du peuple, l’émotion esthétique le sel de notre existence sociale.
En résumé, nous voulons un monde vivable. |
SIGNER LA CHARTE
- En ligne :
http://www.petitions24.net/signatures/pour_un_monde_vivable/
- Par courriel :
pourunmondevivable@gmail.com
Par
courrier postal adressé à :
EGMV
C/o
ACDN
31
Rue du Cormier
17100
- Saintes
FRANCE
Le
texte complet de la Charte pour un monde vivable,
présent sur le site d’ACDN en version originale et en version anglaise, est
également disponible avec d’autres informations relatives aux
Etats Généraux pour un Monde Vivable, sur le blog des
EGMV :
http://www.mondevivable.over-blog.com
Seule cette version fait foi.
Les
associations ayant pris part aux EGMV sont habilitées et invitées à
reproduire la Charte sur leur site, sous réserve d’en publier le texte
in extenso, y compris les présentes lignes. |
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Parler sérieusement d'écologie aujourd'hui est
aussi difficile que
- parler d'une Terre qui tourne autour du
soleil à un pape du 17ème siècle.
-
faire voler un plus lourd que l'air à un savant du 19ème siècle.
-
parler de foudre en boule à un physicien du 20ème siècle. |
Ecogine, le
nouveau moteur de recherche |
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reportages, rêver, construire, évoluer, ... |
Appel pour le désarmement nucléaire.
Les écologistes sont contre le
nucléaire, surtout le nucléaire militaire. Comment demander à un
pays de ne pas chercher à fabriquer la bombe quand on en possède soi
même ? Demandons une désescalade progressive et mondiale. |
Exclusif
:
Problème sur les. lignes THT
piqué à :
www.cobionat-biocoop.org/
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